Formule 1 : Après des débuts canons, la saison « tristement drôle » de Ferrari
FORMULE 1 La Scuderia Ferrari va tenter de ne pas couvrir de honte ses tifosi, ce week-end pour son Grand Prix national, à Monza en Italie, alors que l’écurie enchaîne les boulettes
- Le dernier Grand Prix européen de la saison a lieu ce week-end en Italie, à Monza, sur les terres de Ferrari.
- Les Tifosi espèrent éviter les déboires pour ce Grand Prix à domicile qui a fait la légende de Ferrari.
- L’écurie italienne enchaîne les faux pas après un début de saison prometteur, au point de devenir la risée des paddocks.
Mais que va bien pouvoir inventer la Scuderia Ferrari pour s’attirer les moqueries du monde de la Formule 1 pour son Grand Prix national, ce week-end ? Une part de pizza oubliée dans les écopes de frein ? Un surplus de Spritz renversé dans le réservoir ? Ou une roue de Vespa montée à la place des 18 pouces ? Les milliers de Tifosi qui vont converger à Monza, près de Milan, pour le Grand Prix d’Italie, craignent en tout cas une nouvelle boulette de leur écurie fétiche alors que les contres performances s’enchaînent après un début de saison prometteur pour Ferrari.
Au point de devenir la risée des paddocks. Charles, animateur de la page Scuderia Ferrari F1 France n’a d’ailleurs jamais autant gagné de followers sur Twitter. « Je n’arrive pas vraiment à savoir si ce sont des détracteurs ou des fans en détresse, mais effectivement ils sont de plus en plus nombreux. Dès que la Scuderia fait n’importe quoi, les gens réagissent, rigolent, il y a un côté grotesque. Ça ne me gêne pas parce que j’ai créé cette page pour partager des émotions, bonne ou négative. Ou tristement drôle », en sourit-il.
L’arrêt au stand de Carlos Sainz
Dernier événement en date, plus symbolique que symptomatique, les freins d’un camion Ferrari transportant des pièces depuis Zandvoort, où Max Verstappen (RedBull) a remporté le Grand Prix des Pays Bas, ont pris feu lors du voyage jusqu’en Italie en début de semaine. Comme si les déboires en piste ne suffisaient pas, au lendemain du terrible arrêt au stand de Carlos Sainz lors du Grand Prix des Pays Bas, qui pourrait résumer à elle seule la saison de Ferrari. L’Espagnol a dû attendre plus de 12 secondes pour se faire monter des gommes dures neuves, quand un arrêt classique est expédié en 2.5 secondes. La raison ? Seuls trois pneus étaient prêts. Une erreur inimaginable en Formule 1, qui a valu aux ingénieurs de l’écurie de très nombreuses moqueries.
Errements stratégiques
Mais ce qui rend vraiment fous les millions de supporters de Ferrari, ce sont les mauvais choix stratégiques cumulés des soi-disantes têtes pensantes de de Maranello. Prenez la Hongrie, début août, lorsque la victoire tendait les bras à Charles Leclerc, avec un Max Verstappen parti de la 10e place sur la grille. « On a une voiture plus performante, de six ou sept dixième au tour. Mais le samedi on s’effondre et le dimanche est une catastrophe. Les stratèges ont fait n’importe quoi en faisant rentrer Leclerc pour lui chausser des gommes dures, pas du tout performantes. 15 tours plus tard, ils le faisaient rerentrer pour mettre des gommes tendres », se désole Charles. Résultat ? Max Verstappen s’imposait tranquillement quand Leclerc cravachait pour se hisser à une triste 6e place.
Après la pause estivale, à Spa en Belgique fin août, rebelote. Ferrari fait entrer Leclerc pour lui mettre des gommes tendres à deux tours de la fin pour tenter d’empocher le point du meilleur tour en course. Manqué, le pilote Monégasque sort derrière Alonso. Le voilà obligé de dépasser l’Espagnol pour récupérer sa 5e place. Pas de meilleur temps en poche, et pire, une pénalité de 5 secondes pour un excès de vitesse dans la voie des stands, qui le renvoie finalement à la 6e place. Une sanction que le pilote apprendra de la bouche des journalistes à l’issue de la course.
« La fierté latine »
Mattia Binotto, le patron de la Scuderia Ferrari est d’ailleurs de plus en plus vilipendé, au moins autant pour son incapacité à se remettre en question que pour les erreurs commises en elles-mêmes. « Ce qui me tracasse c’est de voir Toto Wolff, le patron de Mercedes, prendre la parole pour dire on a raté ci et ça. Chez Ferrari, il n’y a pas cette culture. Il ne faut pas critiquer parce que c’est une écurie qui a une grande estime de soi. Il y a aussi un peu le cliché de la fierté latine, mais ce qui est sûr, c’est que la critique y est très complexe », estime Charles.
Toujours est-il que cette atmosphère est loin de mettre les pilotes en confiance. Après les erreurs de Carlos Sainz en début de saison, Charles Leclerc a pris le relais. D’abord à Imola, fin avril, puis lors du Grand Prix de France, fin juillet, lorsqu’il a crashé seul sa Ferrari alors qu’il était tranquillement en tête. Quelques minutes plus tôt, Jean Alesi nous confiait que pour espérer battre Verstappen, Ferrari devait réaliser un « sans-faute ». Raté. Pire, c’est Mercedes qui rattrape progressivement son retard au classement constructeur à force de boulettes.
Pour conjurer le sort, ou plutôt honorer sa longue histoire, l’écurie italienne arborera du jaune pour les tenues de ses deux pilotes et ses monoplaces ce week-end à Monza. La couleur originelle de la marque portera-t-elle chance à Ferrari ? Cette livrée spéciale de la F1-75 et ses bandes jaunes sur le capot moteur ne semble en tout cas pas à la hauteur des attentes des Tifosi. Si Ferrari arrive aussi à se planter sur le design, la fin de saison risque d’être très longue.