« Qu’est ce que j’étais censé faire ? » Humilié par LE dribble de Cruyff, il écrit une (émouvante) tribune à sa mémoire
FOOTBALL C’est lui qu’on voit perdre un rein en boucle depuis hier…
Personne n’a jamais entendu parler de Jan Olsson. Mais depuis hier, on le voit partout. Enfin, sans vraiment savoir qui il est et ce à quoi il ressemble maintenant, quarante ans plus tard. Jan Olsson, c’est la victime la plus célèbre de l’histoire du football. Pire que Boateng face à Messi ou Fred Weis sous Vince Carter, le Suédois est celui qui a subi le fameux dribble demi-tour de Johan Cruyff à la Coupe du monde 1974.
Au lendemain de la mort de la légende néerlandaise, Olsson a écrit une très belle chronique dans le Times. Loin de toute amertume envers celui qu’il appelle son « idole ». « Il m’a donné le moment dont je suis le plus fier, ma petite part d’histoire, une raison pour que les gens retiennent mon nom, explique-t-il. Je chérirais toujours ce jour où 20.000 fans néerlandais se sont foutus de ma gueule. »
Dans ces lignes très émouvantes, celui dont la page Wikipedia n’existe que pour parler du « Cruyff Turn », avoue avoir re-regardé le match des centaines de fois. « A chaque fois, quand on voit le dribble, mes amis, ma famille et moi on se marre. Je n’avais aucune chance d’attraper le ballon. C’était le meilleur joueur du monde. J’étais censé faire quoi pour l’arrêter ? »
Pour Olsson, qui a toujours perdu contre Cruyff en quatre oppositions, « le plus important est qu’il était un gentleman ». « A la fin du match, on se serrait la main. On n’a jamais échangé de mots négatifs, même après le dribble. C’était quelque chose de spécial pour moi de le connaitre. C’était mon idole. Il sera toujours dans mon cœur. »