Binky, l’application qui pousse l’addiction aux réseaux sociaux à son paroxysme

HIGH-TECH Dan Kurtz, le créateur américain de l’application, a voulu tourner en dérision le rapport addictif des internautes et propriétaires de smartphones aux réseaux sociaux…

H.S.
Capture d'écran de l'application Binky.
Capture d'écran de l'application Binky. — H.S

Altération de la qualité du sommeil, anxiété, dépression… L’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des adolescents et jeunes adultes a récemment fait l’objet d’une étude édifiante réalisée par la Royal Society. Des conséquences néfastes qui varient en fonction du temps passé sur Facebook, Instagram, YouTube ou Snapchat. En mars dernier, Mediakix, une agence de marketing des influenceurs estimait que les utilisateurs de ces réseaux sociaux consacreraient 5 ans et 4 mois de leur existence à scroller derrière leur écran.


C’est cette addiction que Dan Kurtz, le créateur d’une nouvelle application intitulée Binky, a voulu tourner en dérision. Créée lors d’un mini-hackathon organisé aux Etats-Unis, cette plateforme gratuite a tout d’un réseau social classique. A une nuance près : le contenu est totalement fictif et les actions des utilisateurs sont sans conséquence.

Une vertu antistress 

Sur le site, le fondateur détaille avec humour l’objet du projet : « Binky est un fil d’actu composé de choses (des « Binks ») à faire défiler (…) Contrairement à Facebook, Twitter ou Instagram, Binky ne vous fera pas stresser ou haïr vos amis. C’est juste un moyen de concentrer votre attention là où elle doit se trouver : sur votre téléphone ». Les interactions sont simples et s’inspirent de celles des autres réseaux sociaux. Vous aimez Patti Smith ? Faites pleuvoir des centaines d’étoiles sur l’image. Vous voulez commenter l’image d’un saxophone ? Binky génère automatique un message bourré d’emojis et de mots-clés à votre place.

Capture d'écran de l'application Binky.
Capture d'écran de l'application Binky. - H.S

Interrogé par le site américain The Atlantic, Dan Kurtz explique que l’idée est née pendant qu’il vérifiait ses notifications Facebook et Twitter en attendant un train. « J’ai le sentiment que regarder mon téléphone lorsque je suis inactif est devenu une sorte d’état par défaut ». C’est sur ce simple constat que Kurtz a décidé de développer son appli en limitant le service à sa forme la plus simple. « Ce projet, c’était une blague à l’origine. Facebook est générateur de stress, de colère et de tristesse alors qu’à la base vous souhaitez juste interagir avec votre téléphone », conclut le créateur de Binky.