Route du rhum : Samantha Davies à la barre d’un tout nouveau bateau, pour elle et les enfants d’Initiatives-Cœur
voile La navigatrice anglaise, plus que jamais engagée dans son rôle de marraine de l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque, va tester sur cette Route du rhum un nouvel Imoca dans la perspective du Vendée Globe 2024
- La 12e édition de la Route du rhum, course transatlantique qui relie Saint-Malo à Point-à-Pointre, s’élance ce dimanche.
- La navigatrice anglaise Samantha Davies sera l’une des 37 skippeurs engagés dans la catégorie Imoca.
- Elle va ainsi tester son tout nouveau bateau, toujours sous les couleurs d’Initiatives-Cœur, en soutien à l’association caritative Mécénat Chirurgie Cardiaque.
On l’avait quittée il y a deux ans, hors course certes, mais heureuse comme pas possible d’avoir tout de même bouclé son Vendée Globe, après avoir frôlé la catastrophe dès la troisième semaine de course au large de l’Afrique. Samantha Davies est de retour pour un nouveau défi, au départ ce dimanche de la Route du rhum, à bord d’un bateau flambant neuf. Son Imoca (monocoque de 60 pieds, soit 18,28 m très précisément) a été mis à l’eau en août, et cette course transatlantique qui relie Saint-Malo à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, doit servir de galop d’essai pour le prochain Vendée, qui aura lieu en 2024. Cela n’empêche pas la navigatrice anglaise de partir avec de grandes ambitions, bien au contraire.
« C’est la première fois que j’ai un bateau fait pour moi. Je ne suis pas la plus costaude des skippeurs mais on a adapté le bateau à ma taille et ma force, pour que je sois le plus compétitive possible, explique Samantha Davies, qui était l’invitée la semaine passée de notre émission Twitch "Les croisés tu connais". On est encore en phase de tests, je ne sais pas exactement comment le bateau va réagir, tout ça on va le découvrir pendant la course. Mais je sais qu’il va super vite, et si je n’ai pas de problèmes techniques et que je passe la ligne, je devrais être bien placée. »
La navigatrice de 48 ans, installée en France depuis le début des années 2000, aimerait vraiment voir la Guadeloupe. Lors de sa première participation il y a quatre ans, elle avait été victime d’une avarie quelques jours seulement après le départ. Un souvenir qui reste tout de même spécial, puisqu’il s’agissait de sa première course en solitaire sous les couleurs d’Initiatives-Cœur. Car au-delà de la performance, Sam Davies court aussi pour sauver des vies. Littéralement. Ses courses servent à faire connaître et à financer l’action de Mécénat Chirurgie Cardiaque, dont elle est la marraine. Cette association a pour mission de permettre à des enfants atteints de malformations cardiaques originaires de pays défavorisés de se faire opérer en France quand ils ne peuvent pas l’être dans leur pays, faute de moyens techniques ou financiers.
Un film retraçant son dernier Vendée Globe
Pendant cette Route du rhum, comme lors des compétitions précédentes, les trois partenaires de la navigatrice (Les Chocloats du Cœur, K-Line et Vinci) verseront un euro (ou parfois plus, selon les jours) à l’association à chaque fois qu’un internaute s’abonnera à la page Facebook ou au compte Instagram d’Initiatives-Cœur. Quand la somme de 12.000 euros est atteinte, c’est une opération financée. Ainsi, grâce au dernier Vendée Globe, 102 enfants ont pu se faire opérer. « C’est vraiment une fierté pour moi d’être skippeur d’un bateau à la fois performant, parce qu’on veut être compétitif sur l’eau, et solidaire. Ces deux aspects sont aussi importants pour moi, et pouvoir les marier, c’est fantastique », apprécie-t-elle.
Icone de la voile, autant pour son palmarès que sa personnalité engagée, la petite-fille de commandant de la marine britannique a voulu aller encore plus loin dans son engagement. Mercredi 9 novembre sortira en salles un long métrage, « Seule autour du monde », qui relate son dernier Vendée Globe. Séduite par l’idée du producteur Edouard Mauriat, elle s’était laissée tenter, malgré l’énorme boulot à fournir en plus de la navigation puisqu’elle devait se filmer elle-même en longueur.
« Dans une course comme ça, il y a des moments de doute, de peur, de grande émotion. C’est dur parce que dans ces cas-là on n’a pas envie d’allumer la caméra. Donc je me suis un peu forcée », raconte-t-elle. Finalement, elle n’y a vu que du bon. Cette expérience lui a permis de s’ouvrir plus qu’à l’accoutumée. « Les vidéos qu’on envoie en course sont assez courtes, et puis nos concurrents peuvent voir nos vidéos, alors on filtre beaucoup. C’est un peu dommage, car on cache un peu nos vraies difficultés, nos vraies émotions, ce qui fait aussi partie d’une course très longue comme le Vendée Globe, raconte Sam Davies. Ce film a été comme un cadeau pour moi, je prenais mon temps, je pouvais parler en anglais si je ne trouvais pas les mots en français, j’ai pu partager tout ce que je voulais. » Venant d’une navigatrice comme elle, le résultat doit forcément valoir le coup d’œil.