FFR : Membre de l’opposition, Jean-Claude Skrela estime que la démission de son camp a été une grosse erreur

rugby L’ancien sélectionneur du XV de France regrette que lui et ses colistiers aient laissé les pleins pouvoirs au camp d’en face

N.C. avec AFP
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Jean-Claude Skrela ici le 2 avril 2016.
Jean-Claude Skrela ici le 2 avril 2016. — AFP

La décision était logique, mais elle s’est heurtée à l’irrationnelle résistance des partisans de Bernard Laporte, qui ont laissé leur patron et l’opposition démissionner sans en faire autant, malgré le résultat du vote des clubs la semaine dernière. Résultat, il reste aujourd’hui 26 membres au comité directeur de la FFR, tous appartenant au même camp. Et c’est un grand problème, regrette l’ancien sélectionneur des Bleus Jean-Claude Skrela.

Lui-même membre du groupe d’opposition Ovale Ensemble, Skrela était contre cette démission, pour ne pas laisser les pleins pouvoirs dans les mains d’une seule liste. « C’est notre démission qui permet à la liste au pouvoir de gouverner seule et sans opposition, dans un entre-soi dangereux », écrit-il dans un communiqué, faisant référence à la nomination à venir d’Alexandre Martinez comme successeur de Bernard Laporte.


Le nom de Martinez, sur lequel le bureau fédéral s’est mis d’accord mercredi, doit encore être validé vendredi lors d’un nouveau comité directeur. Une formalité, évidemment, au vu de la situation. Celui qui était jusque-là trésorier général de la FFR exercera les fonctions de président par intérim jusqu’à l’assemblée générale de la Fédération, prévue en juin à Lille

« Je ne comprends toujours pas pourquoi nous avons démissionné. Ma position était que nous devions rester au comité directeur de la FFR : par respect pour les clubs qui ont voté pour nous, estime Skrela. Notre démission empêche ceux qui ont voté pour nous d’être représentés au comité directeur. Nous ne pouvons pas abandonner les clubs qui nous ont accordé leur confiance. »

« Sortir ? Mais pour aller où ? »

La semaine dernière, la désignation de Patrick Buisson pour remplacer Bernard Laporte le temps que la justice se prononce sur le cas de ce dernier avait été rejetée à 51 % par les clubs amateurs. L’opposition pensait que la raison l’emporterait et que tout le comité directeur démissionnerait pour déclencher de nouvelles élections générales. Sauf que ça ne s’est pas passé comme ça.

« Malgré le résultat de la consultation, la gouvernance majoritaire en place à la FFR a utilisé, comme c’est son droit, les règles statutaires qui lui permettent de conserver le pouvoir, au moins jusqu’à la prochaine AG. C’était un devoir de rester à l’intérieur pour porter nos valeurs et défendre tous les clubs qui nous ont fait confiance », ajoute Skrela. Pour ne rien arranger, les élus de l’opposition ne pourront donc pas se présenter à la présidence de la FFR lors de cette prochaine assemblée générale au mois de juin.

« Pourquoi se retirer maintenant ? Je ne connais pas la raison. Ce n’est pas une décision qui a été prise collectivement au sein du groupe des élus d’Ovale Ensemble. Et, comme avait répondu Jean-Pierre Rives ensanglanté à l’arbitre, lors du Grand Chelem 77 : "Sortir ? Mais pour aller où ?" », questionne l’ancien troisième ligne.