Web : La start-up française qui recense les sites de fake news

FAKE OFF Une tâche insurmontable ? Pas tant que ça...

Mathilde Cousin
— 
La start-up Storyzy a créé un outil qui recense automatiquement les sites propageant des fausses informations.
La start-up Storyzy a créé un outil qui recense automatiquement les sites propageant des fausses informations. — Pixabay / pixel2013
  • Les entrepreneurs derrière Storyzy ont créé un outil qui recense les sites diffusant des fausses informations
  • Le but ? Informer les entreprises de leur présence publicitaire sur ces sites controversés.
  • Ces entrepreneurs ambitionnent de « classer » le web.

Apparaître sur les sites accusés de diffuser de fausses informations, voilà un nouveau casse-tête pour les marques. Faut-il y rester ? Ou se retirer du site ?

De nombreuses sociétés ignorent que leur pub se trouve sur de tels sites, la faute au mode de vente des espaces pub ( la publicité programmatique pour les intimes, qui permet de cibler une catégorie d’internautes, mais pas le site sur lequel se déploie la pub).


Face à ce constat, plusieurs réponses se sont mises en place. Des internautes anonymes ont choisi l’activisme : les Sleeping Giants, comme ils se surnomment, interpellent les entreprises pour leur signaler leur présence sur des sites qu’ils jugent comme diffusant des fake news.

Storyzy, une start-up française, a elle fait le pari de recenser les sites diffusant des fake news. Un travail sans fin ? « En 2016, il s’est créé en moyenne 24 nouveaux sites de fake news par mois aux Etats-Unis, analysent Arnaud Jacolin, le directeur général, et Pierre-Albert Ruquier, le directeur marketing. Et, en 2017, c’est 22 par mois en moyenne. »

Face à cette inflation, pas question de trouver ces sites uniquement à la main. Les entrepreneurs ont développé un algorithme qui analyse et recense les citations de personnalités. Ils ont ainsi développé une base de données géante de citations. « Grâce à ces citations, on va faire des comparaisons de similarité, ajoutent les entrepreneurs. Par exemple, on s’est rendu compte que des citations étaient partagées uniquement par des sites de fake news. » Ces partages permettent donc d'identifier ces fameux sites.

« Pas des censeurs »

Pour « classer » ces sites, ils s’appuient sur une dizaine de catégories (site conspirationniste, de satire, de propagande…). Mais les entrepreneurs réfutent l’idée de poser des limites à la liberté d’expression. « Nous ne sommes pas des censeurs, nous vendons notre technologie. Nous donnons une solution aux annonceurs et aux agences qui leur permet de choisir d’aller, ou pas, sur ce genre de sites. Nous ne détectons pas les fake news, mais les sites qui en diffusent. »

La balle est ensuite dans le camp des sociétés : certaines retirent leur publicité et donc privent les sites concernés de revenus. D’autres maintiennent leur présence. « Amazon, par exemple, assume clairement de continuer à mettre leur pub. » Un choix unique pour chaque entreprise…

20 Minutes est partenaire de Facebook pour lutter contre les fake news. Grâce à ce dispositif, les utilisateurs du réseau social peuvent signaler une information qui leur paraît fausse.

Et vous, comment réagissez-vous face aux fausses nouvelles ? On attend votre réponse dans les commentaires ci-dessous. Vous pouvez aussi envoyer un mail à l’adresse contribution@20minutes.fr.