JO 2018: Le triomphe de Perrine Laffont, «coup de projecteur extraordinaire» pour l'Ariège et les Monts d'Olmes
JEUX OLYMPIQUES Très attachée à l’Ariège et à la petite station des Monts d’Olmes, Perrine Laffont leur a offert une visibilité mondiale grâce à sa médaille d’or en ski de bosses aux Jeux de Pyeongchang…
- La jeune championne olympique sera fêtée dimanche aux Monts d’Olmes, une semaine après son titre en Corée du Sud.
- La petite station de ski et plus généralement l’Ariège devraient profiter des retombées de ce sacre.
Dimanche, depuis les Monts d’Olmes, Henri Nayrou a assisté au sacre olympique de Perrine Laffont à Pyeongchang, à 9.000 km de la petite station ariégeoise. Et l’or glané par la skieuse de bosses de 19 ans a bien évidemment comblé d’aise le président (PS) du conseil départemental.
« Pour nous, c’est un coup de projecteur extraordinaire, avec un impact d’autant plus grand qu’il s’agissait de la première médaille française, s’enthousiasme l’élu. Nous avons toujours un petit problème de notoriété et de localisation, même si le Tour de France l’a amélioré. Auparavant, on nous confondait souvent avec l’Ardèche. Donc, c’est un plus évident ! »
Perrine Laffont vient bien du « zéro-neuf », cette « terre courage » des Pyrénées. Elle est née à Lavelanet le 28 octobre 1998, trois mois et demi après qu’un autre glorieux enfant de la cité du textile, Fabien Barthez, a décroché la Coupe du monde de foot.
Malgré son existence nomade de sportive de très haut niveau, elle est toujours licenciée aux Monts d’Olmes, où son père originaire de Niaux, village célèbre pour sa grotte ornée du Paléolithique et son émouvant «Salon Noir», a implanté le ski de bosses. Le directeur des lieux, l’Andorran Joan Montané, croule sous les sollicitations médiatiques depuis dimanche.
« C’est la deuxième saison que notre campagne de communication est basée sur Perrine. Il est encore impossible d’évaluer les répercussions sur la clientèle, mais il y en aura, car des personnes vont vouloir voir l’endroit où elle a grandi. Ce titre, c’est super pour elle car elle le mérite, et ça l’est aussi pour nous. Je suis sûr que beaucoup de grandes stations nous envient. »
Avec ses 23 pistes pour une longueur totale de 25 km et ses 13 remontées, les Monts d’Olmes, sur la commune de Montferrier, ne jouent pas vraiment dans la même division que les domaines alpins dont est issue l’immense majorité des champions de ski français. « C’est comme si on avait gagné au Loto », sourit Joan Montané.
La jeune femme a ressassé pendant quatre ans sa finale ratée aux Jeux de Sotchi, avant de décrocher le Graal. Et ça, c’est typiquement ariégeois, selon Henri Nayrou.
« Ce caractère bien trempé correspond aux gens d’ici : un mental de fer et des nerfs d’enfer. Nous ne sommes pas les meilleurs, nous ne sommes pas les plus nombreux [152.574 habitants, selon les derniers chiffres de l’Insee] mais nous sommes pugnaces, généreux et loyaux. Nous gagnons à être connus, et Perrine nous aide à l’être davantage »
L’Ariège accompagne sa jeune prodige depuis cinq ans, avec un partenariat financier plus poussé depuis la saison 2015-2016. Aucun chiffre ne filtrera bien sûr, mais « nous sommes des gens économes et le deuxième département le moins endetté de France », glisse l’élu.
La jeune femme fera son retour aux Monts d’Olmes dimanche, où elle sera fêtée à la hauteur de son exploit. « Beaucoup de gens nous ont déjà appelés pour demander le programme de la journée », confie Joan Montané. Et à Foix, Perrine Laffont peut-elle espérer une autre médaille, celle du département, pour services rendus ? « On va peut-être la créer pour elle, s’amuse Henri Nayrou. Comme je l’ai dit, on est très, très économes. Mais on aura l’occasion de démontrer notre satisfaction et notre gratitude à cette fille simple et formidable. »
Une fille qui a apporté à son cher département sa première médaille olympique dans des Jeux d’hiver. Mais pas son premier or aux JO, qui revient pour l’éternité au cycliste de Lézat-sur-Lèze, Jacques Dupont, titré en 1948 à Londres lors de l’épreuve du kilomètre sur piste. Quant au sprinter de Siguer Claude Piquemal, il s’était adjugé deux médailles de bronze avec le relais 4X100 mètres à Tokyo en 1964 puis à Mexico en 1968. Avec Perrine Laffont, l’Ariège n’attendra sans doute pas encore 50 ans pour fêter un nouveau podium.