Mondiaux de ski alpin : Pinturault savoure « sa plus belle victoire » après deux ans dans un trou noir »
RENAISSANCE Le skieur français s’est imposé devant son public lors de l’épreuve du combiné après plusieurs mois sans résultats probants
En dominant le combiné des Mondiaux de ski alpin mardi à Courchevel, dans la station où il a en partie grandi, le Français Alexis Pinturault a remporté sa « plus belle victoire », un titre « inespéré » après son « début de saison difficile ».
Quelle saveur possède ce titre de champion du monde ?
C’est assez incroyable, surtout que ce n’était pas forcément attendu. J’avais forcément l’envie, la motivation de donner le meilleur de moi-même pour cet événement. Mais il fallait être aussi réaliste : je fais un début de saison où j’accroche un seul podium, je suis régulièrement dans les six-sept premiers mais jamais sur le podium. Donc de pouvoir chercher une médaille d’or, c’était inespéré. Peut-être que mon début de saison a aidé : si j’arrive et je que je fais partie des favoris, automatiquement on attend beaucoup de moi et c’est normal. Là, j’arrive dans une situation où je n’ai pas fait grand-chose. Donc peut-être que c’est plus facile, d’une certaine manière.
Quelle différence y a-t-il sur le plan émotionnel entre ce titre mondial et celui de 2019, dans le combiné d’Are (Suède) ?
Rien que cette médaille va mettre les médailles des autres Championnats du monde complètement en arrière-plan. Si on parle de victoire, d’une seule épreuve, on peut dire que c’est la plus belle de ma carrière. Elle est pleine d’histoires : je gagne en France, et encore plus, dans ma station, donc ça ajoute un supplément d’âme.
Comment avez-vous réussi à rebondir après vos mauvaises saisons ?
Je pense que j’ai vraiment à cœur de profiter de cette quinzaine devant ce public, dans ma station, devant ma famille et mes amis. C’était le plus important : pouvoir profiter de cette atmosphère, de cette chance. Je sais qu’un championnat du monde dans mon village, je n’en vivrai qu’un. C’est une chance qui n’est pas donnée à beaucoup d’athlètes, mais elle m’est donnée, donc j’ai voulu surfer là-dessus.
Pensez-vous pouvoir servir de tremplin pour l’équipe de France ?
C’est un bon début. Je sais ce que c’est d’arriver en deuxième semaine alors qu’il n’y a pas de médailles. Automatiquement, il y a un peu plus de pression, une forme d’anxiété, que ce soit chez les entraîneurs, chez les médias, chez les athlètes, on commence à le percevoir. Ça peut faire du bien à tout le monde.