Coupe du monde de rugby 2023 : Sous pression, les Springboks ne veulent pas penser à la France et à Antoine Dupont

RUGBY Après sa défaite contre l’Irlande (13-8), samedi, l’Afrique du Sud se focalise uniquement sur les Tonga qu’elle affronte dimanche (21 heures), avant de penser à un éventuel quart de finale contre les Bleus

Adrien Max
La défaite contre l'Irlande (13-8), oblige les Springboks a une victoire contre les Tonga dimanche (21 heures) au Stade Vélodrome, avant de penser à un éventuel quart de finale contre le XV de France.
La défaite contre l'Irlande (13-8), oblige les Springboks a une victoire contre les Tonga dimanche (21 heures) au Stade Vélodrome, avant de penser à un éventuel quart de finale contre le XV de France. — Christophe Ena/AP/SIPA
  • L’Afrique du Sud se concentre à 100 % sur son dernier match de poule de cette Coupe du monde de rugby, contre les Tonga, ce dimanche à Marseille (21 heures).
  • La défaite contre l’Irlande (13-8), samedi, devrait envoyer les Springboks en quarts de finale contre le XV de France mi-octobre, mais elle les met aussi sous pression pour la qualification.
  • Le staff comme les joueurs sont focus sur cette dernière échéance et ne se préoccupe pas de leur futur adversaire en quarts de finale, ni de la blessure d’Antoine Dupont.

De notre envoyé spécial à la Seyne-sur-Mer,

Antoine Dupont et sa blessure, Antoine Dupont et son opération, Antoine Dupont et son masque, Antoine Dupont et son retour. Si en France, tout le monde ne parle que d’Antoine Dupont depuis sa fracture à la mâchoire, contractée lors de la victoire historique des Bleus contre la Namibie (96-0) jeudi dernier, le nom du demi de mêlée n’agite franchement pas le camp de base des Sud Africains, à la Seyne-sur-Mer (Var). Au grand hôtel des Sablettes, qu’ils ont retrouvé après leur séjour parisien, les Springboks n’ont qu’un seul mot à la bouche : les Tonga.

La défaite contre l’Irlande (13-8), samedi soir au stade de France, devrait pourtant mettre les Bleus sur la route des Sud-Af lors d’un éventuel quart de finale puisque le premier du groupe A affrontera le deuxième du groupe B. Mais elle les place surtout sous pression pour leur dernier match de poule, dimanche soir contre les Tonga au Stade Vélodrome (21 heures).

« On ne pense qu’au Tonga cette semaine »

Parce qu’avant de penser à un éventuel match contre les Bleus, ou les Blacks, les Springboks ont « besoin d’une victoire pour se qualifier », a martelé Daan Human, l’entraîneur sud africain de la mêlée, presque aussi fort que ses avants ont pilonné ceux de l’Irlande samedi soir. Pire, en cas de victoire de l’Ecosse face à l’Irlande, les Springboks auraient même besoin d’un bonus pour se qualifier. Et tant pis si ce match se joue un jour avant le leur, il sera de toute façon trop tard pour faire des calculs.

L’entraîneur de la mêlée s’est même réjoui d’être interrogé sur leur prochain adversaire plutôt que sur un hypothétique quart de finale : « Je suis content que vous me parliez des Tonga, parce qu’on est juste concentrés sur ce match. On ne pense qu’à ça cette semaine », a-t-il commencé, avant d’élucider les rares questions sur les phases finales.

« Le groupe B est tellement compliqué »

Du côté des suiveurs des Bocks, « on s’attend à affronter la France en quarts », comme Hendrik Cronje, journaliste à l’hebdomadaire sud africain Rapport. Mais sortir de ce groupe B de la mort est le seul sujet de conversation de l’autre côté du globe. « Le groupe B est tellement compliqué que tout le monde ne parle que des Tonga. Si l’Ecosse bat l’Irlande avec le bonus, on sait qu’il ne faudra pas juste gagner mais aussi aller chercher le bonus. Ça ne va pas se jouer à grand-chose », avance-t-il.

Les Sud-Africains auront de toute façon tout le temps de penser au quart la semaine prochaine, puisqu’ils auront 15 jours pour se préparer après leur dernier match de poule, pendant que la France affrontera l’Italie (6 octobre). Largement le temps et se pencher sur le cas Antoine Dupont.

« Une Coupe du Monde, c’est fait pour que les grands joueurs jouent »

Parce que la présence, ou non, du meilleur joueur du Monde de l’année 2021 influera forcément sur l’éventuel quart de finale. « On pense que la France sans Antoine n’est pas la même équipe. C’est un joueur spécial, que l’on voit comme l’un des meilleurs joueurs du monde. On ne sait pas beaucoup plus que ce qu’on lit dans les journaux et les sites Internet, même si on pense qu’il y a une chance qu’il joue pour les quarts », estime Hendrik Cronje.

Malgré la déception de la défaite contre l’Irlande, les Springboks se sont en tout cas montrés beaux joueurs au moment d’évoquer la blessure d’Antoine Dupont, samedi soir.  « Les blessures font partie du rugby. Je pense qu’il reviendra certainement au cours de la compétition. J’en serais ravi. Une Coupe du Monde, c’est fait pour que les grands joueurs jouent », espérait le sélectionneur Jacques Nienaber. Quand son capitaine, Siya Kolisi, lui souhaitait « un bon rétablissement et un retour très bientôt ». Mais soyez sûr qu’en cas de quarts de finale contre la France, et d’un retour miracle d’Antoine Dupont, aucun Springboks n’hésitera à lui mettre un bon tampon comme ils savent si bien le faire. Fracture de la mâchoire et masque de protection, ou pas.