PSG - OM : C’était quoi ce système de folie de Luis Enrique avec quatre attaquants ?

FOOTBALL Le coach espagnol du PSG a aligné, ensemble et dès le début du match, Mbappé, Dembélé, Kolo Muani et Barcola

Antoine Huot de Saint Albin
Le quatuor offensif du PSG après la sortie de Mbappé : Dembélé (caché), Kolo Muani, Ramos et Barcola.
Le quatuor offensif du PSG après la sortie de Mbappé : Dembélé (caché), Kolo Muani, Ramos et Barcola. — Aurelien Morissard/AP/SIPA
  • Le PSG n’a fait qu’une bouchée de l’Olympique de Marseille (4-0), dimanche au Parc des Princes.
  • Luis Enrique, le coach parisien, n’a pas hésité à titulariser quatre attaquants : Mbappé, Dembélé, Kolo Muani et Barcola.
  • Les joueurs étaient alignés selon un original 3-3-4.

Au Parc des Princes,

C’est du rarement vu au Parc des Princes. Tous les joueurs au pied du Virage Auteuil, célébrant la victoire, on peut même parler de déculottée, face à l’Olympique de Marseille (4-0), dimanche soir. Tout ce beau petit monde saute, bras dessus, bras dessous, avec, au milieu, le « petit » Warren Zaïre-Emery, 17 ans seulement et encore auteur d’un match majestueux au milieu, mégaphone à la main, lançant les chants face au mur de supporteurs. Se greffent à la fête les ramasseurs de balle, qui finissent par être portés en triomphe par les joueurs parisiens.

C’est peut-être la plus belle réussite de Luis Enrique depuis son arrivée au PSG, cet été, avoir redonné de la joie à tout un peuple, grâce à des prestations sérieuses, spectaculaires, ponctuées, parfois, de coups de génie. Comme contre le meilleur ennemi, dimanche, avec la titularisation de quatre attaquants : Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani et Bradley Barcola, « Pas mal comme attaque, hein », en rigolait l’Espagnol. En zone mixte, après match, l’ancien Lyonnais semblait même surpris d’avoir commencé le match.

Sur le papier, avant la rencontre, on imaginait Barcola et Dembélé sur les côtés, pendant que Mbappé et Kolo Muani prenaient l’axe, dans un 4-4-2 classique. On aurait dû s’en douter, mais le mot « classique » est rarement utilisé dans le vocabulaire de Luis Enrique. Et ça s’est vérifié dimanche. Si, en position défensive, les joueurs étaient bien positionnés en 4-4-2, l'animation offensive se faisait autour d’un 3-3-4 du plus bel effet, avec Hakimi qui rejoignait le milieu de terrain.

Un 3-3-4 en phase offensive

« On variait notre position en fonction de là où se trouve le ballon pour espérer créer le plus de problèmes pour notre adversaire », a sobrement commenté Luis Enrique en conférence de presse, qui, au micro de Prime Vidéo quelques minutes avant indiqué qu’il ne « voulait rien expliquer ». Pas très bavard, Randal Kolo Muani, qui a inscrit son premier but sous les couleurs parisiennes (37e), a expliqué en zone mixte qu’il s’agissait du même schéma tactique depuis le début de la saison :

« On a toujours joué dans ce système, même quand Vitinha est là, il colle aussi la ligne. C’était un peu la même chose avec Bradley (Barcola). »

Un peu, alors. Parce qu’on a rarement vu le Portugais, auteur néanmoins d'un excellent début de saison, déborder comme l’ancien Lyonnais a pu le faire, lui qui a été décisif sur le deuxième but en repiquant dans l’axe avant de remettre à Hakimi, auteur d’une frappe sur le poteau, bien suivie par RKM. « Même si à Lyon j’étais plus sur le côté droit, j’avais l’habitude de cette position, j’avais pas mal de repères », a sobrement commenté Barcola, pendant que son entraîneur partait dans une hagiographie le concernant : « J’aime tout de lui. Il a une marge de progression, il nous apporte de la vitesse, des débordements, il défend, il met des buts… »

Même la blessure de Kylian Mbappé n’a rien changé

Bien aidés par des Marseillais apathiques et inoffensifs, les Parisiens ont pu mettre en place leur plan sans trop de difficultés, avec une défense à trois (Hernandez, Skriniar et Marquinhos) rarement prise à défaut. Seul Vitinha, le Marseillais (12e, 22e), a fait passer deux légers frissons dans les travées du Parc. « On a fait le match le plus complet depuis mon arrivée, et c’est une chance pour nous que cela ait été pour le Classique, s’est félicité le coach parisien. Les joueurs ont profité du match, on a généré beaucoup d’occasions, on a été dangereux, on a fait un bon pressing, ça a été une super soirée. Ce soir, c’est un match parfait, on se rapproche d’une idée de domination complète. »


Même la blessure de Kylian Mbappé (lire l’encadré) n’a rien changé à la donne. Touché dès le quart d’heure de jeu, l’international français a dû se résoudre à sortir quinze minutes plus tard. On pensait alors que la domination parisienne allait s’étioler, que Marseille allait (re) prendre confiance sans le cheatcode de Bondy. Il n’en a rien été. Pire, le remplaçant du Kyk’s, Gonçalo Ramos, y est allé de son doublé, bien servi par ses compères de l’attaque Ousmane Dembélé et Randal Kolo Muani (47e, 89e).

Mbemba pas impressionné

« Un entraîneur peut seulement profiter en voyant ses joueurs connectés entre eux comme ça et voir les supporteurs célébrer comme ça, cela plaît à nos supporteurs, s’est félicité Luis Enrique. L’objectif n’est pas d’avoir quatre attaquants dans l’équipe, mais onze. L’objectif n’est pas non plus d’avoir quatre défenseurs dans l’équipe, mais d’avoir onze défenseurs. Quand tu réussis cela, les bons joueurs peuvent jouer dans différentes positions. L’important c’est d’avoir la mentalité que possède l’équipe et qu’elle a démontrée aujourd’hui (dimanche), d’attaquer tous et de défendre tous. »

Cette puissance offensive parisienne n’a, en tout cas, pas semblé marquer Chancel Mbemba, qui a pourtant vécu une soirée compliquée. Interrogé en zone mixte pour savoir si Paris était trop fort, le défenseur congolais a laconiquement répondu : « Non, il manque seulement de caractère (chez nous). » Attention, Chancel, Luis Enrique est tout à fait capable d’aligner un cinquième attaquant pour le match retour au Vélodrome.

Pour Mbappé, ce n’est pas grave.

Sorti à la demi-heure de jeu, l’international français s’est plaint d’un coup à la cheville sur l’action qui a amené le but sur coup franc d’Achraf Hakimi. « Il sera disponible rapidement, c’était mieux de ne pas prendre de risque surtout quand un joueur n’est pas à 1OO %, pour ne pas aggraver », a expliqué Luis Enrique.