FC Barcelone-OL : Comment la coach Sonia Bompastor a relancé la dynamique lyonnaise après une saison blanche
FOOTBALL Installée sur le banc de touche lyonnais depuis avril 2021, l’ancienne capitaine de l’OL Sonia Bompastor a su replacer le club lyonnais dans le gratin européen, avant la finale de la Ligue des champions, samedi (19 heures) à Turin, contre le Barça
- L’OL va tenter de conquérir, samedi (19 heures) à Turin, la 8e Ligue des champions de son histoire, contre le FC Barcelone.
- Après une saison sans le moindre trophée, le club lyonnais a la possibilité de signer un doublé, avec un championnat de D1 quasiment en poche à deux journées de la fin.
- Arrivée sur le banc en avril 2021, Sonia Bompastor a joué un rôle-clé dans ce renouveau lyonnais, comme l’expliquent ses joueuses.
Même pour le Match des héros organisé la semaine passée au Parc OL par l’Unicef, Sonia Bompastor a eu du mal à redescendre en pression et à retrouver un statut de joueuse pendant une rencontre amicale de 90 minutes. « Elle regardait tout sur le terrain comme si elle était coach, s’amuse l’attaquante lyonnaise Melvine Malard. Je me disais : "Tu n’es pas coach là Sonia, échauffe-toi donc". » L’ancienne latérale gauche de l'OL et des Bleues au palmarès XXL (2 Ligues des champions, 8 titres de championne de France et 156 sélections) habite à temps plein sa nouvelle fonction de coach à Lyon, depuis sa nomination le 27 avril 2021, à la place de Jean-Luc Vasseur.
Si Sonia Bompastor n’avait alors pas réussi, un mois plus tard, à détrôner le leader parisien en D1 (0-0), la voici en passe de signer un doublé championnat-Ligue des champions pour sa première saison complète sur un banc de touche. Venir à bout, samedi (19 heures) à Turin, d’un Barça favori à sa succession, serait un très gros coup pour un groupe restant sur une inquiétante saison 2020-2021 sans le moindre trophée.
« Sonia nous a apporté sa culture de la gagne »
Le collectif lyonnais a eu beau tanguer en Europe (défaites à Munich en poule et à Turin en quart de finale aller), prendre une gifle inédite en Coupe de France à Paris (3-0), et présenter une attaque moins flamboyante que par le passé (3,7 buts inscrits en moyenne en D1, contre 4,7 avec Reynald Pedros en 2017-2018, et même 6,7 avec Gérard Prêcheur en 2014-2015), Sonia Bompastor est un élément-clé du retour de l’OL au premier plan après le brutal coup d’arrêt du printemps 2021.
« Sonia nous a apporté sa culture de la gagne, qui avait été un peu perdue à Lyon, confie l’attaquante Delphine Cascarino. On voit qu’avec elle, même quand on est menées au score, on ne baisse pas les bras. » Pour sa coéquipière Melvine Malard, « Sonia tient à remettre l’ADN de l’OL en route, à savoir le beau jeu et pas seulement la gagne ». Dans cet « ADN lyonnais » immédiatement souligné il y a un an par Jean-Michel Aulas au moment de la présentation devant la presse de Sonia Bompastor, il est difficile de ne pas inclure son envie d’installer des jeunes joueuses formées au club.
Les jeunes Bacha et Malard lui sont « très reconnaissantes »
Avec elle, et malgré un effectif pléthorique en joueuses confirmées, la latérale Selma Bacha et l’attaquante Melvine Malard (21 ans toutes les deux) sont devenues des titulaires incontournables. Avec des résultats probants, puisque la première est l’actuelle meilleure passeuse de la Ligue des champions (8 offrandes), tandis que la Réunionnaise a déjà inscrit 12 buts en D1, plus 3 en Ligue des champions, pour sa première saison pleine.
Si bien que la néo-internationale Selma Bacha sait ce qu’elle doit à Sonia Bompastor : « Je veux remercier ma coach Sonia : elle me connaît par cœur depuis le centre de formation et elle m’a beaucoup fait confiance cette saison. Elle a toujours su trouver les mots pour m’expliquer mes différents positionnements. Elle savait ce qu’elle faisait avec moi et je l’ai suivie. Je lui suis très reconnaissante car avec elle, j’ai été meilleure joueuse du mois en D1 [en octobre et novembre] et j’ai découvert la sélection. » Même son de cloche du côté de Melvine Malard.
Sonia me donne énormément de conseils. Elle me suit tous les jours, elle me connaît depuis mes 14 ans. Elle m’a recrutée et je me tournais beaucoup vers elle quand je suis arrivée à Lyon, dans le froid et sans ma famille. Elle m’a fait grandir. Elle me crie parfois dessus. Ça fait mal mais je sais que c’est pour mon bien. »
« Elle a un objectif clair avec chacune d’entre nous »
La rafraîchissante réussite de ce couloir gauche Bacha-Malard est sans doute la principale réussite de la coach de 41 ans. « Si elle nous met ensemble sur le côté gauche, ce n’est pas par hasard, poursuit Melvine Malard. Elle sait que Selma est ma meilleure amie et qu’il y a ces automatismes et cette énergie entre nous. » « Complice » de son adjointe Camille Abily, avec qui elle a évolué de longues années à Lyon, l’ex-capitaine de l’OL Sonia Bompastor était destinée à cette carrière sur le banc, à en croire Eugénie Le Sommer.
« Elle m’avait beaucoup aidée, en tant que joueuse, quand j’étais arrivée à l’OL, se souvient l’attaquante de 33 ans. Elle avait déjà l’envie de transmettre et de gagner, et c’est ce qu’elle arrive à apporter à son équipe. J’ai retrouvé la même personne que quand elle était joueuse. » A savoir une femme « toujours à l’écoute » et « très professionnelle », comme le soulignent de concert ses protégées. « Elle a un objectif clair avec chacune d’entre nous », apprécie Selma Bacha. Et une quête collective qui pourrait se concrétiser samedi de la plus belle manière possible, avec une huitième Ligue des champions à soulever dans la soirée.