ASSE : Pascal Dupraz peste contre « les actes de guerre » de l’après-barrage contre l’AJ Auxerre
FOOTBALL L’entraîneur haut-savoyard, remplacé par Laurent Batlles la saison prochaine en Ligue 2, est revenu pour la première fois sur la relégation de l’AS Saint-Etienne, mais aussi sur le chaotique après-match contre Auxerre
Il aura fallu neuf jours à Pascal Dupraz pour sortir du silence, après le barrage retour contre l’AJ Auxerre (1-1, 4-5 aux tirs au but) synonyme de relégation en Ligue 2 pour l'AS Saint-Etienne. L’entraîneur des Verts, en fin de contrat le 30 juin et officiellement remplacé par Laurent Batlles, avait en effet zappé la conférence d’après-match le 29 mai, « à la demande des dirigeants ».
Dans une interview accordée au Parisien, il est revenu sur l’échec de son opération maintien sur six mois. « Je savais que la mission était périlleuse, elle l’a été au-delà de ce que j’imaginais », précise-t-il d’emblée. En cause notamment selon Pascal Dupraz : « trop de jeunes joueurs, trop de petits moteurs nous obligeant à alléger les séances d’entraînement », et « surtout le manque de complémentarité ».
« T’as intérêt à maintenir le club sinon on te fume »
Le Haut-Savoyard de 59 ans évoque aussi le contexte bouillant avec les ultras stéphanois, et ce même avant ce qu’il qualifie « d’actes de guerre » ayant suivi le barrage retour. A savoir ces nombreux fumigènes et feux d’artifice balancés de partout pendant deux minutes, sur la pelouse et dans les tribunes.
Après le match à Lorient [2-6 le 8 avril], des supporteurs nous ont suivis. Et un de leur véhicule a même percuté notre bus sur la route de l’aéroport. Sur le tarmac, on m’a demandé d’aller parler à la trentaine de types présents. L’un d’eux m’a hurlé à dix centimètres du visage : "Espèce de bouffon ! T’as intérêt à maintenir le club sinon on te fume". Cette menace de mort, ça a été le déclic pour quitter le club. »
Pascal Dupraz dément ainsi avoir poussé pour une prolongation de contrat à l’ASSE, comme cela a pu être évoqué dans la presse. Désormais libre, il regrette à son tour le dangereux envahissement de terrain du 29 mai, qui devrait être lourdement sanctionné par la commission de discipline : « Ça m’a confirmé ce climat de terreur d’une toute petite minorité. Dans les tribunes, j’ai vu des gamins de 6 ou 7 ans, invités par le club, hurler de peur devant les fumigènes qu’ils se prenaient sur la gueule. Quelle est la prochaine étape ? Un mort sous prétexte que l’équipe ne gagne pas assez ? C’est inacceptable ».