PSG-Bayern : Est-ce que ce 1-0 contre lui n’est pas le meilleur résultat possible pour Paris ?
FOOTBALL Souvent habitué à devoir (mal) gérer une avance confortable après ses matchs aller, le PSG devra attaquer à Munich, et il a prouvé qu’il en avait les capacités malgré la défaite en 8e de finale aller de C1 au Parc (0-1)
- Le PSG s’est incliné logiquement en huitième de finale aller de C1 au Parc des Princes face au Bayern Munich sur un but d’un ancien de la maison, Kingsley Coman.
- Mais la dernière demi-heure parisienne et la présence d’un Mbappé à 10 % de ses moyens laisse présager un match retour où Paris aura toutes ses chances.
Au Parc des Princes,
Dans les séminaires de « top management » qui font la grandeur de notre PIB, c’est la phrase qui précède toutes les outrances : « Comme on est entre nous, on peut se le dire », [insérez ici une énormité]. Comme on est entre nous, donc, disons-le tout net : on était venus au Parc se pourlécher les babines, attirés par le magnétisme du désastre annoncé. Une défaite apocalyptique, de celles qui précèdent les grandes révolutions parisiennes dont on connaît par cœur le déroulé : Gueulante des supporters ; joueurs dépressifs ; une interview de Nasser sur l’air de « on va voir ce qu’on va voir » ; l’entraîneur bazardé dans la foulée ; Mbappé prolongé deux ans de plus en échange de 45 % des parts de la compagnie nationale de gaz qatarie ; Neymar poussé vers la sortie mais en fait non ; un mercato foireux bouclé fin août « parce que vous comprenez le fair-play financier », et tout ce qui s’ensuit.
Une défaite (presque) encourageante
Remarquez que c’est sans doute pour plus tard, mais peu importe. Malgré la défaite et la première heure ignoble du PSG, on s’est presque couchés avec l’idée que la qualif' était finalement moins difficile à imaginer après le match aller qu’avant. Une sensation optimiste un peu vague qui ne s’appuie sur rien de concret au niveau des chiffres : il nous semble bien que le PSG version QSI n’a jamais vu le tour suivant après avoir perdu la première manche, alors qu’il sait mieux que personne prendre la porte après avoir gaspillé un avantage conséquent avec un savoir-faire envié par toute l’Europe. Voilà au moins une perspective rassurante, puisque les joueurs de Galtier n’auront aucun but d’avance à dilapider à Munich.
L’entraîneur parisien partageait un peu notre avis, après une discussion de vestiaires à réchauffer les cœurs avec ses hommes, apparemment : « C’était une double confrontation et ce soir il n’y a pas d’éliminé, ni de qualifié. J’ai beaucoup d’espoir, la dernière demi-heure me donne beaucoup d’espoirs. Le match retour est dans trois semaines, j’ose espérer qu’on pourra récupérer de la fraîcheur, des joueurs au milieu et en défense. J’ose espérer qu’on va pouvoir faire des rotations importantes dans les semaines qui viennent sans pénaliser l’équipe, et après il y aura un match à jouer. Si on peut le jouer comme les 25 dernières minutes, on a l’espoir de pouvoir gagner au Bayern, et une victoire là-bas, ça peut être la qualification ou les penaltys. »
A la guerre avec Kylian
Le sens des évènements participe en effet à susciter une forme de croyance religieuse : quand Mbappé apparaît tel une divinité romaine prête à régner sur la Terre, c’est « toute l’atmosphère qui change, il réveille les autres joueurs », reconnaissait Julian Nagelsman, l’entraîneur bavarois. Sur une jambe, « et avec 30 minutes à donner pas plus », le roi de Paname a eu le temps de marquer un but refusé pour une demi-rotule et de faire reculer la défense bavaroise de 20 mètres, comme si elle avait vu Chucky se pointer dans sa surface. Bref, il y a de quoi faire au retour, et c’est Kyky lui-même qui le dit, dans un discours de team building à faire voter la retraite à 64 ans à un cégétiste du Sud-Ouest. On vous le retranscrit d’ailleurs tel quel :
Est-ce qu’il y a des motifs d’espoir malgré la défaite ?
« On n’a perdu que 1-0, il n’y a plus de but à l’extérieur. Si on joue notre football offensif, si on marque, après il faut jouer avec ce qu’on a dans le pantalon. On est tous ensemble et je pense qu’on va faire quelque chose de bien si on se remet tous en bonne santé et qu’on bosse bien les trois prochaines semaines »
Le vestiaire était dans quel état ?
« On n’est pas du tout abattus. C’est sûr que ce n’est pas un score favorable mais on a encore toutes nos chances pour se qualifier »
Vous étiez prêts à 100 % pour disputer ce match ?
« Déjà, je ne devais pas revenir. J’ai tout essayé, tout mis de mon côté pour ne pas avoir de regrets. Je voulais jouer ce match. Ce sont ces matchs pour lesquels on travaille. Mais je n’avais que 30 minutes à donner. Je ne suis pas à 100 % mais je me sentais suffisamment bien pour essayer d’aider les copains et jouer un petit peu. »
Avez-vous été surpris que le Bayern domine à ce point en première mi-temps ?
Un peu, on n’a pas l’habitude d’être dominés. En seconde période, on a vu que quand on joue avec beaucoup plus de personnalité, on les met en difficulté et on est capables de marquer des buts et d’être dangereux.
Qui sera le favori pour le second match ?
C’est le Paris Saint-Germain, toujours !
Brrrrr, le général en chef a parlé, et c’est autre chose que Marquinhos qui « laisse la famille à la maison ». A la guerre avec Kylian, donc, d’autant - on est toujours entre nous - que ce Bayern de Nagelsman n’excite pas les foules, loin s’en faut. Des longues séquences de possession guardiolesques à vous donner envie de lire Guerre et paix en cyrillique pour passer le temps, des talents individuels honteusement bridés (où est passé le virevoltant Musiala du Mondial ?), une défense qui gère affreusement mal la profondeur pour peu que le milieu adverse regarde un peu ce qui se passe dans son dos, pour les maux les plus criants. « Ce serait arrogant de dire qu’on aurait dû prendre un plus large avantage aujourd’hui, concède Nagelsmann. Donnarumma n’a pas eu dix arrêts à faire non plus. Nous étions la meilleure équipe, mais ce n’était qu’un premier pas ». A Paris de réussir un croche-patte d’anthologie à l’Allianz Arena.