France-Portugal : Maestro Kimpembe, Grizou fragile et Danilo le Parisien… Trois leçons à retenir du match

FOOTBALL Oui, il y a quand même des choses à retenir de ce France-Portugal en Ligue des Nations (0-0)

William Pereira
Maestro Kimpembe, Kimpembe, Kimpembe
Maestro Kimpembe, Kimpembe, Kimpembe — Thibault Camus/AP/SIPA

Au Stade de France,

On a beau avoir retourné la feuille de match dans tous les sens, épluché les stats du match, analysé la heatmap de N’Golo Kanté pour voir si elle ne cachait pas un message d’un peuple supérieur planqué quelque part dans la stratosphère mais rien. Que dalle. Walou. Il n’y a pas un axe de dissertation qui ressorte plus qu’un autre à l’issue de ce France-Portugal dominical en Ligue des nations.

Mais il existe bien des sous-thèmes, des points qui méritent d’être soulevés et développés sur l’autel du néant footballistique proposé par les champions du monde et d’Europe. Du bon, du moins bon, de l’inconnu. Il y en a pour tous les goûts. Magneto, Serge.

Kimpemboss est dans la place

Une petite alerte par-ci, une tentative ratée par là et une dernière bastos arrêtée par Lloris. Comme l’a si bien dit Deschamps en conférence de presse, « vous vous attendiez sûrement à voir un peu plus Cristiano Ronaldo ». C’était sans compter sur la présence de Presnel « The Rock » Kimpembe, un surnom que Dwayne Johnson va devoir se résoudre à partager avec le défenseur central français si celui-ci confirme sa montée en puissance sur le long terme. Car Presko a été monstrueux face au quintuple Ballon d'or, principale menace dans la zone axiale de la défense des Bleus. Neuf ballons récupérés, un seul de perdu : le Parisien a réussi son test au plus haut niveau dans la charnière. « Quel test ? », dira DD.

Ce n’était pas un test, cela fait longtemps qu’il est avec nous. Certes, il ne commençait pas les matchs. La situation a évolué pour lui à Paris, il enchaîne plus. Il a toujours cette qualité athlétique, il a ajouté plus de concentration, et tant mieux. »

Mais le sélectionneur ne laisse guère la place à l’enflammade, en rappelant l’existence de « cette petite relance qui aurait pu nous faire du mal sur la fin ».

Observation : Doit poursuivre ses efforts, compliments du conseil de classe.

Griezmann, grise mine

Désolé du jeu de mots pourri mais on a sommeil et la situation s’y prête. Antoine Griezmann nous a encore beaucoup peinés pour ne pas dire inquiétés contre le Portugal. Cette fois, il semblerait que la trêve internationale ne soit plus suffisante pour dissiper son blues catalan. Et il serait grand temps que Didier Deschamps envisage un plan B sans son gars sûr. Car le joueur du Barça a déséquilibré à lui seul le losange qu’essaye de mettre en place POUR LUI le sélectionneur en se retrouvant à maintes reprises en position de relayeur.

Ok, la grinta, l’envie de gratter des ballons (11 récupérés), tout ça c’est très bien. Le problème, c’est qu’en marchant sur les pieds de Rabiot et Pogba, il privait ces derniers d’une solution de passe axiale, ce qui s’est longtemps traduit en tentatives de jeu long affreuses des milieux de la Juve et Manchester United vers Mbappé et Giroud. DD n’a pas osé tacler « Boucle d’or », préférant souligner qu'« Antoine a été beaucoup mieux en deuxième période » (ce qui est vrai, notamment parce qu’il jouait plus haut). C’est signe qu’il ne l’a pas encore lâché. Mais jusqu’à quand cette situation peut-elle durer ? Et surtout, Grizou est-il fait pour jouer 10 ? Rappelons que ses meilleures années, il les a faites en 9 et demi.

Observation : Tire le secteur offensif vers le bas, doit se reprendre au plus vite.

Danilo Pereira, à revoir dans un autre système

On l’avait imaginé dans un duel de pur 6 à distance avec N’Golo Kanté, mais Fernando Santos a judicieusement choisi de l’associer à William Carvalho pour former un double pivot digne des plus belles deuxièmes lignes du Top 14. Le néo-Parisien Danilo Pereira a réalisé, à l’image de son équipe, une très bonne première période, notamment sur le plan athlétique et aérien.

Pas maladroit non plus dans la distribution sur les ailes, du droit comme du gauche, il a ensuite disparu pendant la première demi-heure du second acte, qui avait bien mal commencé pour lui : Kylian Mbappé s’est chargé de l’enrhumer à la reprise en guise de cadeau de bienvenue à Paris. Oscillant entre le bon et le moyen, Danilo a quand même démontré avoir les épaules pour les grandes joutes. Et encore, on ne l’a pas vu en sentinelle, devant la défense.

Observation : A priori, ça sent la bonne pioche pour Tuchel.