VIDEO. Tour de France 2018: Malgré de légers sifflets, Froome et Sky affichent une grande sérénité

CYCLISME Nous avons suivi le quadruple vainqueur du Tour de France au départ et à l'arrivée du chrono par équipes de Cholet ce lundi...

David Phelippeau
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Chris Froome au départ du chrono par équipes de Cholet ce lundi.
Chris Froome au départ du chrono par équipes de Cholet ce lundi. — Marco BERTORELLO / AFP
  • Froome a encore subi des sifflets au départ et tout au long du chrono par équipes.
  • Le leader de la Sky semble totalement faire abstraction de cela.
  • Ce lundi, l’équipe britannique a été au rendez-vous du contre-la-montre par équipes en finissant deuxième de l’étape.

De notre envoyé spécial à Cholet

Ils semblent faire fi de toutes les critiques, de tout le vacarme autour d’eux. Froome et son équipe Sky essuient des sifflets depuis plusieurs jours. Ce lundi, lors du départ du chrono par équipes, lorsque le nom du leader des Sky a été cité par le speaker, quelques cris et quolibets ont retenti. Timides, mais bien présents. Tout au long de la course, Sky a subi quelques sifflets…

Une situation à laquelle il fallait s’attendre. Alors que l’Union cycliste internationale a blanchi Christopher Froome après son contrôle anormal au Salbutamol lors de la Vuelta en septembre 2017 et que les organisateurs du Tour de France ont annulé leur demande d’exclusion du coureur pour la Grande Boucle 2018, l’ambiance ne pouvait être que pesante et délétère autour du quarduple vainqueur du Tour de France.

Beaucoup chahuté en Vendée

Jeudi soir, à la Roche-sur-Yon, lors de la présentation officielle des équipes, le Britannique a eu un avant-goût amer de ce qui pourrait bien le poursuivre pendant les trois semaines de course. Au moment de débarquer avec ses coéquipiers et de monter sur scène, de nombreux sifflets se sont élevés et des slogans anti-Froome​ ont été entendus.


Tout le week-end, en Vendée, le coureur britannique a compris que ce Tour de France 2018 ne serait pas simple pour lui personnellement. Les sifflets ont accompagné Froome, surtout samedi. Des applaudissements ont même escorté les minutes qui ont suivi sa chute proche de l’arrivée de Fontenay-le-Comte.

« Chris est peut-être touché, racontait, dimanche, Nicolas Portal, le directeur sportif de la Sky. Comme tous. Mais je dirai plutôt qu’ils sont surpris. Ils sont tellement dans la course. Le Tour, c’est tellement différent des autres grands tours, il faut être concentré, ils sont concentrés sur la course et essaient de faire abstraction de ça. »

De légers sifflets au départ à Cholet ce lundi

C’est exactement ce qu’on a pu vérifier (de près) au départ et à l’arrivée de l’équipe britannique ce lundi à Cholet. Vers 15h10, Froome a fendu la foule très nombreuse autour de lui pour se rapprocher de la rampe de lancement du départ du chrono. Son garde-du-corps ne l’a pas lâché d’une semelle dans cette cohue, mais aucun sifflet n’a retenti ou aucun badaud n’a tenté d’importuner le Britannique. A quelques secondes du départ, le speaker a prononcé le nom du quadruple vainqueur du Tour de France… De légers cris et sifflets ont couvert la voix de l’homme au micro. Très légers.


A l’arrivée, Froome (18e au classement général ce lundi soir à 55' du maillot jaune Van Avermaet) aurait pu filer très vite à son bus, mais non, il s’est arrêté parler aux nombreux journalistes qui l’ont sollicité. Aucun sifflet, aucune insulte sur la ligne d’arrivée. Le leader de la Sky a ensuite filé à son bus, en prenant toutefois plus d’une minute pour signer des autographes… Preuve que sa popularité n’est pas si déclinante que cela. De longues minutes plus tard, il s’est à nouveau prêté au jeu des questions-réponses. En anglais et avec le sourire.

« Les gars ont fait un boulot fantastique [Sky a fini 2e du chrono à 4' de BMC, vainqueur]. Le Tour n’a pas bien commencé par ma chute lors de la première étape mais c’est le lot de beaucoup de courses, et il faut faire du mieux qu’on peut jusqu’à la montagne. C’est rassurant de reprendre du temps. Un jour, on gagne, un jour, on perd, et la route est encore longue jusqu’à la montagne. » La montagne, là, où Froome pourrait bien se faire le plus chahuter par ses adversaires et le public.