MOBILISATIONLe point sur les actions prévues à quatre jours du Salon de l’agriculture

Salon de l’agriculture 2024 : Le point sur les actions prévues à quatre jours de l’événement

MOBILISATIONA quatre jours de l’ouverture du salon, des agriculteurs ont prévu de nouvelles actions pour manifester leur colère face à l’insuffisance des mesures du gouvernement
A quatre jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture, des agriculteurs ont prévu de bloquer des routes, des usines et/ou des cuisines centrales. (Illustration)
A quatre jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture, des agriculteurs ont prévu de bloquer des routes, des usines et/ou des cuisines centrales. (Illustration) - Vincent Loison/SIPA / SIPA
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • Face à l’absence de réponse satisfaisante du gouvernement, les mobilisations d’agriculteurs s’intensifient cette semaine dans toute la France, avec des opérations escargot, des blocages d’usines agroalimentaires ou de grandes surfaces.
  • Ils dénoncent les difficultés du secteur et exigent des engagements du gouvernement, notamment à l’approche du Salon de l’agriculture.
  • Dans l’ouest, des actions « plus musclées » sont annoncées par des syndicats. Emmanuel Macron doit recevoir ce mardi les représentants de la profession et Gabriel Attal tiendra une conférence de presse à ce sujet mercredi. Ce même jour, la Confédération paysanne annonce « une action importante ».

Quinez jours après les promesses du gouvernement, le compte n’y est pas. Alors, à quelques jours du Salon de l’agriculture, les mobilisations reprennent ou s’intensifient un peu partout en France.

A Marseille, cinquante tracteurs ont défilé dans le centre-ville et ont déversé du fumier devant des bâtiments administratifs, comme l’ARS ou la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal). A Dunkerque, ils étaient deux cents pour dénoncer les mesures de compensation environnementale liées à l’extension du port. Les Jeunes agriculteurs étaient quant à eux à Bagnères-de-Bigorre pour déverser également du fumier, des pneus et des déchets devant les supermarchés.

Ce mardi, les actions se poursuivent. 20 Minutes fait le point.

Action coup de poing dans le Gers, à l’usine Danone

Depuis sept heures ce mardi matin, l’usine Danone de Villecomtal-sur-Arros, dans le Gers, est bloquée par des agriculteurs de la Coordination rurale du Gers et des Hautes-Pyrénées. Cette usine produit des boissons végétales à base d’avoine et importe cette céréale de pays européens.

« Aujourd’hui, il y en a marre d’avoir des importations d’Allemagne, d’Espagne ou d’Ukraine », a dénoncé Lionel Candelon, le président du syndicat au micro de BFM TV. Selon lui, il y aurait pu avoir de la production de jus d’avoine locale depuis deux ans si l’entreprise avait collaboré avec les agriculteurs. « Il faut que Danone se réveille […], l’entreprise est en train de tuer les agriculteurs dans le Gers », a-t-il appuyé.

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Les tracteurs doivent ensuite partir en convoi jusqu’à Pau, en passant par Tarbes. Sur place, plusieurs actions sont prévues jusqu’à mercredi minimum, comme des opérations escargot ou des manifestations devant des banques, pour dénoncer les difficultés financières des agriculteurs.

Des contrôles de produits et des blocages de supermarchés

Dans la Sarthe, devant les cuisines centrales du Mans, Sablé, Beaufay et Ecommoy, des agriculteurs ont effectué des « contrôles » sur les produits alimentaires servis dans les cantines scolaires et les Ehpad en arrêtant des camions de livraison pour étudier leur provenance, rapporte France Bleu. Dans les Hautes-Pyrénées, des actions contre les grandes surfaces sont prévues. C’est également le cas dans le Tarn-et-Garonne où un Super U a déjà été bloqué.

Dans le Pas-de-Calais, des agriculteurs de la FDSEA et des JA ont aussi mené des opérations de blocages visant des supermarchés pour vérifier les lieux de production des produits alimentaires et alerter les clients sur ceux provenant de l’étranger. Ils se sont rendus en tracteurs dans un Intermarché de Calais et ont posé des autocollants « les Jeunes Agriculteurs ne recommandent pas les produits étrangers comme celui-ci ».

« On a arrêté les manifestations il y a quinze jours maintenant, avec un accord du gouvernement pour améliorer les pratiques commerciales avec la loi Egalim et sur les distorsions de concurrence », a constaté Antoine Peenaert, délégué FDSEA. « Mais il y a toujours des produits avec des matières premières agricoles qu’on ne veut pas qu’on produise de cette façon en France et qui sont vendus aux consommateurs français. » Une action semblable a ensuite été menée dans un magasin Carrefour Market de Marck-en-Calaisis.

Dans l’ouest aussi, les mobilisations se poursuivent

Comme ailleurs dans le pays, des agriculteurs de Bretagne répondent à l’appel de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) et des Jeunes agriculteurs (JA) avant la rencontre prévue avec Emmanuel Macron et la conférence de presse de Gabriel Attal à ce sujet, mercredi.

Si la nature des mobilisations n’a pas encore été clairement communiquée, les manifestants ont annoncé des « actions plus musclées », ce mardi à Guingamp et ce mercredi à Saint-Brieuc, comme le rapporte Ouest-France. « À force de nous prendre pour des guignols, ça va déborder », a lancé un agriculteur auprès du journal local.

Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, a également annoncé « une action importante » mercredi, à « l’Ouest du pays » et en lien avec le Salon de l’agriculture, sans donner plus de détails.

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