Antilles : « On est Français ou pas ? »… Teddy Riner apporte sa voix aux protestations contre la vie chère
manif•Le quintuple champion olympique de judo, né en Guadeloupe, soutient la mobilisation actuelle pour faire baisser les prix dans les départements et régions d’outre-merN.C.
Après Thierry Henry, qui avait pris la parole sur le plateau de CBS lors d’une soirée Ligue des champions, les manifestants contre la vie chère dans les Antilles ont trouvé un nouvel allié de poids : Teddy Riner.
Dans une interview accordée à Outre-mer la 1re, le quintuple champion olympique de judo se dit préoccupé ce qu’il se passe en ce moment dans les Antilles, d’où il est originaire, et tous les territoires d’Outre-mer. « Ce sont des régions françaises et ça veut dire qu’il y a deux poids, deux mesures, attaque-t-il. J’aimerais comprendre pourquoi c’est plus cher pour nous. J’aimerais comprendre pourquoi on nous traite autrement. On est Français ou on n’est pas Français ? »
Le judoka demande des réponses : « il y a des îles à côté, ils ont les mêmes procédés, ils utilisent les moyens comme le bateau pour faire venir la marchandise, et ils ne sont pas 30 % plus chers. Donc, expliquez-nous. »
Le mouvement contre la vie chère, parti de Martinique il y a deux mois, s’étend désormais à tous les territoires. Des représentants des départements et régions d’outre-mer étaient présents à Paris ce week-end pour manifester. « On va suivre, on va faire en sorte que certaines choses changent, et je pense qu’il faut rester solidaires, poursuit Riner. Pour une fois, j’aimerais que nous montrions que nous sommes un peuple solidaire. Souvent, trop souvent, j’ai entendu, on n’est pas solidaires. C’est le moment de montrer l’inverse. »
« Lâcher mon peuple, impossible »
Teddy Riner, né en Guadeloupe, a toujours son père et une partie de sa famille là-bas. Alors il se sent concerné en premier chef. « Je ne peux pas me dire que demain, je vais lâcher mon peuple, je vais lâcher mes origines, là où je suis né, là où tout a commencé, non, c’est impossible », assure-t-il.
La semaine passée, l’Etat s’était engagé à baisser les prix de l’alimentaire de 20 %. Mais cet accord n’avait pas été signé par le collectif Rassemblement pour la protection des peuples, qui appelait à poursuivre la mobilisation.