Départ de Benzema : Entre « risque de la saison de trop » et « prostitution en Arabie Saoudite », un choix qui divise
FOOTBALL Le départ de Karim Benzema vers l’Arabie saoudite divise les lecteurs de 20 Minutes, entre compréhension et critique de l’argent tout puissant
- Après 14 saisons sous le maillot du Real Madrid, Karim Benzema, 35 ans, s’est engagé pour trois saisons avec le club d’Arabie saoudite, Al-Ittihad, où il devrait percevoir un salaire de 100 millions d’euros annuel.
- Ce départ divise les lecteurs de 20 Minutes, entre loi de l’offre et de la demande, un palmarès qui le rend quasi intouchable, le risque de la saison de trop, et l’appât du gain dans un pays peu regardant sur les droits de l’homme et de la femme.
La fin d’une époque. L’attaquant français Karim Benzema s’est engagé pour trois saisons avec Al-Ittihad, un club de Jeddah où il devrait toucher un salaire de 100 millions d’euros par an. L’ancien international tricolore de 35 ans a donc décidé de quitter le Real Madrid après 14 saisons avec les Merengue, pour céder au chant des sirènes d’Arabie saoudite et aux pétrodollars.
Autant vous dire que ce départ, qui signe manifestement la fin d’une époque, et le début d’une nouvelle aire pour l’Arabie saoudite, divise les lecteurs de 20 Minutes. Pour Pierre, qui doit suivre KB9 sur LinkedIn, ce départ s’inscrit tout simplement dans un marché de l’offre et de la demande : « Comme un grand professionnel de métier ultra-qualifié, il a parfaitement le droit de poursuivre sa carrière là où des recruteurs lui offrent les meilleures perspectives de poursuite de sa carrière. Il a travaillé dur pour cela bien que très doué à la base. On ne peut que lui souhaiter encore de belles années à se faire plaisir. »
« Personne ne lui reprochera quoi que ce soit »
Pour MOD, « il faut arrêter avec ces pseudo-débats au sujet d’une légitimité à accorder ou non. Qui s’offusquerait de toucher 100 millions d’euros par saison avec une carrière qui ne dépassera jamais les 40 ans ? », avant de citer Jean Valjean dans les Misérables : « la faim justifie à elle seule les moyens ». Même si on doute un peu de la comparaison.
Mustapha estime, lui, qu’avec le palmarès de Benzema au Real, « 14 années de fidélité pour le Real Madrid avec lequel il a tout gagné », font que « personne ne lui reprochera quoi que ce soit ». Le timing lui semble aussi être le bon pour le départ de KB9. « Il est en fin de contrat en juin, 35 ans déjà écoulés… Il était temps de quitter la table avec gloire car Karim a montré cette saison des signes qui ne trompent pas : le poids de l’âge et les blessures fréquentes. Il ne pourra plus suivre le rythme infernal de la Liga et de la Ligue des champions », poursuit Mustapha.
Jean-Michel le rejoint d’ailleurs sur ce point. « A Madrid, il risque de faire la saison de trop. Vu le niveau plus faible du championnat Saoudien, ce ne sera pas le cas et en plus il ramassera un joli pactole. Alors oui je valide ce choix », avance-t-il.
« L’argent a l’odeur du sang et de la mort »
D’autres, par contre, ne comprennent pas du tout ce choix, au point de parler de « prostitution », comme l’explique Guy dans sa réponse. « Je ne comprends pas comment il est possible de se prostituer à un tel point, et je reste poli. J’ai boycotté la Coupe du monde au Qatar pour tous les problèmes liés à ce pays. L’Arabie, c’est du copié collé en pire », avance-t-il avant de lister ses reproches : « pas de justice équitable, pas d’opposition, pas de liberté d’expression, exécutions à tout va, travailleurs étrangers surexploités et pris en otage, tortures et droits des femmes bafouées ».
Pour Jean-Michel, un autre que le précédent vous allez vite vous en rendrez compte, si « l’argent n’a pas d’odeur, dans le Royaume de l’Arabie saoudite, il a l’odeur du sang et de la mort ». « J’ai du mal à comprendre que des exemples comme Ronaldo, Benzema et probablement Messi puissent se rabaisser à aller travailler pour un pays aussi peu regardant pour les droits de l’Homme et de la femme. Je doute qu’il aille dans ce championnat pour la gloire et la beauté du sport », condamne-t-il.
Henry conserve, lui, une vision romantique, mais un brin désuète, du football en proposant que « tous les joueurs français en fin de carrière reviennent dans leur club formateur. Pour être joueur et éducateur en remerciement de tout ce que le club leur a apporté, et ne pas voir que l’argent ».