OL-Stade Rennais : « Plus mature et plus tueur », Rennes terrasse un gros pour la première fois depuis quatre mois
FOOTBALL Les hommes de Bruno Genesio sont parvenus à dompter une équipe du Top 10 de Ligue 1, dimanche au Parc OL (2-4), pour la première fois depuis le match aller contre Lyon (4-1)
- Depuis quatre mois, le Stade Rennais restait sur cinq gros rendez-vous perdus contre des concurrents directs en Ligue 1, ainsi que sur un autre revers d’envergure jeudi à Leicester (2-0).
- Comme lors du match aller, l’OL a parfaitement convenu au plan de jeu des hommes de Bruno Genesio, qui menaient de quatre buts en début de seconde période, avant de l’emporter 2-4.
- Solides 4es au classement de Ligue 1, les Bretons peuvent plus que jamais ambitionner une qualification en Ligue des champions durant les 10 dernières journées de la saison.
Au Parc OL,
« Que dire ? Mettre quatre buts ici, ce n’est quand même pas rien. » La palme de la réaction la plus spontanée est revenue à Flavien Tait, dimanche au Parc OL, après la (nouvelle) démonstration rennaise contre des Lyonnais méconnaissables (2-4). D'emblée dominateurs de la tête et des épaules, les joueurs de Bruno Genesio ont pris à la gorge les milieux de l’OL, pour compter deux buts d’avance dès le premier quart d’heure grâce à Benjamin Bourigeaud (0-1, 11e) et Baptiste Santamaria (0-2, 13e).
Une démonstration de force, complétée par deux nouveaux buts de Lovro Majer (0-3, 45e+1) et Martin Terrier (0-4, 49e), comme les Bretons n’en avait pas réalisé face à une équipe du Top 10 de Ligue 1 depuis… le match aller (4-1) au Roazhon Park, le 7 novembre. Difficile de croire à la thèse du hasard, surtout au vu de la rancœur ayant entouré le départ de l’OL de Bruno Genesio en 2019 puis de l’actuel directeur sportif rennais Florian Maurice un an plus tard.
« On voulait montrer qu’on pouvait encore gagner contre les gros »
Un « succès clin d’œil pour le coach », comme l’a résumé Baptiste Santamaria, symbole de la maîtrise d’un effectif pourtant frustré par son déplacement européen à Leicester (2-0) trois jours plus tôt. « On continue d’attaquer, de faire des courses, d’aller au pressing, c’est top, énumère Flavien Tait. Et en plus, on a été plus tueurs qu’à Leicester et on est plus matures dans nos temps faibles, plus solides et solidaires. On voulait montrer qu’on pouvait encore gagner contre les gros, car cela n’avait pas été le cas pendant une période. »
Une période de quatre mois donc après la masterclass version 1 contre l’OL de Peter Bosz, qui s’est suivie de défaites contre le Losc, Nice et Monaco en décembre (1-2 à chaque fois), puis à Lens (1-0) en janvier et à Paris en février (1-0). Une liste à laquelle peut s’ajouter le revers à Leicester jeudi en Ligue Europa Conférence. Face à des Lyonnais qui n’ont pas cadré le moindre tir dans le jeu (but contre son camp d’Hamari Traoré et penalty de Moussa Dembélé), le Stade Rennais tient son match référence de la phase retour.
« Si on peut rêver à mieux, on ne s’en privera pas »
« On a aussi gagné 2-4 à Montpellier, on a fait beaucoup de bons matchs à l’extérieur, nuance Bruno Genesio. Après, parfois on n’a pas été payés comme à Paris (1-0). Même contre Lille et Monaco chez nous, on avait fait de bons matchs sans être récompensés. » En atomisant l’OL malgré le relâchement de la dernière demi-heure (de 0-4 à 2-4), les Rennais sont cette fois doublement récompensés, puisqu’ils assoient leur quatrième place en championnat, grâce à ce quatrième succès de rang, tout en larguant un concurrent direct comme Lyon à 8 points.
C’est pourquoi le club breton, deuxième meilleure attaque avec au moins 4 buts inscrits sur 7 rencontres de Ligue 1 cette saison, « ne s’interdit rien ». Sauf de parler ouvertement de la quête de podium, alors qu’un choc OM-Nice dimanche pourrait clairement leur profiter. « C’est encore un peu tôt pour parler de Ligue des champions », sourit ainsi Jonas Martin. Bruno Genesio donne le cap quant à l’état d’esprit de son groupe pour le sprint final.
Notre objectif a été fixé en début de saison : être qualifié pour la 5e année consécutive en Coupe d'Europe, ce qui serait déjà pour le Stade Rennais une belle progression. Après, si à 3 ou 4 matchs de la fin, on est encore bien positionnés et qu’on peut rêver à mieux, on ne s’en privera pas. Je crois que ce serait une grosse erreur de penser à ça dès aujourd’hui. On doit garder cette fraîcheur de vouloir jouer notre jeu. »
Il y a déjà des matchs où ça a été un spectacle
Et hormis les supporteurs lyonnais, toute la France du football a dû se régaler dimanche en voyant l’ambition collective dégagée par ce groupe, où chaque joueur offensif semble comblé de faire briller son collègue, à l'instar de l'altruiste Gaëtan Laborde. Et on était très loin de la disette face au but constatée à Leicester. « Il y a déjà des matchs où ça a été un spectacle donc pour moi, notre efficacité devant le but n’était pas un souci, confie Nayef Aguerd. Je suis très fier du groupe. Ça se voit qu’on a un fond de jeu et qu’on peut faire mal à n’importe quelle équipe. »
Ce n’est pas Peter Bosz, doublement tarté par Rennes dans des tournants qui vont compter d’ici fin mai, qui envisagera dire le contraire. Comme cette équipe rafraîchissante parviendrait presque à funkyser le poncif « on va prendre les matchs les uns après les autres », on a hâte de la voir tenter d’arracher la qualification européenne, jeudi contre Leicester, malgré deux buts de retard. Nayef Aguerd espère « une soirée fantastique et inoubliable ». « En tout cas, on donnera tout jeudi pour rendre fiers les supporteurs, le club et la ville », ajoute Flavien Tait. La pêche au gros est officiellement rouverte en Bretagne.