Rennes: Surveillance de masse, cyberharcèlement, Snapchat... La liberté numérique en débat
EVENEMENT Un festival débute samedi à Rennes pour sensibiliser la population sur la liberté numérique…
- Un festival des libertés numériques voit le jour à Rennes.
- Organisé du 10 au 25 février, il vise à sensibiliser la population.
- Les thèmes de cyberharcèlement, surveillance de masse, données privées seront abordés.
Ils avaient appelé ça des « cryptoparties ». Mais ils trouvaient que ça faisait trop geek. Alors cette année, ils ont renommé leur événement pour devenir le festival des libertés numériques. Organisé par des bibliothécaires de l’Insa Rennes, le festival né au sein de l’école d’ingénieurs débute samedi et durera 15 jours. Avec l’ambition de toucher un public plus large et de sensibiliser monsieur Tout-le-monde aux dangers du Web. « On parle beaucoup des lanceurs d’alertes, de la surveillance de masse ou du pouvoir des GAFA [terme qui désigne les géants du Web : Google, Apple, Facebook, Amazon]. On voit que les gens s’y intéressent, qu’ils sont préoccupés par le sort de leurs données », assure Chloé Lailic, responsable de la bibliothèque universitaire à l’origine de l’événement.
En quinze jours, Rennes et les communes voisines accueilleront 24 événements, tous destinés à informer et prévenir. « Nous voulons donner des outils aux gens pour les aider à comprendre et donc à se protéger », poursuit Emilie Marie. Chaque jour, la bibliothécaire de l’Insa voit défiler des étudiants d’une vingtaine d’années branchés sur tous les réseaux sociaux. « Ils sont nés avec le numérique mais ils n’ont pas pour autant les outils pour se protéger. Il faut éviter le fatalisme, on n’est pas obligés de subir », poursuit la jeune femme.
« Quand on se sait surveillé, on s’autocensure »
Le festival proposera par exemple des tuyaux pour améliorer son « hygiène numérique », c’est-à-dire savoir comment paramétrer son compte Facebook, ou comment récupérer ses données partagées sur Google ou sur les réseaux sociaux. Les thèmes de la surveillance de masse ou du tracking publicitaire seront également abordés. « Quand on se sait surveillé, on s’autocensure, pour ne pas être vu. C’est grave », estime Chloé Lailic.
Le nouveau festival s’attardera au passage sur le public adolescent, grand adepte des réseaux sociaux, en organisant des ateliers sur le cyberharcèlement. « Il faudrait qu’il y en ait dans tous les établissements scolaires. Sur le Web, les jeunes se sentent libres, ils se mettent en scène sur Snapchat, sans penser qu’ils peuvent devenir une cible. Il faut sensibiliser », conclut la bibliothécaire.