Equipe de France: Des frissons, des larmes et du kiff... Les Bleues nous racontent une Marseillaise pas comme les autres

FOOTBALL Les joueuses de l'équipe de France ont vécu quelque chose de grandiose au moment de la Marseillaise

Aymeric Le Gall
Les Bleues, au moment de la Marseillaise, avant le match contre la Corée du Sud.
Les Bleues, au moment de la Marseillaise, avant le match contre la Corée du Sud. — Kenzo TRIBOUILLARD / AFP
  • Les Françaises disputaient vendredi soir le premier match de Coupe du monde à domicile de leur histoire.
  • Au moment de l'hymne national, les Bleues ont été prises dans un tourbillon d'émotion.

Au Parc des Princes,

Ce ne sont peut-être que quelques notes de musique, ce ne sont bien sûr que quelques petites secondes perdues au milieu d’une longue soirée de rêve, et pourtant. Quand les joueuses de l’équipe de France se sont alignées sur la pelouse du Parc des Princes pour chanter la Marseillaise, on a tout de suite senti que nous vivions là un moment particulier de l’histoire de l’équipe de France féminine.

Le match d’ouverture de la première Coupe du monde féminine​ de l’histoire du foot français, à un moment en plus où celui-ci est en train de se faire une vraie place dans le paysage médiatique, c’est quand même pas rien. Si ? Vous n’avez pas de cœur. On plaisante, mais quand la musique a retenti au Parc, il s’est vraiment passé un truc.


« Si avait pu mettre sur pause… »

Valérie Gauvin n’a peut-être pas vécu ça dans la peau d’une titulaire, mais ça ne l’a pas empêché de vivre ce fameux « truc » à fond : « Il y avait une énergie incroyable dans les tribunes au moment de la Marseillaise, c’était top. » « C’était vraiment quelque chose de particulièrement émouvant », confirme Eugénie Le Sommer, la première buteuse du soir, au moment de passer en zone mixte. Un peu avant, au micro de TF1, la capitaine Amandine Henry a avoué que « les larmes n’étaient pas loin. Ce soir, c’est un rêve de gosse qui s’est réalisé ».

Si certaines joueuses n’ont pas su mettre des mots sur ce petit bout d’histoire, Gaëtane Thiney, elle, aurait pu en parler pendant des heures. C’est d’ailleurs ce qu’elle a fait en fait. « On avait envie que ça ne s’arrête jamais, si avait pu mettre sur pause on l’aurait fait (rires) ! », a-t-elle déclaré avant de développer. C’est là qu’on a compris que ce moment avait été un vrai sujet de discussions entre les joueuses dans les heures qui ont précédé la rencontre.

« On s’était dit qu’on allait s’accorder le droit de profiter à fond de ce moment très particulier et de ne pas retenir nos émotions, car c’est le meilleur moyen de se mettre sous tension. Si t’as envie de pleurer, tu pleures, si t’as envie de crier, tu cries et puis voilà. Chacun vit ça à sa manière. Et puis personne n’est capable vraiment de contrôler ses émotions, c’est un peu la vie, les émotions. Personnellement, j’ai pensé à ma famille qui était juste devant moi en tribune, et qui a dû pleurer de joie. Du coup quand la Marseillaise s’est terminée, on était bien, on avait du feu dans les jambes. »

De son côté, Marion Torrent n’a pas pu retenir ses larmes. Une première fois pendant l’hymne, une seconde fois après le match quand elle est revenue sur ce moment au micro de TF1 : « C’est un jour qu’on attend depuis tellement longtemps, il y avait tellement d’émotions. Pendant la Marseillaise, j’ai croisé le regard de mon père qui était dans les tribunes juste en face de nous et j’ai craqué. »

Corinne Diacre garde ça pour plus tard

Après tant d’émotion, il nous fallait redescendre sous peine de verser nous aussi une petite larmichette. Et pour ça, rien de plus simple, il suffit de foncer en conférence de presse pour écouter Corinne Diacre développer sur le sujet. La sélectionneuse étant réputée pour être impassible en toutes circonstances, il n’y avait pas de raison que ça change. Et ça n’a pas changé.

« Les joueuses savaient à quoi s’attendre au moment de la Marseillaise. Je n’ai pas vraiment d’emprise sur leur ressenti. Mais elles savent comment je fonctionne. Il fallait rester dans la compétition, je me suis préparé comme une joueuse, donc pour moi ce soir il n’y avait pas de place pour l’émotion, il n’y en a toujours pas au moment où je vous parle. Je le garde pour plus tard, j’espère le plus tard possible.