FC Nantes: Vahid Halilhodzic dépité, ça donne une conf' de presse animée

FOOTBALL Miazga, Sigthorsson, le recrutement, le président Kita, tout (ou presque) y est passé en 40 minutes...

David Phelippeau
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Vahid Halilhodzic.
Vahid Halilhodzic. — J.E.E/SIPA
  • L’entraîneur nantais a beaucoup de mal à digérer le départ de son meilleur buteur : Emiliano Sala.
  • Les résultats sont en berne, et le classement en chute libre (15e de L1).
  • Le coach du FCN pointe du doigt les dysfonctionnements au sein du club.

A la prochaine conférence de presse, on lui propose un canapé. Depuis huit jours, à quasiment chaque rendez-vous avec les médias, Vahid Halilhodzic s’épanche sur les soucis au club qui polluent son quotidien et son travail. Alors qu’il avoue parfois qu’il se passerait bien de ces conférences de presse, l’entraîneur nantais semble pourtant réaliser sa « thérapie » en compagnie des journalistes, forcément pas avares de questions.

Relancé sur une éventuelle envie de quitter le navire, il martèle : « Les journalistes, vous me voyez partir. Mais j’aime ce club, donc je me bats pour celui-ci… » Ce lundi, à deux jours d’un 16e de finale de Coupe de France à Sannois-Saint-Gratien (N), Halilhodzic - coach d’une formation en chute libre en L1 (15e) - s’est encore lâché pendant plus de 40 minutes.

Le cas Sigthorsson (toujours au placard)

« Depuis deux ans, il est en dehors du rythme de compétition. On m’a dit de ne pas compter sur lui. Bizarrement, il est toujours sélectionné [avec l’Islande]. J’ai déjà eu deux discussions avec lui. C’est un vrai problème pour le club. Je n’ai pas le temps avec lui… Il est là depuis trois ans. Ce joueur fait partie des choses qui sont complexes. Normalement, un gars comme ça, il joue, mais il n’a pas non plus un bon comportement vis-à-vis des entraîneurs… Il ne court pas et il s’entraîne quand il veut. On pourrait écrire un livre sur toutes ces histoires. J’ai d’autres problèmes à régler avant que celui de Sigthorsson. »

Le départ soudain de Miazga (défenseur central)

« En ce moment, il y a toujours des problèmes qui arrivent. Là, il y en a un nouveau. Il y a eu un chantage. Hier matin [dimanche], Matt Miazga était avec nous à Angers. Il nous a dit qu’il avait mal au dos. J’ai demandé au staff médical qu’il regarde. J’ai deux défenseurs centraux, c’était notre 3e dans la hiérarchie. Après l’examen, le staff médical m’a dit qu’il n’avait pas de problème. Quand je lui ai demandé s’il voulait rester avec nous, il m’a dit qu’il voulait rentrer à Nantes. J’ai demandé qu’on lui appelle un taxi, mais une voiture l’attendait déjà devant l’hôtel. Tout était organisé, préparé. Ce matin, j’ai appris qu’il était parti en Angleterre [retour de prêt à Chelsea] sans permission. Il y a des choses qui sont un peu bizarres. C’est un comportement indigne du métier de footballeur. Cette situation m’a beaucoup déçu. Dans toute ma carrière, je n’avais jamais vu ça. »

Son départ est-il envisageable ?

« C’est facile de partir. Si je reste, ce n’est pas seulement pour l’argent. Je suis venu pour ce club, pour lui donner un coup de main. J’aurais pu trouver nettement mieux ailleurs, financièrement. Ce n’est pas toujours facile de diriger un club, il faut avoir beaucoup de compétences. »

Se sent-il soutenu par la direction ?

« Il faut leur demander. Moi, je pense que je le suis. On a une réunion tout à l’heure [ce lundi soir] pour se dire les choses entre nous. Je les ai appelés hier soir, pour leur dire que je devais les voir en urgence. On ne se rencontre pas beaucoup. Je n’étais pas d’accord avec l’histoire de Sala [départ à Cardiff]. Avec celle de Kara [reparti à Anderlecht] non plus. Il faut qu’il n’y ait plus ces divergences. Il y a l’aspect sportif et l’aspect économique. Pour le sportif, c’est moi qui prends les décisions. Le président s’occupe de l’économique. »

Le recrutement à venir et sa relation avec le président Kita

« Je n’ai aucune liste, aujourd’hui, de joueurs à recruter. Je pensais que tout le monde allait rester. Pas une fois, je n’ai parlé d’attaquants à acheter avec mes dirigeants, ni même de défenseurs. Comment voulez-vous parler à quelqu’un qui vous dit "on a un déficit" ? Au PSG, j’étais manager, je connais cette situation. Il faut qu’on se comprenne mieux [avec le président] pour permettre au club de fonctionner normalement. C’est à la cellule de recrutement de me proposer des joueurs, pas au président. Ce dernier est là pour parler d’argent. Le sportif s’occupe du sportif. On a dix jours pour recruter. Regardez Marseille, pendant six mois, ils ont cherché un attaquant et ils n’ont pas trouvé alors qu’ils ont de l’argent. Ça va être compliqué. »

Le rôle de la cellule de recrutement (mise en place en décembre)

« La cellule de recrutement, il faut plusieurs mois pour qu’elle fonctionne. Elle était surtout là pour le mois de juin. On a besoin de refaire une équipe, il faut une dizaine de joueurs. Mais là, il y a urgence. Il faut trouver une solution, on n’a pas anticipé car on ne pensait pas être dans cette situation. »