A la Free Curls Week, les cheveux texturés se sont affichés avec fierté
Dora Christian
L'essentiel
- La Free Curls Week, événement lancé par le salon Baraboucle, s’est tenue du 18 au 24 septembre à Paris.
- Différents partenaires étaient engagés pour la diversité capillaire, notamment sur les cheveux texturés.
- Quatre thématiques sous formes de talk accessibles au public ont été abordées : la discrimination et les préjugés capillaires, le manque de formation des coiffeurs, l’amour de sa texture de cheveux dès l’enfance et le culte de la boucle parfaite.
Morgane Brisson n’a pas les cheveux frisés, bouclés, ni crépus… et pourtant, c’est son salon, le Baraboucle, spécialisé dans le coiffage du cheveu texturé, qui est à l’initiative de la Free Curls Week. Convaincue que le traitement de la boucle relève d’un « vrai sujet d’identité et de société », elle a décidé avec d’autres partenaires de lui donner un « coup de projecteur » en créant cet événement.
Quatre thématiques fortes ont été abordées : la discrimination et les préjugés capillaires, le manque de formation des coiffeurs, l’amour de sa texture dès l’enfance et le culte de la boucle parfaite.
Discrimination et préjugés capillaires
Première étape : laisser parler des personnes aux cheveux texturés sur les discriminations auxquelles elles ont pu avoir à faire face.
« On n’est pas au zoo, il faut que tu coupes tes cheveux », « Je suis allée dans un salon de coiffure, on m’a dit 'on ne coiffe pas ce genre de cheveux' », « Lorsque j’étais enfant j’étais traité de mouton »… Autant de témoignages qui avaient pour but de sensibiliser aux réalités et préjugés que vivent les personnes aux cheveux texturés. « Chaque personne avec un cheveu texturé a quelque chose à dire, des remarques, un témoignage, souligne Morgane Brisson à 20 Minutes. Il est important de leur donner la parole. »
Le manque de formations des coiffeurs
Entourée d’amies aux cheveux bouclés, Morgane Brisson a bien compris leurs difficultés à trouver des produits adaptés et des coiffeurs capables de s’occuper de leurs cheveux. C’est d’ailleurs ce constat qui l’a poussée à créer le Baraboucle. Si le sujet suscite de plus en plus d’intérêt, le collectif a pointé du doigt le manque flagrant de formations existantes.
« Certaines coiffeuses ont dû se former elles-mêmes sur les cheveux texturés, et même si un diplôme était créé, il faudrait savoir par qui il serait mis en place, raconte la fondatrice du salon. Est-ce que ce serait un module de formation obligatoire ou juste une option de quelques heures ? Auquel cas ce ne serait pas suffisant pour savoir s’occuper de tels cheveux correctement. »
L’amour de sa texture dès l’enfance
Afin de sensibiliser les jeunes générations et leur éviter les complexes de leurs aînés, la Free Curls Week a invité parents et enfants pour une lecture à voix haute du livre Pas touche à mes cheveux. « Il faut expliquer aux enfants très tôt qu’ils peuvent aimer leurs cheveux quels qu’ils soient, explique Morgane Brisson. On veut qu’ils sachent qu’ils ne sont pas des cas isolés même s’ils n’ont pas les mêmes cheveux que tout le monde. Et surtout : qu’ils ont de beaux cheveux ! »
Le culte de la boucle parfaite
Last but not least, la Free Curls Week s’est attardée sur l’obsession de la boucle parfaite. Car si le cheveu texturé est aujourd’hui davantage mis en lumière, notamment sur les réseaux sociaux, certains types de boucles le sont plus que d’autres, et c’est là que commencent les injonctions, comme le finger coil, qui vise à atteindre la boucle de type « curly », très bouclée et parfaitement rebondie. Les porteurs de cheveux frisés ou crépus, qui ont des boucles beaucoup plus resserrées, peuvent se retrouver frustrés de ne pas pouvoir obtenir ce résultat. « Une boucle parfaite n’est pas un but en soi, l’important, c’est d’assumer celles qu’on a », insiste Morgane Brisson.
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