Lundi 27 : Le VAE urbain de Moustache Bikes est-il toujours la référence absolue pour vélo taffer ?
MOBILITE Le verdict de « 20 Minutes » après avoir testé pendant quinze jours le lundi 27, vélo star de Moustache Bikes
- Le lundi 27, vélo à assistance électrique emblématique du célèbre constructeur vosgien Moustache Bikes, fait toujours référence.
- Promettant une autonomie frisant les 100 kilomètres, cette monture équipée d’un moteur Bosch Performance Line s’avère très performante au quotidien.
- Vendu entre 3.000 et 4.000 euros suivant la version, ce vélo endurant et très robuste est taillé pour la ville, même s’il peut manquer d’agilité. Il peut aussi séduire pour les longues virées à deux roues.
Passer au vélo à assistance électrique (VAE) pour aller travailler fait partie de vos bonnes résolutions pour 2023 ? Oui, mais comment choisir sa monture ? Plutôt que de se lancer à l’aveugle dans sa recherche de VAE, « 20 Minutes » est allé frapper à la porte de Moustache Bikes, devenue en dix ans LA référence nationale des fabricants de vélos à assistance électrique. Au catalogue du fabricant vosgien figure d’ailleurs toujours son iconique « lundi 27 », successeur d’un premier « Lundi 26 » créé en 2012 et qui n’a cessé d’évoluer en dix ans. Ce vélo, qui reste très cher, est-il toujours le modèle idéal pour la ville ? « 20 Minutes » a pu tester la version 27.3 durant quinze jours.
Un vélo qui en impose en ville
Un vélo électrique Moustache Bikes se repère entre tous. Avec son large guidon en forme de « M », le Lundi 27 est symbolique de la marque qui jouit d’une forte identité dans l’univers du VAE. Nous testons l’une des trois versions du Lundi 27, la 27.3, vendue 3.499 euros. Il existe également un Lundi 27.5, mieux accessoirisé (3.999 euros) et un Lundi 27.1 avec une batterie de plus faible autonomie (2.999 euros). Urbain, ce VAE en impose. Massif, et visiblement robuste, c’est un fier gaillard de 25,5 kg qu’il ne sera pas facile de faire rentrer dans un ascenseur (et encore moins dans un escalier). Un critère important si l’on habite en appartement et que l’on ne dispose ni de cave, ni de garage à vélo sécurisé. Heureusement, la batterie est amovible !
Dès qu’enfourché, le vélo révèle un niveau de confort assez exigeant. Sa large selle à tige suspendue offre une belle assise, tandis que ses volumineux pneus Schwalbe de 27 pouces peuvent encaisser la plupart des chocs des rues, pavés compris. Un petit nid-de-poule restera indolore… Pensé pour les utilisateurs mesurant de 1,57 m à 1,90 m, le Lundi 27 invite à une conduite en position droite avec son cadre ouvert, un peu comme sur un vélo hollandais. On s’y sent bien. Les garde-boue tubulaires en aluminium protègent très correctement le cycliste en cas de chaussée mouillée. Un plus.
Animé par un moteur central Bosch Performance Line, attelé à une console détachable Bosch Intuiva, le Lundi 27 place la barre assez haut en matière de performances. La monture est très sérieuse et dispose de plusieurs modes d’assistance accessibles à l’aide d’une petite manette : Eco, Tour, Sport, Turbo.
Puissance et vitesses
Nos sorties en ville se sont satisfaites du mode Tour avec quelques clics récurrents pour activer le mode Turbo (histoire de faire paresseusement abstraction du moindre dénivelé !). Les faux plats et les petites montrées s’effacent comme par magie et il n’est pas un moment où nous ayons du « mouiller la chemise » pour nos différents déplacements.
Le Lundi 27.3 dispose en outre de dix vitesses. Il est donc très simple de trouver la parfaite combinaison pour associer le niveau d’assistance et la vitesse les plus adéquats selon la topographie et les efforts que l’on est prêt à consentir. Même sur une cote bien raide, nous n’avons pas eu à fournir d’effort physique significatif…
Délivrant une puissance nominale de 250 W (600 W maxi), le moteur Bosch embarqué est idéal dans toutes les situations. Le capteur de force permet de s’affranchir d’une position « danseuse » lors d’un redémarrage : la belle mécanique du Lundi 27.3 se met instantanément en action dès que l’on appuie sur une pédale. Nous avons parcouru un peu plus de 50 km avec le vélo sans que sa batterie de 500 Wh amovible ne s’essouffle.
Notre poids (un bon quintal, merci les fêtes de fin d’année !) et nos sollicitations fréquentes des niveaux d’assistance les plus élevés nous permettent de raisonnablement penser qu’avec un autre utilisateur et dans d’autres conditions, ce vélo peut tutoyer les 100 km. Pas mal ! Il est d’ailleurs annoncé avec une autonomie jusqu’à 114 km (en mode Éco). Le simulateur d’autonomie proposé par Moustache Bikes et Bosch en ligne vous permettra de vous projeter en fonction de votre gabarit et de votre usage…
Le freinage, enfin, avec des freins à disque hydrauliques Shimano MT200, s’avère extrêmement réactif, ferme, sans excès, mais bien adapté à un usage urbain.
Smartphone au guidon
La console centrale amovible affiche la vitesse, les vitesses moyenne et maximale, la durée de la sortie, l’heure, et permet d’allumer la lumière. Via une prise USB, il est même possible de recharger un smartphone. Dommage que l’écran de la console soit sujet à des reflets, particulièrement visibles par temps ensoleillé.
Un petit antivol intégré à activer pour bloquer la roue arrière permet de s’arrêter faire une petite course quelques instants, comme chez son boulanger, mais il est fortement recommandé de ne pas se satisfaire de cette seule protection et d’offrir au VAE un antivol beaucoup plus costaud et de l’ancrer à un point d’accroche. On déplore d’ailleurs que les roues bénéficient de fixations à leviers plutôt qu’avec écrous. Pas très rassurant… Tout autant que le porte-bagage arrière (qui peut porter jusqu’à 27 km), la béquille, solide, est vraiment la bienvenue pour une utilisation urbaine du vélo.
Alors, bon pour le service et nous accompagner au taf, le Lundi 27 de Moustache Bikes ? Sans conteste, oui ! Il s’agit d’un vélo très confortable, costaud, endurant et performant qui n’usurpe pas son excellente réputation. Mais il est aussi un peu encombrant, peut manquer d’agilité sur les voies encombrées, et risque d’être contraignant à stocker si l’on habite dans un immeuble dépourvu de garage à vélo. Et il est très cher. Compte tenu de l’investissement consenti (entre 3.000 et 4.000 euros suivant la version, uniquement auprès des revendeurs), il serait d’ailleurs regrettable de n’utiliser ce vélo que pour aller travailler. Le Lundi 27 peut être recommandé pour de bonnes balades du samedi et du dimanche, où son côté « pépère » ravira, aussi, les promeneurs du week-end.