Roland-Garros : Hugo Gaston regrette « un geste de frustration, pas de triche » après son amende record auprès de l’ATP

TENNIS Eliminé ce mardi dès le premier tour de Roland-Garros, Hugo Gaston est revenu pour la première fois sur son geste controversé, le 28 avril au tournoi de Madrid, qui lui a valu une énorme amende de 72.000 euros

Hugo Gaston s'est incliné contre le Slovaque Alex Molcan en trois sets, ce mardi sur le court numéro 14 de Roland-Garros.
Hugo Gaston s'est incliné contre le Slovaque Alex Molcan en trois sets, ce mardi sur le court numéro 14 de Roland-Garros. — Jean-Francois Badias/AP/SIPA
  • Hugo Gaston a été battu ce mardi par le Slovaque Alex Molcan (1-6, 6-7, 4-6), lors du premier tour de Roland-Garros sur le court numéro 14.
  • Lors de son point presse d’après-match, il a aussi été question du geste d’antijeu effectué par le Toulousain lors du dernier Masters 1000 de Madrid.
  • Hugo Gaston s’est expliqué pour la première fois sur cet incident, qui lui a valu une lourde sanction (72.000 euros) de la part de l’ATP.

A Roland-Garros, 

Hugo Gaston est conscient de traverser « une période compliquée ». Malgré le chaleureux soutien du court numéro 14, le Toulousain de 22 ans ne s’est pas refait une santé à Roland-Garros, qu’il quitte dès le premier tour, après sa nette défaite (1-6, 6-7, 4-6) contre le Slovaque Alex Molcan. Lors de son point presse dans la foulée, celui qui est entraîné depuis deux mois par l’ancien joueur marocain Younès El Aynaoui a vite eu droit à une question hors Roland-Garros. « On peut parler du match avant ? », a-t-il immédiatement coupé. Mais quelques minutes plus tard, Hugo Gaston a accepté de revenir sur son acte d’antijeu, le 28 avril en plein match contre Borna Coric (3-6, 3-6), lors du Masters 1000 de Madrid.

Juste avant que le Croate ne signe un smash gagnant, le gaucher a volontairement fait tomber une balle de sa poche. L’ATP a perçu cet épisode comme un acte caractérisé d’antijeu, dans le but de faire rejouer cette balle de premier set, ce qui n’avait finalement pas été décidé par l’arbitre. Désormais déterminée à punir sévèrement les actes d’antijeu sur le circuit, l’ATP avait dans un premier temps envoyé à Hugo Gaston une amende record de 142.000 euros. La sanction a ensuite été réduite en appel à 72.000 euros, si aucune autre infraction n’est commise pendant douze mois par le jeune joueur, qui n’a accumulé que 108.400 euros de prize money depuis le début de l’année. Ce sujet a forcément occupé ses pensées depuis quelques semaines.



Comment avez-vous traversé ce mois de mai, où il a surtout été question de votre geste sanctionné par l’ATP d’une amende record ?

Je veux déjà clarifier la situation. Je ne me suis pas exprimé sur les réseaux car je m’attendais à une question là-dessus à un moment. Beaucoup de personnes ont dit que j’ai voulu tricher. C’est faux. Tout joueur de tennis a des gestes qu’il ne contrôle pas. C’était un geste de frustration à la fin du premier set. Il y a eu des récidives d’amendes pour moi mais jamais pour un geste comme ça. Ce sont des choses qui ne me représentent pas. Je m’en suis excusé auprès de mon adversaire mais aussi auprès de la Fédération parce qu’elle m’aide au quotidien. Le match s’est très bien déroulé après ça, sans le moindre problème. Sur le moment, l’arbitre ne l’avait pas vu. Je reconnais que ce n’était pas bien, que ça ne se fait pas. Mais c’était à 100 % un geste de frustration, pas un geste de triche. A aucun moment je n’aurais rejoué le point. Ça fait partie de la vie, on ne réagit pas toujours correctement. J’ai fait une erreur, j’ai payé, c’est comme ça.


Ce montant de 72.000 euros a beaucoup surpris sur le circuit. Des joueurs français comme Corentin Moutet et Benoît Paire s’en sont offusqués ces derniers jours à Roland-Garros…

Je suis le principal concerné donc forcément, je ne vais pas dire que ce montant n’est pas suffisant. Je trouve que c’est excessif mais on ne contrôle pas ça. Ça n’était pas la première fois pour moi, j’ai pris quelques amendes en début d’année et l’ATP les augmente pour nous faire comprendre... J’ai compris beaucoup de choses et ça va me faire grandir. Quand on voit que sur une année, les joueurs en Challenger ne gagnent pas forcément ce que j’ai pris sur cette amende, c’est compliqué.


Sentez-vous comme une épée de Damoclès au-dessus de vous désormais ? Vous regrettez de ne pas pouvoir vous lâcher comme vous aimeriez le faire sur le court, de peur d'une nouvelle grosse sanction ?

Non, je ne suis pas quelqu’un qui s’énerve rapidement et qui prend des warnings à tous les matchs. J’ai peut-être pris trois warnings cette année et les trois m’ont coûté cher. Il y a forcément des fois où je vais avoir envie de casser une raquette mais il va falloir que je me retienne, sinon ça va faire cher (sourire). Il va falloir que je fasse attention. Mais je n’ai aucune inquiétude par rapport à ça car je sais ce que je vaux, ce que je représente. Toutes les personnes qui me connaissent savent aussi qui je suis et d’où je viens.