PSG - OM : « C’était la catastrophe »… A jouer petit bras, Marseille a perdu gros après une semaine chaotique

FOOTBALL L’OM a été écrasé par le PSG, dimanche au Parc des Princes (4-0), après un non-match

Antoine Huot de Saint Albin
Samuel Gigot en difficulté devant Warren Zaire-Emery.
Samuel Gigot en difficulté devant Warren Zaire-Emery. — AFP
  • L'Olympique de Marseille a complètement sombré, dimanche soir au Parc des Princes, en s'inclinant 4-0.
  • Frileux et presque inoffensifs, les Phocéens n'ont jamais vraiment inquiété des Parisiens dominateurs de bout en bout.
  • C'est la conclusion d'une semaine compliquée pour l'OM, avec la démission de Marcelino et le vrai-faux départ de Longoria.

Au Parc des Princes,

A quelques minutes de la reprise de la seconde période, alors que Marseille était mené 2-0, dimanche au Parc des Princes, après quarante-cinq minutes à se faire trimbaler d’Auteuil à Boulogne en passant par les Champs-Elysées, le Sacré-Cœur et la Tour Montparnasse, on s’est imaginé à la place de Pancho Abardonado, le coach Manpower de l’Olympique de Marseille, dans les vestiaires : « Les gars, il faut se réveiller, on prend le bouillon. Je veux voir du caractère, des hommes. On rentre sur le terrain et on montre autre chose, on gagne cette seconde période. »

Des paroles, qui sortent de notre imagination mais qui ne devaient pas être loin de la vérité », auxquelles sont venus se greffer deux actes forts, les entrées d’liman Ndiaye et Amine Harit dès le retour des citrons, à la place d’Azzedine Ounahi et Vitinha. On se frottait les mains d’avance, on allait voir ce qu’on allait voir. Las, il aura fallu seulement soixante-dix-neuf secondes après le coup de sifflet de l’arbitre pour que Gonçalo Ramos vienne, d’un coup de tête sur un superbe centre d’Achraf Hakimi, mettre à terre les espoirs phocéens.

Au bon souvenir d’un 5-4-1 à Monaco

Et d’espoirs, franchement, il n’y en a jamais vraiment eu. En ce week-end ou le pape François garnissait le Vélodrome, il fallait croire à autre chose qu’à Dieu pour espérer voir l’OM ramener un résultat de la capitale. Car, à la lecture de la composition de l’équipe alignée par Abardonado, un 5-3-2 avec Vitinha et Aubameyang en pointe soutenus par Ounahi, un léger frisson a parcouru notre corps, au bon (ou mauvais, au choix) souvenir d’un Monaco-Marseille disputé un soir d’été en 2017, où Rudi Garcia avait décidé d’envoyer au front seulement deux joueurs offensifs, Thauvin et Germain, Résultat : 6-1. Alors, quand Hakimi a inscrit un coup franc direct dès la 7e minute de jeu, dimanche, on a imaginé pareille déroute.

« On s’était préparé pour, on avait un plan de jeu qu’on a essayé de mettre en application, mais le premier but sur coup franc nous a empêchés de le faire, a expliqué le coach intérimaire en conférence de presse. Ça a changé la donne. » Pourtant, les sept premières minutes n’avaient guère été encourageantes. Cantonnés dans leurs quarante mètres, les Phocéens étaient totalement asphyxiés et aucune sortie de secours ne semblait se dégager. Le premier but parisien a été la conséquence logique d’un début de match très/trop frileux, alors qu’Abardonado avait indiqué que son équipe devait être « agressive et devait jouer au foot ».

« Ce n’était pas un classico, c’était un match amical pour nous »

Il n’y a rien eu de tout ça. Hormis deux grosses occasions de Vitinha, une frappe contrée au dernier moment par Marquinhos (12e) et une tête sur la barre (22e), l’OM n’a rien montré. Et Paris a joué à sa main, avec plus de 75 % de possession de balle. « On n’a pas fait un bon match. Il a manqué de tout, a reconnu très franchement Pau Lopez, le gardien phocéen, en zone mixte. Il a manqué du caractère, il a manqué du jeu, il a manqué des courses, il a manqué des attitudes, de tout… C’était pas un classico, c’était un match amical pour nous. Plus bas, on ne peut pas tomber. C’était la catastrophe, c’est la vérité, et on doit l’assumer. »


« On a manqué de caractère on est déçus, a, de son côté, souligné Chancel Mbemba. On n’a pas respecté le club. C’est dommage, on ne va pas bien dormir, c’est le derby. Quand on entre sur le terrain on le fait pour gagner, en Ligue Europa, on est mené au score, on revient. Ici, la tactique… il y a beaucoup de trucs. » Des trucs, comme le niveau affiché par le défenseur congolais, loin, très loin, de la muraille infranchissable de la saison dernière, ou celui de Valentin Rongier, perdu dans un milieu qui prenait l’eau.

« Pas d’excuses par rapport à ce qui s’est passé cette semaine »

Grosse satisfaction du début de saison phocéen, à tel point que les suiveurs marseillais sont certains de le voir rejoindre le prochain rassemblement de l’équipe de France, Jonathan Clauss a, lui aussi, vécu un calvaire face à Bradley Barcola. Et que dire de Pierre-Emerick Aubameyang, fantomatique au Parc des Princes, qui n’a jamais eu de bons ballons à négocier et n’a jamais pu se défaire du trio Hernandez-Marquinhos-Skriniar.

Cette défaite au Parc des Princes vient en tout cas conclure une semaine chaotique pour l’OM, après le nul soporifique contre Toulouse, la crise institutionnelle ponctuée par la démission de Marcelino et le vrai-faux départ de Pablo Longoria, et le nul ramené d’Amsterdam en Ligue Europa. Un contexte pas évident à même d’expliquer la contre-performance au Parc ? « On n’a pas à d’excuses par rapport à ce qui s’est passé cette semaine, a de suite répondu Pau Lopez. On a bien joué à Amsterdam, aujourd’hui [dimanche], non. »

Chancel Mbemba avait, lui, un petit message à faire passer : « On a besoin de tout le monde, la famille doit rester unie, c’est la force des Marseillais. Aujourd’hui ça n’a pas marché, on a six jours pour travailler et aller chercher les trois points à Monaco. On a perdu mais on ne va pas baisser les bras. » Il ne manquerait plus que ça pour que plonge l’OM au fond du gouffre.