Finale France-Argentine : Les courses de Noël, « c’est avant ou après mais pas pendant »

Ambiance A Toulouse, la finale de la Coupe du monde (et le rugby) plombe le fameux rush du dernier dimanche avant Noël dans les magasins. Il y a de priorités dans la vie

Hélène Ménal
Une matinée de finale du Mondial plutôt calme dans les rues de Toulouse.
Une matinée de finale du Mondial plutôt calme dans les rues de Toulouse. — H. Ménal
  • A Toulouse, pas de grande foule dans les magasins ce dimanche matin pour être à l’heure dans son canapé pour la finale France-Argentine.
  • Les plus prévoyants ont carrément « banalisé » la journée, beaucoup de ceux qui ont profité du calme dans les rayons sont des « indifférents ».
  • Le rush concerne surtout les places aux premières loges dans les bars.

En ce dimanche de finale historique, sur le marché de Noël de la Ville rose, il y a davantage de bonnets rouges et noirs aux couleurs du Stade Toulousain que bleu-blanc-rouge. Et le soulagement semble plus fort que le stress qui monte. Puisque, oui – les plus informés rassurent les inquiets – « France-Argentine sera diffusé sur écran géant à Ernest-Wallon », juste après le match de Coupe d’Europe de rugby contre les Anglais de Sale, dont on ne sait s’ils auront à cœur de venger leurs homologues du ballon rond. Autant dire que ce vendeur de spécialités locales s’attend « à un grand creux » dans les allées dès 14 heures.





Mais même en cette fin de matinée, pourtant ensoleillée, on ne peut pas vraiment parler de rush de Noël dans l’hypercentre de Toulouse. Aux Galeries Lafayette, on ne se marche pas sur les pieds dans les escalators. « Entre le rugby à 14 heures et la finale à 16 heures, ça va être calme », prédit d’ores et déjà le responsable du magasin. C’est samedi que les chalands, en particulier la prévoyante « clientèle masculine » a joué des coudes. Alexandre et Léo (ce dernier en provenance d’Angleterre, uniquement pour voir la finale avec son copain) sortent d’ailleurs du grand magasin les mains vides : « On cherchait juste des drapeaux tricolores. Il n’y en a nulle part ». Laure et sa fille ont fait quelques emplettes mais n’ont pas choisi leur moment par rapport au match. « Je viens maintenant parce que j’aime le calme dit la mère de famille ».

« La finale, il ne faut pas rigoler avec ça »

Non loin de là, la panoplie complète – maillot deux étoiles, maquillage, drapeau, collier de fleurs artificielles tricolore – d’un groupe de jeunes attire la curiosité des enfants. Et non, ces supporteurs ne font pas leurs achats de cadeaux en attendant que Mbappé et Messi entrent en piste. « Les courses de Noël, c’est avant ou après. Pas pendant ? Pas aujourd’hui ! », décide l’un d’eux. La bande d’amis anticipe tous simplement « rush dans les bars de la place Saint-Pierre ». S’ils s’y prennent tôt, c’est pour avoir une bonne place, quitte à faire l’apéro pendant des heures une fois dans la place.

Luc, 56 ans, est moins exclusif. Oui, s’il fait ses courses le matin, c’est bien pour ne pas rater « l’événement ». « La finale, il ne faut pas rigoler avec ça ». Même chose pour Claire et Benjamin, heureux d’avoir bouclé leur liste avant le coup d’envoi. « Etre rentrés à l’heure, c’était la condition pour faire les magasins ce dimanche », dit la jeune femme. Diego ( « pas Argentin du tout ! ») et Thuvaraka n’ont rien calculé. Ils sont venus pour dévaliser un magasin éphémère de plantes vertes. La finale ? Peut-être qu’ils la regarderont, peut-être pas. Pour Diego, jamais rien ne surpassera l’émotion de 98.