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SANTÉEt si grignoter n’était pas forcément mauvais pour la santé ?

Grignotage : Manger entre les repas ne serait pas forcément mauvais pour la santé

SANTÉ
Le grignotage pourrait être moins néfaste pour la santé si les en-cas sont sains et pris avant une certaine heure
Consommer des en-cas sains, ou considérés comme de bonne qualité, pourrait améliorer la santé métabolique tout en réduisant la sensation de faim, estiment des chercheurs.
Consommer des en-cas sains, ou considérés comme de bonne qualité, pourrait améliorer la santé métabolique tout en réduisant la sensation de faim, estiment des chercheurs. - Photographie PeopleImages / Getty Images©
20 Minutes avec agences

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Ennui, stress, frustration, ou habitude : le grignotage peut être déclenché par différents facteurs, et avoir un impact néfaste sur l’indice de masse corporelle et certaines maladies métaboliques. Mais contrairement aux idées reçues, ces fringales diurnes ou nocturnes ne sont pas forcément mauvaises pour la santé. Tout dépend en réalité des en-cas choisis, et de l’heure à laquelle ils sont consommés d’après les travaux d’une équipe de chercheurs du King’s College de Londres publiés dans l’European Journal of Nutrition.

L’étude a porté sur un panel de 854 personnes : 95 % ont avoué grignoter un moins un encas par jour, près de la moitié deux, et un tiers au moins trois. Et surprise : « contrairement à la croyance populaire, l’étude a montré que le grignotage n’est pas mauvais pour la santé, à condition qu’il s’agisse d’en-cas sains. Les personnes qui consomment fréquemment des en-cas de bonne qualité, comme des noix et des fruits frais, sont plus susceptibles d’avoir un poids sain que celles qui ne grignotent pas du tout ou qui grignotent des aliments malsains. L’analyse a également montré que des en-cas de bonne qualité peuvent également améliorer la santé métabolique et réduire la sensation de faim », peut-on lire dans un communiqué.

Ne pas manger gras ou sucré

Attention toutefois, la nature de l’en-cas peut changer la donne, et transformer ces bienfaits en méfaits. Les conséquences peuvent même être plus importantes, puisque l’étude nous apprend que le grignotage pourrait annuler les bienfaits des repas sains.

Un détail qui n’est pas sans importance si l’on considère que les biscuits, les gâteaux, les tartes, les céréales, ou encore le fromage comptent parmi les snacks les plus consommés. L’étude indique par ailleurs que plus d’un quart des participants (26 %) ont affirmé consommer des repas sains - ceux pris aux heures traditionnelles - mais aussi des en-cas considérés comme beaucoup moins sains, à savoir des aliments hautement transformés ou des produits sucrés.

Et c’est là que le bât blesse, puisque les en-cas de ce type ont été associés à un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé et à un plus grand volume de graisse viscérale, entre autres, induisant un risque accru de maladies métaboliques comme les accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardiovasculaires, et l’obésité.

Un problème si l’on considère que la moitié du panel s’attelle à prendre des repas sains, tout en grignotant des produits gras ou sucrés, ou l’inverse, réduisant à néant les efforts réalisés au petit-déjeuner, au déjeuner, et au dîner.

Fruits et noix bienvenus

« Si l’on considère que 95 % d’entre nous grignotent et que près d’un quart de nos calories provient d’en-cas, remplacer les en-cas malsains tels que les biscuits, les chips et les gâteaux par des en-cas sains comme les fruits et les noix est un moyen très simple d’améliorer sa santé », conseille le Dr Sarah Berry du King’s College de Londres, qui a participé à ces travaux de recherche.

Ne pas manger à n’importe quelle heure

Un autre facteur peut se révéler déterminant : l’heure à laquelle on grignote. Alors que l’étude du Crédoc montrait en 2018 que les Français grignotaient tout au long de la journée, on apprend ici que les en-cas pris après 21 heures sont « associé [s] à de moins bons marqueurs sanguins que toutes les autres heures de grignotage ».

« Cette étude contribue à la littérature existante selon laquelle la qualité de l’alimentation est le facteur déterminant des effets positifs de l’alimentation sur la santé. Veiller à une alimentation équilibrée en fruits, légumes, protéines et légumineuses est le meilleur moyen d’améliorer sa santé », conclut le Dr Kate Bermingham, coautrice de ces travaux.

Dans le même sens, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) conseille, si grignotage il y a, de se tourner vers « des fruits frais et des légumes crus plutôt que des en‑cas sucrés ».

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