TFC : Trop fort pour la Ligue 2, Amine Adli va bientôt prendre son envol
FOOTBALL Fin technicien, Amine Adli a conquis en quelques mois Toulouse et la Ligue 2. Courtisé par l’OM cet hiver, le jeune milieu offensif ou attaquant ne restera pas longtemps à ce niveau
- Depuis le début de la saison, Amine Adli s’est rendu indispensable au TFC, son club formateur.
- Les dribbles et l’activité du jeune milieu offensif ou attaquant de 20 ans ont séduit les dirigeants de l’OM, qui ont tenté de l’attirer lors du mercato de janvier.
- Le gamin de Pézenas espère aider son équipe à remonter en Ligue 1, avant de sans doute changer d’horizon.
Les fans les plus avertis du TFC connaissent Amine Adli depuis un bon moment. Dans les catégories de jeunes déjà, le milieu offensif gaucher (20 ans aujourd’hui) trimballait son épais bagage technique au sein de la génération bénie finaliste de la Coupe Gambardella en 2019. Mais le football français l’a vraiment découvert cette saison, entre ses fulgurances et l’hypothèse d’un départ vers l’OM au mercato d’hiver, finalement écartée.
« Dès le début nous avons eu une très bonne connexion, souligne l’avant-centre anglais Rhys Healey, son habituel complice en attaque. Il devient meilleur match après match, ça doit être un cauchemar pour les autres équipes. »
« Amine, c’est la force tranquille »
Elu meilleur joueur de Ligue 2 du mois de janvier (après Healey en décembre), le gamin de Pézenas, dans l’Hérault, s’est imposé en quelques mois comme l’un des éléments majeurs des Violets, au côté de la mobylette Deiver Machado et de l’hyperactif Brecht Dejaegere.
« Je ne savais pas quand il allait exploser, mais je savais que quand ça se produirait, ça arriverait d’un coup, confie un de ses agents à 20 Minutes. Cela a pris du temps car il a connu des blessures de croissance. Amine, c’est la force tranquille. Il est zen, à la fois sûr de lui et capable de se remettre en question. Il aime le foot, la tactique, et c’est aussi un grand compétiteur. »
Comparé à Ben Arfa
Aussi vif qu’inspiré balle au pied, Adli se régale dans une position d’attaquant de soutien au cœur du 3-5-2 bâti par Patrice Garande, lui qui jouait plutôt un cran plus bas ou dans le couloir droit, avant d’évoluer en pro. « Ce que j’aime, c’est dribbler, percuter », avoue sans peine l’ancien international U18, un de ces joueurs qui donnent encore envie d’allumer sa télé, en cette période de stades vides et de passion étiolée.
« Je n’aime pas les comparaisons mais, quelque part, il y a du Hatem [Ben Arfa] chez ce petit », glissait début décembre son ancien coéquipier William Vainqueur dans L’Equipe. Effectivement, Adli a encore du boulot pour gagner en régularité, parfois même à l’intérieur d’un match. Sa finition reste aussi largement perfectible, malgré les sept buts (plus quatre passes décisives) déjà inscrits en 26 journées de championnat, dont un bijou de 25 bons mètres à Nancy, le 1er décembre (1-3).
Malgré ses défauts et son inexpérience, l’ancien international U18 se balade en L2, un championnat déjà trop petit pour lui. « Je lui ai dit qu’il allait faire une grande carrière », assurait Garande après une nouvelle grosse prestation de son joyau contre le rival clermontois (3-2), le 30 janvier. Marseille faisait alors encore les yeux doux à Adli. « Etre demandé par des grands clubs, c’est très flatteur, poursuivait son entraîneur. Mais il faut avoir les épaules pour entrer dans le vestiaire d’un grand club. Chez nous, il est aimé, adoré et protégé. »
L’exemple de Koné
« J’ai gardé la tête froide, confiait le joueur une fois les portes du mercato refermées. Ce n’était pas une situation difficile à vivre parce que je connaissais mon choix : rester. » Le discours risque d’être différent dans quelques mois. Adli rêve d’aider le TFC à retrouver l’élite. Mais, sauf improbable retournement de situation, son séjour toulousain s’achèvera cet été, montée en L1 ou pas. Six ans après son arrivée de Béziers et une année avant le terme d’un contrat qu’il n’envisagerait pas de prolonger.
Pour un jeune très prometteur, l’époque n’est plus à empiler les saisons d’apprentissage dans son club formateur. Amine Adli s’apprête à suivre l’exemple de son pote Manu Koné, qui s’est engagé cet hiver avec le Borussia Mönchengladbach, avant d’être prêté aux Violets par l’écurie allemande, pour y finir la saison.