Coupe du monde 2022 : Les Bleus font la nique au signe indien et lancent parfaitement leur aventure
FOOTBALL Menés au bout de 9 minutes de jeu et amputés d’un nouveau joueur (Lucas Hernandez), les hommes de Didier Deschamps ont réussi à faire corps tous ensemble pour revenir dans le match et lancer une bonne dynamique dans ce Mondial
- L'équipe de France a battu l'Australie mardi soir pour son entrée en lice dans la Coupe du monde.
- Après un début de match catastrophique, ponctué d'un but australien et d'une grave blessure pour Lucas Hernandez, les Bleus ont su se ressaisir dans le sillage d'Adrien Rabiot, décisif.
- Auteur d'un doublé, Olivier Giroud a égalé les 51 buts en équipe de France de Thierry Henry.
De notre envoyé spécial à Doha,
L’équipe de France a parfaitement réussi son entrée dans le Mondial en battant l’Australie (4-1). Le match nul entre la Tunisie et le Danemark un peu plus tôt, ainsi que les 50e et 51e pions de Giroud en Bleu, qui égale le record du grand Titi Henry, ont ajouté encore un peu plus d’étoiles dans une soirée pourtant sacrément mal embarquée après la sortie sur blessure de Lucas Hernandez.
On revient de loin. On est entre amis, on ne va pas se jouer de oud. Mardi soir, pour l’entrée en lice des Bleus face à l’Australie, on a eu peur, très peur, en assistant, bouche bée, à l’entame de match ca-ta-stro-phique de la bande à Deschamps. Le genre de trucs à nous faire dire que, finalement, les mauvais sorts et les marabouts, ce n’est peut-être pas que dans la tête de Paul Pogba. Non contents d’avoir perdu l’équivalent d’une équipe de five avant même le début de la compétition, les Bleus n’ont pu que constater impuissants la blessure au genou de Lucas Hernandez dans un duel anodin avec Leckie.
Sur le centre qui suit, le ballon file au second poteau (pas) Pavard et trouve le bien nommé Goodwin, seul comme la solitude, pour l’ouverture du score, tandis que le défenseur munichois trottine derrière comme s’il était en claquettes sur la plage à Ibiza. A ce moment-là, honnêtement, on s’est vu dans l’avion au soir du troisième match face à la Tunisie. Trop de signes contraires, trop de scoumoune, il y a des choses contre lesquelles on ne peut pas lutter.
Et soudain, le Duc. Auteur d’un début de match moyen moins, Adrien Rabiot a surgi pour catapulter de la tête un centre de Théo Hernandez, entrée en jeu à la place du frangin, et remettre les Bleus dans le match (27e). Un but en forme d’électrochoc. Un but pour enterrer la malédiction à grands coups de pelle dans le désert qatari et faire tourner la chance. Un déclic, un vrai. Dans la foulée, les Bleus sont comme libérés et le Duc se permet le luxe de gratter un ballon très haut avant de déborder et de servir Giroud sur un coussin cousu de fil d’or. 2-1, le Mondial des Bleus vient de commencer. Désormais sûrs de leurs forces, les Français se lâchent et enquillent les buts. Mbappé d’abord, de la tête (si, si) sur un centre de Dembélé, puis Giroud, désormais meilleur buteur de l’histoire des Bleus à égalité avec Thierry Henry, sur un centre de Kyky.
Un groupe est né. Si tout n’a pas été parfait mardi - à l’image d’ailleurs de ce stade glacial tant sur le plan de l’ambiance que de la clim’ – que les automatismes restent à peaufiner et que certains joueurs devront vite se mettre au niveau des autres (on pense notamment à Pavard et Tchouaméni), on serait culottés de faire les fines gueules. Surtout si on se souvient de la bouille offerte quatre ans plus tôt en Russie face à ces mêmes Australiens, qui ne nous avait pas empêchés d’être sacrés au bout du compte. Eu égard aux multiples pépins qui se sont mis sur la route des Bleus ces dernières semaines, ce succès pourrait bien agir comme un accélérateur de particules dans ce Mondial sans préparation. Sans aller jusqu’à dire qu’une équipe est née mardi soir, gageons au moins qu’un esprit de corps a pris forme sous nos yeux. Et pourtant, on partait de loin.