Biélorussie : Une ex-championne du monde de natation, opposée à Loukachenko, condamnée par contumace à 12 ans de prison
JUSTICE Championne du monde en 100 m nage libre en 2011, et triple médaillée olympique en 2012 et 2016, Aliaksandra Herasimenia (36 ans) vient d’être condamnée par contumace pour « création d’une formation extrémiste »
Une ancienne grande nageuse biélorusse vient d’être déclarée coupable par un tribunal de Minsk. Aliaksandra Herasimenia a en effet été condamnée par contumace à 12 ans de prison en Biélorussie pour « création d’une formation extrémiste », annonce ce lundi l’organisation de défense des droits Viasna. Agée de 36 ans, Aliaksandra Herasimenia avait notamment été championne du monde en 100 m nage libre en 2011 à Shanghai, avant de remporter deux médailles d’argent (en 50 m et 100 m nage libre) aux JO de Londres en 2012, puis le bronze sur 50 m nage libre à Rio en 2016.
Un communiqué publié sur le site de Viasna précise que le procès de l’ex-athlète de haut niveau avait débuté le 19 décembre. Selon l’ONG, celle qui avait pris sa retraite sportive en 2019, et qui vit en exil, avait également été reconnue coupable d'« appels à des sanctions contre la Biélorussie » et de « diffusion de fausses informations sur les événements » dans le pays en 2020.
Un représentant syndical également condamné ce lundi
Cette année-là, lors d’un mouvement de protestation inédit contre la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, Aliaksandra Herasimenia avait signé une lettre ouverte, aux côtés d’autres athlètes biélorusses, appelant à « des élections libres ». Elle avait créé dans la foulée la Fondation biélorusse pour la solidarité sportive (BSSF), une organisation qui fournit une aide financière et juridique aux sportifs biélorusses visés par les autorités. Celle-ci est reconnue par les autorités biélorusses comme « formation extrémiste ».
En avril 2021, elle avait vendu aux enchères 13.500 euros sa médaille d’or remportée lors des Mondiaux de 2011 pour lever des fonds en soutien aux athlètes d’opposition. Par ailleurs, un représentant syndical, Alexander Yarochouk, a été condamné ce lundi à quatre ans de prison pour avoir « gravement porté atteinte à l’ordre public » en 2020, a annoncé Viasna dans un autre communiqué. Depuis plus de deux ans, les autorités biélorusses mènent une répression inlassable. La quasi-totalité des figures d’opposition ont été emprisonnées ou poussées à l’exil.