Retour sur la page d'accueil 20 Minutes
IN VINO VERITASA Beaune, une vente aux enchères de vin en légère perte de vitesse

Vin : Malgré la présence de Thierry Lhermitte, la vente aux enchères des Hospices de Beaune saoule les amateurs

IN VINO VERITAS
Le montant du lot vedette a diminué par rapport à l’an dernier
Thierry Lhermitte et Michel Cymes à la vente de charité  des Hospices civils de Beaune.
Thierry Lhermitte et Michel Cymes à la vente de charité des Hospices civils de Beaune. - JC TARDIVON/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Contrairement au bon vin, la vente des Hospices de Beaune ne s’améliore pas forcément avec le temps. Ce dimanche, le rendez-vous annuel du luxe et de la charité, a mis fin, dimanche, à sa course effrénée aux records, malgré le parrainage de l’acteur culte Thierry Lhermitte, venu pousser les enchères face aux plus grands acheteurs du monde entier. Le talent d’orateur et l’humour de Thierry Lhermitte, l’acteur du film fétiche « Les Bronzés », épaulé par l’autre parrain de la vente, Michel Cymes, médecin animateur d’émissions de santé du petit écran, n’ont pas suffi à booster les enchères du lot vedette, adjugé pour « seulement » 350.000 euros (hors frais), soit 1.215 euros la bouteille.

Comme il est de tradition, les enchères avaient réservé une pièce (comme on appelle un fût en Bourgogne) pour une cause particulière. L’an dernier, ce fût, alors réservé à la cause des enfants, avait été adjugé 810.000 euros, soit plus de 2.800 euros la bouteille.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Et pour mieux rémunérer 20 Minutes, n’hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour un jour uniquement, via notre bouton« J’accepte pour aujourd’hui » dans le bandeau ci-dessous.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Un chêne notre-damesque

Pour cette 163e édition, c’est au « bien vieillir » que revient le bénéfice de ce fût d’exception, tant par le contenu (un Mazis-Chambertin Grand Cru) que par le contenant : la « pièce » a été façonnée dans un chêne de 220 ans ayant servi à la reconstruction de la flèche de Notre-Dame de Paris. Le produit de cette « pièce de charité » ou « pièce des présidents », sera ainsi versé à deux associations : la Fondation pour la recherche médicale (FRM, parrainé par Thierry Lhermitte) et l’Initiative pour la recherche sur la longévité en bonne santé (IRLB, soutenu par Michel Cymes).

Une fois la pièce écoulée, les enchères se sont poursuivies à un rythme effréné, les plaquettes numérotées se levant dans la foule des quelque 800 acheteurs d’Europe, d’Amérique et de plus en plus d’Asie, dans l’espoir de mettre la main sur un prestigieux Pommard, Corton ou autre Meursault. « 10.000, 14.000, 18.000… », les chiffres vertigineux défilent dans la bouche de la commissaire, sous les Halles de la « capitale » des vins de Bourgogne, Beaune (Côte d'Or), face à l’Hôtel-Dieu médiéval aux tuiles vernissées, berceau des Hospices nées en 1443, rappelant la succession de records connue ces dernières années par la plus ancienne enchère caritative de vins au monde, née en 1849.

Un millésime 2023 timide

De 2018 à 2022, le prix moyen d’une « pièce » a plus que doublé, passant de 16.849 à 35.980 euros. Ce qui est présenté n’est pourtant qu’un vin primeur, qui sort donc tout juste des vendanges. Au prix adjugé, il faut ajouter les commissions d’enchères mais aussi le coût de l’élevage en fût, d’un à deux ans, puis de sa mise en bouteilles. Cela ne freine pas une demande sans cesse en hausse : en 2022, la vente avait engrangé près de 29 millions d’euros, plus du double du record de 2018 (14 millions). « Le vin de Bourgogne, malgré le prix, est toujours au top, c’est le meilleur du monde ! », assure Cikuni Taneyama, un Japonais qui en est à ses 5e enchères à Beaune.

Le millésime 2023, s’il est généreux, a fourni moins de fûts qu’en 2022 – 753 contre 817 – ce qui semble rendre difficile un nouveau record de recette totale. « La récolte était très généreuse mais nous avons trié de manière très drastique car tous les raisins n’étaient pas propices », a expliqué Ludivine Griveau, régisseur du domaine viticole des Hospices, qui couvre 60 hectares. Le nombre moins important de lots pourrait cependant pousser encore le prix moyen de la pièce, sous le vif enthousiasme des amateurs, d’autant plus difficile à réfréner qu’il s’agit d’une bonne cause. « On vient autant pour les vins que pour la charité », assure le Chinois David Hu.

Une partie destinée à la conservation du patrimoine

Les recettes engendrées sont en effet destinées à la conservation du patrimoine tel que l’Hôtel-Dieu médiéval de Beaune, mais aussi à la modernisation de l’équipement des quatre hôpitaux et six Ehpad que comptent les Hospices, soit un millier de lits.

L’institut ne reçoit aucune aide de l’État pour ces dépenses, entièrement financées par les vignes confiées en legs et dons à l’établissement depuis sa fondation en 1443.

Sujets liés