Sommeil : Trois bonnes raisons de faire l’effort de se coucher tôt
SANTé Dormir plus tôt préviendrait des risques de diabète, d’une mauvaise santé cardiovasculaire mais aussi des troubles de l’anxiété
Quelles sont les conséquences d’un coucher précoce ou plus tardif ? Les scientifiques multiplient les recherches pour établir des liens entre l’heure du coucher et le quotient intellectuel, la créativité, et même le niveau de revenus. Et à en croire les chercheurs finlandais, les couche-tard sont susceptibles d’avoir des revenus plus faibles, et ce ne serait pas le seul inconvénient….
Un risque moins accru de diabète pour les couche-tôt
C’est une étude publiée dans la revue Annals of Internal Medicine qui a récemment relancé le débat sur l’heure du coucher. Les chercheurs du Brigham and Women’s Hospital ont analysé les données de 63.676 infirmières, collectées entre 2009 et 2017, intégrant de nombreux paramètres comme le chronotype, le régime alimentaire, l’indice de masse corporelle, la consommation de tabac et d’alcool, l’activité physique, ou encore les antécédents de diabète. Ils ont ensuite comparé ces données à celles concernant le suivi de diabète à partir d’auto-évaluations et des dossiers médicaux.
« Lorsque nous avons contrôlé les comportements malsains liés au mode de vie, la forte association entre le chronotype et le risque de diabète a été réduite mais est restée », a déclaré le principal auteur de l’étude.
Résultat : les personnes considérées comme des couche-tard et lève-tard étaient plus susceptibles de développer un diabète de type 2, avec un risque accru de 72 % avant la prise en compte d’autres facteurs liés au mode de vie, et de 19 % après considération de ces paramètres. Les chercheurs ont également observé une plus grande propension à consommer de l’alcool, et en plus grande quantité, à manger de façon peu saine, à fumer, et à moins dormir, chez les oiseaux de nuit.
Une meilleure santé cardiaque
Quelle est l’heure de coucher idéale pour réduire le risque de maladies cardiaques ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre une équipe de chercheurs britanniques, dont les travaux ont été publiés en 2021 dans la revue European Heart Journal Digital Health. « Bien que nous ne puissions pas conclure au lien de causalité de notre étude, les résultats suggèrent que des heures de coucher précoces ou tardives pourraient être plus susceptibles de perturber l’horloge biologique, avec des conséquences néfastes sur la santé cardiovasculaire », a expliqué le Dr David Plans, de l’université d’Exeter, l’un des auteurs de ces travaux.
Après avoir analysé les données de plus de 88.000 personnes âgées de 43 à 79 ans, recrutées entre 2006 et 2010 (horaires d’endormissement et de réveil via un accéléromètre et suivi cardiovasculaire), les chercheurs ont suggéré que le coucher devait avoir lieu entre 22 heures et 22h59 pour réduire le risque de développer une maladie cardiovasculaire. Ils ont précisé que le risque était 25 % plus élevé lorsque les couche-tard s’endormaient à minuit ou plus tard, et 24 % plus élevé lorsque les couche-tôt dormaient avant 22 heures.
Une diminution des troubles de l’anxiété
L’heure du coucher pourrait également être associée à des niveaux élevés de stress et d’anxiété. C’est ce qu’ont montré des chercheurs de l’université de Binghamton, aux Etats-Unis, en 2014. Publiés dans la revue Cognitive Therapy and Research, leurs travaux ont porté sur un panel restreint de 100 jeunes adultes qui ont rempli une batterie de questionnaires et réalisé des tâches informatisées, puis ont fait savoir s’ils étaient du matin ou du soir.
A l’issue de leurs recherches, les scientifiques ont conclu que les personnes qui dormaient moins longtemps et se couchaient plus tard étaient plus susceptibles d’être submergées par des pensées négatives, et ce de manière plus répétitive, que les autres. « Si d’autres découvertes confirment la relation entre le rythme du sommeil et les pensées négatives répétitives, cela pourrait un jour conduire à une nouvelle voie de traitement des personnes souffrant de troubles d’intériorisation », ont fait savoir les principaux auteurs de l’étude dans un communiqué.