Route du rhum : Des associations écologistes dénoncent l’impact de la course sur l’environnement
BIODIVERSITe Six associations estiment que le départ de la course va entraîner « la destruction de sites protégés » et déranger la faune marine
- Le départ de la Route du rhum sera donné le 6 novembre de Saint-Malo.
- Six associations écologistes bretonnes dénoncent l’impact environnemental de l’événement qui va attirer plusieurs dizaines de milliers de spectateurs.
- Elles estiment que des sites naturels vont être piétinés et la faune dérangée.
La fête se fera sans elles. Alors que le départ de la Route du Rhum sera donné de Saint-Malo le 6 novembre, six associations écologistes bretonnes (Al Lark, France Nature Environnement, Eau et rivières de Bretagne, Bretagne Vivante, VivArmor Nature et le Groupe d’études ornithologies des Côtes-d’Armor) annoncent dans un communiqué qu’elles ne seront pas de la partie et « ne joueront pas le rôle de surveillant » malgré les sollicitations de l’organisateur OC Sport. Elles estiment en effet que ce dernier « ne prend pas en compte les enjeux environnementaux ».
Comme tous les quatre ans, le départ de la mythique course au large devrait en effet attirer des dizaines de milliers de spectateurs à la pointe de la Varde, la pointe du Grouin et au Cap Fréhel, « des sites labellisés où se reproduisent des oiseaux remarquables, où des plantes fragiles et des habitats endogènes s’épanouissent ». « Le piétinement va les endommager », assurent-elles. Les six associations s’inquiètent aussi des conséquences pour la faune, estimant que « le milieu marin sera affecté » par le ballet des bateaux qui va « déranger des oiseaux marins et certains cétacés ».
Pas moins de 138 bateaux sur la ligne de départ, un record
Elles dénoncent enfin « la médiatisation excessive qui vise à attirer un maximum de spectateurs », occasionnant « des dépenses énergétiques immodérées de gasoil, d’essence, d’électricité, entraînant une surfréquentation de la mer et de sites terrestres protégés, renforçant les risques de pénurie d’eau dans une agglomération qui annonce des coupures en fin d’année ». « Nos associations de protection de la nature ne peuvent cautionner une telle organisation qui, en l’état, s’avère trop dispendieuse en ressources et génèrent trop de dégradations », concluent-elles.
Interrogé par Ouest-France, Joseph Bizard, directeur d’OC Sport, a répondu aux critiques, indiquant que la préservation de l’environnement était depuis le départ de la course « l’un des piliers de l’événement ». Il assure aussi que tout sera fait pour « minimiser les impacts d’un tel événement » et que des barrières seront installées pour empêcher le public d’aller sur les lieux fragiles. Pour la 12e édition de la Route du rhum, 138 bateaux seront cette année sur la ligne de départ, un record.