Mondial 2018: L'Angleterre absente à cause d'une affaire d'espionnage et d'empoisonnement?

FOOTBALL Un ancien colonel des renseignements russes a été retrouvé dans un état critique dans le sud-ouest de l'Angleterre...

N.C.
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Harry Kane et l'équipe d'Angleterre peuvent-ils être privés de Coupe du monde à cause d'une histoire d'espionnage entre leur pays et la Russie?
Harry Kane et l'équipe d'Angleterre peuvent-ils être privés de Coupe du monde à cause d'une histoire d'espionnage entre leur pays et la Russie? — Keogh for FA/Shuttersto/SIPA

Une histoire à la James Bond qui pourrait avoir comme conséquence l’absence de l’équipe d’Angleterre lors de la Coupe du monde 2018 en Russie. C’est ce que nous raconte l'agence Reuters ce mardi, sur fond de sombre affaire d'espionnage et de suspicion d’empoisonnement.


A l’origine, un père de 66 ans et sa fille de 33 ans, retrouvés dimanche dans un état critique sur un banc près d’un centre commercial à Salisbury, une ville à quelque 150 kilomètres au sud-ouest de Londres. Ils ont été exposés à « une substance inconnue », selon la police, et étaient toujours en soins intensifs à l’hôpital ce mardi.

Arrêté par le FSB pour haute trahison en 2004

Le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a indiqué que l’homme en question est Sergei Skripal, un ancien colonel des services de renseignements russes recruté par l’Angleterre dans les années 1990 et arrêté par le FSB pour haute trahison en 2004.

« On ne sait pas exactement ce qu’il s’est passé à Salisbury, mais si c’est aussi mauvais que ça en a l’air, c’est un nouveau crime dans la litanie de crimes que l’on peut mettre sur le dos de la Russie, a dit Boris Johnson devant le Parlement. Il est clair que la Russie, je le crains, soit devenue à bien des égards une force néfaste et perturbatrice. Et que la Grande-Bretagne mène la lutte mondiale pour contrecarrer cette activité. »

Une menace diplomatique de poids

Le ministre des Affaires étrangères fait référence à l’empoisonnement au polonium de l'ex-agent du KGB Alexander Litvinenko en 2010 à Londres, que le chef du gouvernement russe de l’époque Vladimir Poutine avait approuvé, selon une enquête parlementaire.

Si Moscou est bien derrière cette attaque contre Sergei Skripal, il sera compliqué d’imaginer que l’Angleterre puisse se rendre en Russie pour la Coupe du monde en juin et juillet prochains, a fait savoir Boris Johnson. La menace diplomatique est de poids. Difficile de dire, pour le moment, si elle peut être mise à exécution.