Trois questions que vous vous posez sur la TV connectée
HIGH TECH Alors que la Google TV débarque en France la semaine prochaine, «20 Minutes» fait le point sur la télévision connectée, qui se présente sous de nombreuses formes aujourd'hui...
- Qu’est-ce que la télévision connectée?
La TV connectée, que l’on appelle également «smart TV» («télé intelligente») englobe toutes les télévisions qui sont raccordées à Internet, de manière directe ou indirecte. «Ca s’est matérialisé il y a un peu plus de trois ans, ça a commencé avec des applis, des petits widgets», nous indique Michaël Mathieu, directeur des marchés Image, photo et téléphonie chez GfK Consumer Choices France. Mais aujourd’hui, le marché est fragmenté. La TV connectée émerge sous de multiples formes:
Les téléviseurs directement connectables, qui sont déjà équipés au niveau matériel et logiciel pour permettre au téléspectateur de surfer sur Internet et d’avoir accès à de nouveaux services. En plus de tout ce que le téléspectateur peut avoir avec box, il va avoir le portail du fabricant qui va lui même proposer du contenu comme des applications. LG, Philips, ou encore Toshiba s’y sont mis.
Des boîtiers, qui permettent de brancher sa télé à Internet. C’est le principe de la Google TV, qui doit arriver en France le 24 septembre sous forme d’un petit boîtier conçu par Sony. Le téléspectateur n’a pas besoin de changer de télé pour profiter de nouveaux services en ligne et de nombreuses applications, dont celle de 20 Minutes, qui fait partie de l'aventure.
Le standard européen HbbTV (Home Broadband Broadcasted TV) qui permet aux chaînes de diffuser en plus de leurs programmes des contenus additionnels, comme les fiches contextuelles. Cela englobe également les contenus comme la VOD et la télévision de rattrapage, ou encore les votes dans le cadre d’émissions de téléréalité. C’est une sorte de télétexte, mais qui permet en plus la diffusion d’images et de vidéos. France Télévisions, M6 ou encore Arte y ont recours aujourd’hui. Le téléviseur doit être compatible avec cette norme pour que le téléspectateur puisse en profiter. Tous ne le sont pas encore.
Et bien avant cela, il y avait déjà les offres triple play, démocratisées en France par les offres ADSL des opérateurs de télécommunication. Les box amènent du contenu sur la télé. Grâce à elles, «il y a déjà une base installée de télé connectée en France», selon Michaël Mathieu. Grâce à la télécommande, on peut récupérer une émission que l’on a ratée grâce à la télé de rattrapage ou louer un film grâce à la vidéo à la demande (VOD).
- Qu’apportent les TV connectées et que permettront-elles de faire dans le futur?
La TV connectée doit permettre de marier la télévision traditionnelle, le Web, les réseaux sociaux, les contenus déposés sur Dailymotion ou YouTube, les applications, les commentaires publiés en direct sur Twitter sur une émission, par exemple. Une nouvelle manière de regarder la télévision va émerger dans les années à venir. «Dans un premier temps, les TV connectées vont décliner ce qu’on peut faire sur une tablette, un PC ou un smartphone, un navigateur Internet. Demain on pourra peut être jouer en direct à ‘Question pour un champion’ ou chatter avec une communauté sur un match de foot», pronostique Michaël Mathieu.
En revanche, il n’y a pas de norme au niveau des contenus proposés. Il faut donc bien se renseigner sur chaque offre avant de faire son choix (et garder en tête que cette offre est encore émergente). La télévision connectée est une véritable jungle. Chaque constructeur, chaque box, et chaque boîtier ont leurs propres partenariats (comme Google avec Sony) et leur portail de services.
- Où en est la France dans ce domaine?
Depuis leur lancement en France en 2009, trois millions de téléviseurs connectables à Internet ont été vendus, dont la moitié l'année dernière, indiquait l'institut GfK en mai dernier. Cela représente 10,7% des foyers français. C’est 40% de plus par rapport au trimestre précédent. Toutefois, acheter une TV connectable à Internet ne veut pas forcément dire qu'elle sera bel et bien connectée par le téléspectateur qui l’achète. Notamment parce que l’offre n’est pas encore assez développée aujourd’hui, mais également parce qu’un grand nombre de foyers possèdent déjà une box ADSL permettant parfois d’accéder aux mêmes services.
Michaël Mathieu de GfK affirme: «C’est un enjeu majeur car aujourd’hui car on a déjà quatre écrans dans la maison (tablette, smartphone, PC portable, PC), la télé doit se moderniser et être communicante. C’est un passage obligé», en tout cas pour les constructeurs.