JO 2024 de Paris : L’Arena de la porte de La Chapelle « plus verte, plus chaude, plus proche » ?
URBANISME Le chantier de l’Arena Porte de la Chapelle a débuté à l’été 2020. À mi-parcours des Jeux olympiques, les ambitions de la salle se dévoilent pour le quartier mais aussi pour son impact environnemental
- À l’occasion des Jeux olympiques 2024, la Ville de Paris investit 136 millions d’euros dans la construction d’une Arena porte de La Chapelle.
- Le projet poursuit deux objectifs : accueillir des épreuves olympiques, et briser la barrière du périphérique avec la Seine-Saint-Denis.
- Le chantier se veut être un modèle de construction bas carbone.
Plus vite, plus haut, plus fort. C’est la devise des Jeux olympiques. Celle de la future Arena de La Chapelle, dans le 18e arrondissement de Paris, pourrait être « plus vert, plus chaud, plus proche ». De ce chantier à 136 millions d’euros doit émerger une salle omnisports de 9.000 places où se disputeront les épreuves de badminton (olympique et paralympique), de gymnastique rythmique, et de para-haltérophilie. Et c’est un modèle de bâtiment durable tant dans la gestion que dans la réalisation qui est annoncé. Si souvent les promesses écologiques peuvent n’être qu’une façade, force est de constater que les efforts ont été consentis pour respecter cette contrainte environnementale.
Plus de 95 % des 944 tonnes de déchets produits par le chantier ont été revalorisés. Le chantier dispose par ailleurs de sa propre centrale à béton, permettant d’éviter les allers-retours incessants de camion. Le béton produit, « bas carbone », se retrouve sur 45 % de la masse grise du chantier. Un procédé qui, selon Medhi Moeket, responsable de travaux Bouygues Construction, aurait permis d’éviter l’émission de 1.300 tonnes de CO2.
Les matériaux utilisés dans la réalisation de l’Arena sont eux aussi choisis pour leurs vertus écologiques. On retrouve sur le chantier plus de 400 tonnes de bois, dans la charpente comme dans l’isolation. Pour les sièges des spectateurs, 7.800 des 9.000 places assises sont directement produits à partir de 70 tonnes de déchets plastiques locaux. Une partie des murs non porteurs (300 m2) sont créés à partir de brique de terre crue, une ressource neutre en carbone. L’Arena devrait également se vêtir d’un manteau de 1.800 m2 de panneaux solaires, pour assurer une partie de son indépendance énergétique.
Casser le « mur du périph »
La salle sera une véritable « pile urbaine ». Dans ses entrailles, se cache une « cathédrale », gigantesque salle des machines qui est un centre de climatisation géothermique. Cette méthode a été choisie parce qu’elle est peu coûteuse en énergie mais aussi parce qu’elle dégage une chaleur inévitable, « fatale », selon les mots de Christophe Rosa, directeur des chantiers parisiens pour les Jeux olympiques 2024. Cette « chaleur fatale » sera redirigée comme chauffage vers les habitations avoisinantes avec une empreinte carbone nulle.
Les JO représentent une opportunité pour la Ville de Paris de casser ce «mur du périph» qui sépare la capitale de la Seine-Saint-Denis, selon Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris en charge du sport et des Jeux. Après ceux-ci, la salle devrait accueillir le Paris Basketball mais aussi des concerts. Aux côtés de la « grande salle » sont également prévus deux gymnases destinés aux élèves du quartier qui, comme un symbole, utiliseront les premiers ces infrastructures, dès 2023.
Et pour répondre aux exigences de compacité et de multifonctionnalité de la mairie, les architectes ont décidé d’inclure à l’Arena 2.000 m2 de restaurants, magasins et cafés, ainsi qu’une terrasse à mi-hauteur de 3.000 m2. Le complexe fera donc office de salle omnisports et de spectacle, terrain d’entraînement, centre commercial. Plus vite, plus haut, plus fort, plus adaptable.