XV de France : Dupont pas la joie, question qui fâche et petites vacances… Le journal des Bleus

rugby Tout ce que vous devez savoir sur l’actualité du XV de France pendant la Coupe du monde de rugby

Nicolas Camus
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Coupe du monde de rugby : On a posé des questions aux All Blacks sur leur séjour en France — 20 Minutes
  • Le XV de France et tous ses supporters retiennent leur souffle après la sortie sur blessure jeudi soir d’Antoine Dupont, qui souffre d’une fracture au niveau de la pommette.
  • Il faudra patienter encore quelques longues heures pour connaître réellement l’étendue des dégâts et savoir si le capitaine des Bleus peut espérer revenir plus tard dans la compétition.
  • En attendant, les joueurs et le staff disposent de trois jours de repos complet pour tenter de se vider la tête, avant de réattaquer pleine balle pour préparer l’Italie et le quart de finale à venir.

Ce devait être trois jours pour se vider la tête, après avoir remis les choses en place face à la Namibie et avant d’attaquer la préparation du dernier match de poule contre l’Italie, qui mènera rapidement au sommet représenté par le quart de finale. Mais la blessure d’Antoine Dupont et l’incertitude qui plane sur la suite de la compétition assombrissent le ciel bleu.

Dupont pas la joie

C’est le visage fatigué et anxieux que Laurent Labit s’est présenté pour le traditionnel débrief d’après-match en vidéo, vendredi matin. « On est inquiets, la soirée a été difficile », a reconnu d’emblée l’entraîneur de l’attaque du XV de France. On ne vous fait pas un dessin, les 20 minutes de conversation ont tourné uniquement autour de la blessure d’Antoine Dupont, qui souffre officiellement d’une « fracture maxillo-zygomatique » – en d’autres termes une fracture au niveau de la pommette, l’os juste sous l’œil.

Le staff attend désormais de connaître l’avis du chirurgien, qui interviendra dans les deux, trois jours (le temps que l’hématome se résorbe), pour réfléchir à la suite. « On ne veut pas trop se projeter sur ce qui pourrait se passer, a expliqué Labit. Pour nous, Antoine n’a pas terminé la compétition. On espère de bonnes nouvelles. » Le capitaine des Bleus, sorti de l’hôpital vendredi matin, a pris la direction de Toulouse, où il doit être reçu par le docteur Frédéric Lauwers, chirurgien maxillo-facial de son état. C’est lui qui jugera si l’opération est nécessaire, et en conséquence sur quelle durée d’indisponibilité tabler. Il sera temps, alors, de décider s’il faut prendre un risque ou non.

La question qui fâche

Était-ce bien nécessaire de garder Antoine Dupont (et les autres cadres) sur la pelouse après la mi-temps, alors que le score était déjà acquis (54-0) ? Le staff a bien effectué des changements, mais seulement trois (Atonio, Baille et Woki). La question a été posée à Fabien Galthié dès jeudi soir. « Je l’attendais, celle-là, a soupiré le sélectionneur. On ne peut pas changer 15 joueurs à la mi-temps. On avait prévu ces trois changements, et puis les autres autour de la 50e minute. Oui, on peut toujours se dire que si on ne l’avait pas mis en seconde… » On pourrait mettre Paris en bouteille, tout ça tout ça.

L’encadrement des Bleus assure en tout cas qu’il avait bien conscience du risque qu’il prenait en alignant l’équipe premium pour ce match face à la Namibie. Cela avait fait l’objet de discussions avec les joueurs, mais tous ceux qui étaient sur la pelouse en avaient très envie « On s’y était préparé, on a travaillé dessus, a insisté Laurent Labit. Pendant une Coupe du monde, il peut arriver beaucoup de choses, et notamment des blessures. On connaît tous les difficultés de notre sport et l’engagement qu’il faut, même sur des matchs a priori moins durs. Mais on avait besoin de remettre de l’engagement et de la précision dans notre jeu. » Et si les remplaçants avaient fait le taf comme il fallait contre l’Uruguay ?

Quartier libre pour les joueurs

Repos pour les Bleus. Le match contre l’Italie n’étant que dans 15 jours, le staff avait prévu de longue date d’accorder à tout le monde trois jours complètement off après la Namibie. Les joueurs ont donc quartier libre jusqu’à dimanche soir. Ils peuvent aller voir leur famille ou rester sur Aix-en-Provence et faire venir leurs proches. A priori, la grande majorité a choisi la seconde option. « Ça va nous faire du bien de couper, la Coupe du monde est un long chemin, très exigeant mentalement », disait jeudi soir Melvyn Jaminet, un des rares qui a prévu de bouger puisque le domicile familial n’est pas loin, à Hyères.

Le plus dur finalement sera de ne pas penser rugby, ni de se faire trop de mouron pour Antoine Dupont. « On ne peut pas déconnecter complètement, c’est sûr, mais personnellement je demande à ma famille de ne pas trop m’en parler, expliquait pour sa part Thibaud Flament. Ça peut dénaturer un peu les relations, alors c’est important aussi de parler d’autre chose. » De l’anatomie du visage par exemple ?

Une audience qui s’érode (mais tout est relatif)

La leçon de rugby des Bleus face à la Namibie a rassemblé en moyenne 10,73 millions de téléspectateurs jeudi soir sur France Télévisions, soit 47,6 % de part d’audience, selon Médiamétrie. C’est moins que le précédent match face à l’Uruguay, qui avait réuni 11,78 millions de personnes sur TF1, qui lui-même marquait une baisse d’environ 4 millions par rapport au match d’ouverture contre la Nouvelle-Zélande. Pas de panique, cela reste des chiffres jamais atteints pour du rugby, et il ne fait pas de doute que tout ça va repartir à la hausse en même temps que l’adversité, face à l’Italie le 6 octobre puis lors du choc annoncé en quart de finale.