Cagoule : Elle se fait nouvelle presse et devient l'accessoire de luxe du moment

Fous ta cagoule ! Contre toute attente, la cagoule redore son image et s'impose comme l’accessoire ultra-tendance qu’on voit partout

20 Minutes avec AFP
Aya Nakamura pose en cagoule sur la pochette de son dernier album.
Aya Nakamura pose en cagoule sur la pochette de son dernier album. — Photographie Courtesy of Rec.

Nouveau look pour une nouvelle vie, la cagoule ne servira plus uniquement au ski ! Elle est désormais la pièce maîtresse aux défilées et campagnes de grandes marques à l’esthétique plutôt sobre comme COS ou Max Mara. Et parvient même à se faufiler dans la ligne d’accessoires des Galeries Lafayette. Ça ne s’arrête pas là, elle complète son CV en habillant les influenceuses et les invités des Fashion Weeks. Et fait aussi carton plein en séduisant des publics de 7 à 77 ans par la multitude de messages qu’elle dégage.

Un accessoire de luxe

« Le rapport au visage, à l’identité et à l’anonymat a beaucoup évolué avec le port du masque pendant le Covid », analyse Marie-Laure Gutton, responsable du département accessoires du palais Galliera, musée de la mode de Paris, interrogée par l’AFP. Le contexte, des vagues de froid à la guerre en Ukraine où la cagoule est très présente, a contribué à ce que l’accessoire revienne « dans le paysage collectif » avant d’être réapproprié par la mode, ajoute-t-elle.

« D’un objet vintage, cela devient un objet tendance qui se prête à pas mal de déclinaisons, des versions avec une visière, soit près du visage, soit très lâche, porté comme un fichu », souligne Marie-Laure Gutton. Anthony Vaccarello, directeur artistique de Saint Laurent, a déclaré avoir développé le thème de la « cagoule » dans sa dernière collection masculine en janvier après avoir couvert en septembre les femmes des pieds la tête de robes fluides et transparentes. Chez l’homme, elle s’est déclinée en des cols montants couvrant la bouche ou des capuches fluides. Jacquemus propose, lui, une cagoule-casquette, tandis que Marine Serre a habillé hommes et femmes de combinaisons avec des cagoules couvrant entièrement le visage.





L’art d’être caché

Pour Nathalie Bluet, directrice des marques propres des Galeries Lafayette, le port de la cagoule traduit une « nouvelle féminité » : dissimuler le visage en dénudant le corps. La chanteuse Aya Nakamura joue sur ce contraste pour son album DNK sorti en janvier : la cagoule-casquette blanche couvrant la bouche est portée sur le buste nu, faisant ressortir des cils XXL et de longs ongles manucurés.  « Quand on est dans la surexposition, l’anonymat devient un luxe. Le fait de pouvoir savoir qui on est même sans se montrer, c’est la célébrité ultime », souligne Lucie Jeannot. Un peu à la manière de ce qu’avait fait Kim Kardashian, intégralement masquée dans un look noir Balenciaga au gala du Met en 2021. « C’était une étape ultime de sa communication autour de son corps, de ses fesses qu’elle a utilisées pour marquer son image. Elle est plus reconnaissable par ses lignes que par les traits de son visage », souligne Marie-Laure Gutton.