Stade Rennais : L’ancien attaquant Lorenz Assignon a explosé avec le sourire comme défenseur

FOOTBALL Le latéral rennais de 21 ans profite de l’absence d’Hamari Traoré, parti à la CAN, pour glaner du temps de jeu

Camille Allain
Lorenz Assignon a été titulaire à cinq reprises cette saison avec le Stade Rennais.
Lorenz Assignon a été titulaire à cinq reprises cette saison avec le Stade Rennais. — F. Florin/AFP
  • A 21 ans, le latéral droit du Stade Rennais Lorenz Assignon réalise sa première « vraie » saison chez les pros.
  • Formé au club, le natif de Grasse profite de l’absence d’Hamari Traoré, parti à la CAN, pour s’offrir du temps de jeu. Il sera titulaire dimanche face à Bordeaux.
  • Petit et trop léger, le gamin qu’il était a dû patienter pour se faire une place dans le football. Et il profite à fond de sa nouvelle situation.

Un régal. Pour sa première en conférence de presse, Lorenz Assignon est apparu très détendu. Le sourire scotché sur son jeune visage, le jeune latéral du Stade Rennais s’est livré sans détour sur sa première « vraie » saison avec les pros. Déjà convoqué à plusieurs reprises avec les grands, y compris en Ligue des champions, Lorenz Assignon avait été laissé sur le banc par Julien Stéphan. C’est finalement  Bruno Genesio qui lui a offert sa chance en début de saison, après un prêt de six mois en National à Bastia. Samedi dernier, le jeune défenseur a profité de l’absence d’Hamari Traoré, parti disputer la CAN avec le Mali, pour s’offrir une cinquième titularisation de la saison. Et marquer les esprits. Dans la torpeur d’un Stade Rennais sans idées et en manque de confiance,  le latéral a été le meilleur breton à Lens, et de loin. Dimanche, il espère faire au moins aussi bien pour la réception des  Girondins de Bordeaux (coup d’envoi à 13 heures), dans un stade qui le fait rêver depuis des années.

« Je vis mon rêve éveillé. C’est une consécration pour moi. C’est grave cool, je kiffe d’être là. » Le vocabulaire ne ment pas. Lorenz Assignon est encore tout jeune. Celui qui fêtera ses 22 ans l’été prochain est pourtant loin d’être le benjamin de l’effectif du Stade Rennais. Mais il a dû patienter avant de se faire une place. « J’ai toujours dû travailler plus que les autres », résume le défenseur. Fils de l’international togolais Komlan Assignon, Lorenz semblait promis à une carrière dans le football, qu’il a pratiqué très jeune.


A son arrivée au Stade Rennais alors qu’il était adolescent, le natif de Grasse (Alpes-Maritimes) a dû faire face à un problème de poids. Ou de taille. Enfin, un peu des deux. « Quand je suis arrivé à Rennes, j’ai un peu galéré parce que j’avais un retard morphologique. J’étais une plume, tout petit, tout mince. » « Il ne lâchait rien dans les duels, même s’il ne pouvait pas rivaliser et qu’il se faisait secouer », explique Romain Ferrier dans un très bon article réalisé par Stade Rennais Online. Celui qui entraînait alors la réserve rennaise évolue aujourd’hui aux Girondins et se souvient d’un gamin un peu foufou. « Il était pétillant, attachant, gentil, très bien éduqué. Mais pas prêt. »

Hamari Traoré, « grand frère » et concurrent

Il faudra au natif de Grasse deux ans de travail physique et des kilos de fonte à soulever pour voir son corps se transformer et s’adapter au haut niveau. Au fil de sa formation, Assignon va même progressivement reculer sur le terrain, pour atterrir sur le flanc droit de la défense. « Quand j’ai signé, c’était pour devenir attaquant », rappelle-t-il dans un immense sourire. Ses capacités de projection et son sens du but lui apportent un petit plus pour déborder les défenses qui plaît beaucoup à Bruno Genesio. Mais ce qui semble le séduire le plus, c’est son attitude. « C’est l’exemple type d’un prêt bénéfique l’année dernière à Bastia avec du temps de jeu. Ce qui est bien, c’est cette joie de s’entraîner. J’ai connu ça aussi avec Ferland Mendy à Lyon, qui avait toujours cette banane. Je pense que c’est très important. Ça fait plaisir de voir un jeune joueur avec cet état d’esprit. C’est une force qu’on retrouve après sur le terrain ».

Depuis sa signature avec Olivier Létang juste avant l’interruption de la saison en 2020, Lorenz Assignon a dû patienter pour s’offrir la place de doublure d’Hamari Traoré. Longtemps barré par la concurrence, le latéral a profité des départs de Sacha Boey à Galatassaray et de Brandon Soppy à l’Udinese pour s’octroyer la place de numéro 2 derrière le capitaine. Absent pour plusieurs semaines, le Malien a joué un rôle très important dans l’éclosion de son remplaçant. « Hamari, c’est comme un grand frère. J’apprends beaucoup de lui. »

Dimanche, un Stade Rennais en panne espère compter sur l’énergie débordante de son latéral pour étouffer une équipe bordelaise en plein doute, dans un Roazhon Park qui fait rêver Assignon depuis des années. Lui qui vibrait devant les exploits d’Ousmane Dembélé, d’Ismaïla Sarr ou d’Hatem Ben Arfa. « Je ne me voyais pas commencer ailleurs qu’au Roazhon Park », glisse-t-il avant de se lever et de partir. Toujours avec le sourire.