Bayern Munich - PSG : Kylian Mbappé, cette fois symbole de la faillite des Parisiens

football L’homme que les Parisiens espéraient providentiel n’a pas pesé sur ce 8e de finale retour

Nicolas Camus
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Kylian Mbappé lors du 8e de finale retour de Ligue des champions entre le Bayern Munich et le PSG, le 8 mars 2023.
Kylian Mbappé lors du 8e de finale retour de Ligue des champions entre le Bayern Munich et le PSG, le 8 mars 2023. — PHOTO Andreas Schaad/AP
  • Le PSG est éliminé dès les 8es de finale de la Ligue des champions après sa défaite sur la pelouse du Bayern Munich (2-0) mercredi soir.
  • Attendu comme le joueur qui pouvait tout changer par rapport au match aller, où il était blessé, Kylian Mbappé n’a jamais pesé sur cette rencontre.
  • Sorti frustré du terrain au coup de filet final, l’attaquant parisien a raté une nouvelle chance de mener Paris à sa première victoire en C1.

De notre envoyé spécial à Munich,

Pas merci Kylian, vraiment, de nous faire passer pour des branques aussi rapidement. Après avoir écrit le matin que l’attaquant du PSG ne se ratait jamais dans les grands rendez-vous, on se retrouve comme des idiots à devoir écrire l’inverse le soir. Bon, c’est la loi du genre, et sa performance mercredi soir à Munich, où il n’a rien pu faire pour empêcher la nouvelle sortie de route de son équipe en Ligue des champions, n’efface rien de ce qu’il a fait avant. Mais avant de s’agenouiller à nouveau devant son talent, ce qui arrivera forcément, on est bien obligés de revenir sur cette soirée munichoise. Où vraiment rien n’a fonctionné comme prévu.



On l’a pourtant cru dans un grand soir, encore, quand sur son premier ballon, il a trouvé Fabian Ruiz d’une subtile déviation, puis a déposé Stanisic sur la remise en profondeur de l’Espagnol. Le facteur X était bien là, en cannes, prêt à renverser la Bavière comme il l’avait fait avec la Cannebière. Mais l’occase a fait pschitt, comme le reste de ses tentatives. Elles n’ont pas été nombreuses, d’ailleurs, Mbappé ne touchant que 37 ballons en 90 minutes. Un total famélique. « Kylian est tombé sur des défenseurs qui ont l’expérience des grands matchs », analysait Christophe Galtier au coup de sifflet final.

Plus que des défenseurs expérimentés, de notre côté on dirait plutôt parfaitement préparés. Car Josip Stanisic (22 ans) et Dayot Upamecano (24 ans) n’ont rien de vieux briscards de la C1. Mais ils sont rapides, costauds, et ils connaissent bien le lascar, le Croate l’ayant d’ailleurs déjà bien muselé lors du match de Ligue des nations remporté contre les Bleus en juin dernier. « J’ai essayé de gérer Kylian dans la profondeur. Mais cela a été un travail d’équipe, relève Upamecano. Il fallait fermer les espaces, bien coulisser, être bon dans la communication. On a fait notre boulot. »

Le plan du Bayern

La crainte de voir le dragster de Bondy partir à fond les ballons dans le dos de la défense était visible dès les premières minutes depuis les tribunes, les joueurs du Bayern n’allant jamais presser les défenseurs parisiens trop haut pour ne pas laisser d’espaces derrière eux.  « D’habitude, on est une équipe qui presse beaucoup plus haut tout le match, reconnaît Kingsley Coman. On n’avait pas non plus un gros plan [contre lui], on a surtout essayé de couper sa relation avec Messi. »

Neymar absent, le danger était en effet un peu plus facile à localiser. Le Français et l’Argentin venaient de montrer contre l’OM et Nantes que leur relation technique pouvait être létale. A part quelques éclairs en première période, on ne l’a jamais retrouvée dans ce match. Et quand Messi a fini par aller chercher les ballons dans son camp, les Munichois se sont adaptés.

Frustration

« L’idée du PSG était de faire jouer Messi au milieu, d’essayer de faire sortir Matthijs [de Ligt] et d’isoler "Upa" sur Mbappé sur le grand espace en un contre un. On ne leur a pas fait cette faveur, s’est félicité l’entraîneur Julian Nagelsmann. On a mis Stanisic entre, et il a fait un très grand match. » Le coach allemand a également des mots doux pour Upamecano, qui ne cesse de confirmer depuis son impressionnante Coupe du monde. « Pour moi, il fait partie des deux ou trois meilleurs défenseurs au monde. Je trouve que lorsqu’il est concentré et se concentre sur des choses simples, il est incroyable. »

Voilà comment on laisse dans le noir toute la soirée l’homme qui fait peur à tout le monde. Ce dernier, brassard autour du bras depuis la sortie de Marquinhos avant la pause, a terminé la rencontre très frustré. On l’a vu tête basse alors que Paris n’arrivait plus à ressortir un ballon après l’ouverture du score, incapable de réveiller son équipe et confortant ce désagréable sentiment d’impuissance. Premier joueur à filer au vestiaire au coup de sifflet final, il va certainement se venger très vite en championnat. Mais il le sait très bien, ce n’est pas pour vivre ce genre de soirée qu’il avait prolongé au PSG.