Hongrie : Face aux accusations de harcèlement, l’ancien entraîneur de Laszlo Cseh démissionne

NATATION La star hongroise avait parlé de «terreur psychologique» au sujet de Gyorgy Turi, à la suite de quoi plusieurs autres nageurs avaient témoigné

N.C. avec AFP
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Le double champion du monde Laszlo Cseh lors des JO de Tokyo, le 30 juillet 2021.
Le double champion du monde Laszlo Cseh lors des JO de Tokyo, le 30 juillet 2021. — Insidefoto/Sipa USA/SIPA

Un célèbre entraîneur de natation accusé de harcèlement physique et psychologique par le multiple médaillé olympique Laszlo Cseh a annoncé jeudi sa démission en Hongrie, pays qui brille d’ordinaire dans ce sport. « À compter d’aujourd’hui, je quitte mon poste de président du comité d’entraînement de la Fédération hongroise de natation (MUSZ) », a déclaré Gyorgy Turi, 64 ans, dans une lettre ouverte publiée par les médias.

Surnommé le « tsar »

Laszlo Cseh, entraîné par Turi pendant la majeure partie de sa carrière jusqu’en 2014, a dévoilé lors d’une interview en octobre que l’entraîneur soumettait les nageurs à des abus physiques. Le double champion du monde et six fois médaillé olympique, qui s’est retiré après les Jeux olympiques de Tokyo, a ajouté avoir été victime d’une « terreur psychologique ».

Par la suite, plusieurs autres nageurs ont témoigné de violences, une nageuse affirmant que Gyorgy Turi était surnommé le « tsar » et les comparait à des porcs en cas de prise de poids. Ce dernier a estimé que ces allégations rendaient sa situation « ingérable » et risquaient de nuire à la réputation du sport et de son club.

Un « sérieux doute » jeté sur les résultats obtenus

La MUSZ a ouvert une enquête au début du mois et estimé jeudi dans un communiqué que ce départ était « la seule décision acceptable ». « Il n’y a pas de place pour les abus dans la natation hongroise » et même si le club de Gyorgy Turi « a obtenu des succès fantastiques », les révélations « jettent un sérieux doute sur ces résultats », a précisé l’instance.

L’entraîneur a admis avoir frappé un nageur au visage et s’être servi d’un bâton pendant ses séances d’entraînement. Mais il a défendu ses méthodes dans des interviews récentes. « Que celui qui n’a jamais sorti de l’eau un enfant par les cheveux dans les années 1980 de manière plus agressive que ce qui est acceptable aujourd’hui me jette la première pierre », a-t-il réagi auprès du site d’information 24.hu il y a deux semaines. En Hongrie, la natation est un sport très populaire et ce pays de 9,8 millions d’habitants collectionne les médailles lors des compétitions internationales.