Eurobasket: Qu'est-ce qui ne fonctionne pas chez les Bleus?
BASKET L'équipe de France de Tony Parker, battue par la Lituanie, n'arrive pas à décoller lors de cet Euro...
Pour l’instant, les trous d’air répétés ne leur portent pas trop préjudice. Les Bleus sont toujours en position de se qualifier pour les quarts de finale de l’Euro en battant la Lettonie vendredi ou la Serbie dimanche. Mais l’irrégularité de l’équipe de France, incapable de fournir deux mi-temps corrects d’affilée en Slovénie, quand une aurait déjà été un moindre mal face à la Lituanie (défaite 76-62), inquiète sur son potentiel réel. Tour d’horizon de ses difficultés du moment.
Derrière Tony Parker, le désert
Lors du premier tour, le meneur des Spurs a caché la misère offensive des Bleus en sauvant les meubles dans les moments chauds, notamment lors du «Tony Parker show» -les mots sont de Mickaël Gelabale- face à l’Ukraine. Les défenseurs lituaniens se sont adaptés: «Le plan défensif était de tout faire pour arrêter Parker. Pas seulement ses points mais sa capacité à créer du mouvement», confiait Valanciunas. Ledit plan a suffi à exposer l’indigence de l’attaque des Bleus quand Parker est neutralisé. Nicolas Batum a promis qu’il allait finir par se réveiller «quand on aurait besoin de lui», mais l’ailier des Portland a perdu son shoot (4/24 à trois points) et la confiance qui va avec. Diaw n’a jamais été un serial scoreur et le secteur intérieur n’est pas là pour marquer des points, même si Ajinça est efficace sur son –maigre- temps de jeu. Le pari un peu par défaut d’emmener une équipe «au profil plus offensif» que les précédentes ne paie pas.
Une motivation fluctuante
Le pauvre Vincent Collet l’avoue de lui-même, il ne fait que subir les sautes d’humeur de ses joueurs, capables du meilleur (la 2nde période face à la Belgique) comme du pire (le match d’ouverture contre l’Allemagne). «Est-ce que cette tendance à avoir des hauts et des bas était due à l'adversité ou est-ce que c'est une vraie faiblesse de notre équipe?» s’interroge le sélectionneur, qui a l’air d’être le seul à s’en inquiéter. «On a juste raté nos tirs, ce sont des choses qui arrivent. On ne va pas se prendre la tête sur ce match», balançait un Gelabale lapidaire après la Lituanie. Seul Boris Diaw, en capitaine expérimenté, reconnaît le problème. Tout en la jouant fataliste. «C'est souvent plus simple de jouer quand on a une peur au ventre, une peur saine, contre des ténors du basket.» Ce mal bien connu de nos rugbymen a toujours poursuivi les Bleus. Ça ne les avait pas empêchés de terminer les Euros 2009 et 2011 invaincus, si l’on ne tient pas compte des matchs face à l’Espagne.
Une adversité inégale
Présenté comme l’un des plus faibles de l’histoire, cet Euro à 24 équipes n’accouche pas tous les jours de combats inoubliables, loin de là. Les Bleus, qui ont en plus hérité de la poule la plus faible pour commencer –que des défaites au 2e tour- ont du mal à forcer leur nature alors qu’il leur faudra attendre les quarts de finale pour vivre enfin un match à la vie à la mort. «Il faut s'attendre à de gros matches encore. la Lettonie a su montrer qu’elle était très forte», tente de se persuader Boris Diaw, qui a bien du mal à paniquer en scrutant les noms des joueurs lettons, privés d’Andris Biedrins, leur unique caution NBA. «Des équipes dans la longueur de la compétition vont dominer. Pourquoi? Parce qu'il y en a certaines qui sont déjà au taquet. D'autres qui vont progresser. Et je pense qu'on peut faire partie de celles qui vont élever leur niveau. C'est ce que je souhaite en tout cas», veut croire Collet. Ça n’en prend pas le chemin.