Coupe du monde de rugby : « Je suis comme tout le monde, j’aime être désiré », assure Bernard Laporte

RUGBY L’ancien président de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte, s’est confié dans les colonnes de « Midi Libre »

A.H.
Le comité qui salue le public
Le comité qui salue le public — CHRISTOPHE SAIDI/SIPA

Cela devait être le grand moment de son mandat. Mais la Coupe du monde de rugby, qu’il avait réussi à ramener en France, se déroule sans lui. Ecarté de la présidence de la Fédération française, même s’il a officiellement démissionné, Bernard Laporte vit d’un peu plus loin ce Mondial dans l’Hexagone. Pas invité par la nouvelle direction au match d’ouverture entre les Bleus et la Nouvelle-Zélande, l’ancien coach du RCT était tout de même dans les tribunes du Vélodrome pour assister à Angleterre-Argentine et Afrique du Sud-Ecosse.

« Je disais à mes amis : "Je suis toujours entré partout par le tapis rouge, je veux aller maintenant au stade comme tout le monde". Et ça a été compliqué le samedi ! Les gens m’arrêtaient sans cesse pour me dire : "Merci Bernard" », a témoigné Bernard Laporte dans un long entretien accordé à Midi Libre. « Bernie » assure même ne pas être aigri de ne pas récolter les fruits de ce Mondial à la maison : « Je ressasserai quand je serai dans le cercueil. Il n’y a pas de place pour l’aigreur ou la jalousie, la vie est trop courte. »

« Ça fait plus que valider mon innocence »

Malgré sa condamnation à deux ans de prison avec sursis, le 14 décembre 2022, par le tribunal correctionnel de Paris, pour avoir noué un « pacte de corruption » avec l’homme d’affaires et président du club de Montpellier Mohed Altrad, l’ex-sélectionneur des Bleus assure toujours n’avoir « rien fait de malhonnête. Si j’avais pris de l’argent à la Fédération, ça aurait été malhonnête, mais ça n’est pas le cas, la Fédé n’a subi aucun désagrément. Je suis droit dans mes bottes. On est sanctionnés tous les deux, mais je remarque que la Fédération ne s’est pas privée de resigner avec le sponsor Altrad, c’est marrant, non ? Ça fait plus que valider mon innocence. »

Bernard Laporte espère en tout cas que le XV de France décrochera le premier titre de son histoire : « Ce que les Bleus ont fait depuis quatre ans est phénoménal. Quand Galthié a pris l’équipe elle était 8e au classement mondial et, aujourd’hui, elle est dans les trois premières, avec plus de 80 % de victoires. Je l’ai dit aux joueurs avant le début de la compétition : "Vous êtes extraordinaires, faites un truc que personne n’a jamais fait." »

Concernant son avenir, l’ancien demi de mêlée du CABBG est ouvert à tout et a envie de revenir dans le rugby : « Il y a des chances que je revienne. Ce n’est pas que ça me démange mais je suis comme tout le monde, j’aime être désiré. Si un challenge excitant me plaît et qu’on m’appelle, je dirai banco. J’ai encore envie de gagner. »