Mort de Christophe Dominici : « Un mec un peu fou mais tellement chaleureux »… Ses anciens coéquipiers lui rendent hommage
RUGBY L'ancien international a été retrouvé mort ce mardi après-midi, à l'âge de 48 ans
La nouvelle a foudroyé le monde du rugby ce mardi en milieu d’après-midi. Christophe Dominici, ancien international et joueur du Stade Français, a été retrouvé mort dans un parc de Saint-Cloud, près de Paris, à l’âge de 48 ans. Sous le choc, évidemment, ses anciens coéquipiers, que ce soit chez les Bleus ou en club, évoquent tous un homme sacrément attachant, excessif dans ses bons comme ses mauvais côtés.
« C’était un mec un peu fou mais tellement chaleureux… Il marchait beaucoup à l’affectif », décrit Philippe Bernat-Salles. L’ailier, qui était du fameux match contre la Nouvelle Zélande en 1999, était fan du caractère de cochon de Dominici sur un terrain. « J’adorais le rugbyman, je le cite souvent quand je parle rugby avec des amis. Il était con comme une valise face à l’adversaire, il pouvait se montrer hargneux, teigneux, même méchant malgré son petit gabarit. C’est le joueur à qui on a tous voulu ressembler. »
« Christophe était un funambule, ajoute Olivier Brouzet. C’était un vrai personnage et il va nous laisser un grand vide. » « Il a révolutionné le rugby moderne par sa vivacité, son physique. C’est quelqu’un qui a vraiment surpris beaucoup de défenseurs, a salué Abdelatif Benazzi sur RMC. C’était un joueur avec une telle énergie, passionné, à tel point qu’il était excessif. »
Cet aspect de sa personnalité ressort chez tous ceux qui l’ont connu. Sa fragilité, aussi. Dominici avait connu des épreuves très difficiles, entre le décès de sa sœur, la rupture avec sa femme ou une dépression qui lui était tombée dessus après la Coupe du monde 1999. Comme un retour de bâton de sa notoriété soudaine. « Il en était revenu mais ça l’avait poursuivi », a observé Benazzi.
Hommage à l’Assemblée Nationale
Selon les premières informations concernant sa mort, l’ancien international est monté sur le toit d’un bâtiment désaffecté du parc avant de sauter. Un témoin aurait vu l’ancien joueur faire une chute de 10 mètres, selon l’AFP. « Il était insaisissable et voilà, peut-être que jusqu’au bout, on n’a pas su bien le saisir, regrette Olivier Brouzet. Je suis effondré. »
Christophe Dominici était l’une des figures les plus connues du rugby français. La nouvelle de sa mort a eu un écho jusque dans l’Assemblée Nationale, où les députés lui ont rendu hommage.
« Quelle tristesse. Christophe Dominici était un immense joueur, un artiste. Sa disparition brutale est un choc », a réagi la ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu sur Twitter. « Effondré par la nouvelle de la mort de Domi. Le Rugby Français perd une étoile, le XV de France un mythe, le Stade Français une légende et beaucoup d’entre nous un ami », a écrit Serge Simon, vice-président de la FFR et ancien joueur du Stade Français.
« Capable de traverser la France pour vous rendre service »
La Fédération, justement, a rendu hommage à « une légende », qui « aura marqué toute une génération du rugby ». « Son sens de la relance et ses essais d’anthologie ont participé à construire le French Flair », a ajouté la Ligue.
L’un des hommages les plus poignants est venu de Sylvain Marconnet, qui l’a côtoyé de longues années dans le club de Max Guazzini. « Il n’y a pas de superlatif pour le qualifier, a réagi l’ancien pilier sur RMC. Avec son physique de merde, il a retourné toutes les défenses du monde. Avec son cœur énorme, il était capable de traverser la France pour vous rendre service. Cela fait vraiment chier de le perdre à 48 ans. C’est trop jeune, ça fait mal. »