NBA : Frank Ntilikina, enfin la bonne saison aux New York Knicks ?

BASKET Le « French Prince » peut-il être aussi bon à New York qu'avec les Bleus ?

Thibaut Gagnepain
Frank Ntilikina a réalisé de bonnes apparitions en pré-saison avec les Knicks.
Frank Ntilikina a réalisé de bonnes apparitions en pré-saison avec les Knicks. — Nick Wass/AP/SIPA
  • Auteur d’une très bonne Coupe du monde avec les Bleus, Frank Ntilikina suscite de nombreuses attentes pour sa troisième saison en NBA avec les New York Knicks.
  • Est-il capable de se révéler après deux premières saisons mitigées ? Le sélectionneur des Bleus, Vincent Collet, le croit. Il n’est pas le seul.
  • Pourquoi va-t-il réussit ? Car il a pris confiance et a changé de morphologie depuis son arrivée aux USA.

Souviens-toi l’été avant-dernier. Drafté en 8e position, Frank Ntilikina débarquait à New York. Les Knicks tenaient leur « French Prince » et les espoirs suscités étaient à la mesure de la ville : énormes. Comme cette peinture dédiée au meneur sur la façade d’un immeuble de Manhattan.

Deux ans plus tard, la publicité a été remplacée. Effacée par deux premières saisons moyennes du natif d’Ixelles, en Belgique. Surtout la dernière, durant laquelle, souvent blessé, il n’a disputé que la moitié des matchs de saison régulière (43 sur 82). Pas terrible au moment de rejoindre l' équipe de France, en juillet.

« Ça a toujours été quelqu’un de très tourné vers les autres »

« Il est arrivé en manque de confiance », se souvient le sélectionneur des Bleus Vincent Collet, qui connaît bien le joueur. C’est déjà lui qui l’avait lancé (et révélé) à la SIG Strasbourg, de 2015 à 2017. Et c’est de nouveau sous ses ordres que Ntilikina a retrouvé tout son éclat à la Coupe du monde. Avec, en prime, une performance remarquée (11 points, 3 passes décisives) contre les Etats-Unis dans cet historique quart de finale.

« Là, il a tenté des choses. Ses points, ce n’était pas des paniers de système mais des prises de risques », apprécie le technicien, qui a toujours encouragé Ntilikina à tirer. « On lui répétait déjà à chaque séance quand il était ici !, confirme l’ancienne assistante-coach de la SIG, Lauriane Dolt. En cadets, Frank a fait des sacrés cartons statistiques mais ça a toujours été quelqu’un de très tourné vers les autres. Il les servait d’abord avant de penser à lui. »

« Un bel athlète »

Ce rôle de meneur passeur, plutôt que scoreur, alliées à des capacités défensives bien au-dessus de la moyenne, ne l’ont pas empêché de traverser l’Atlantique. Mais pouvait-il ensuite réussir dans une ligue où le jeu offensif est roi ? « Je pense qu’il est parti un peu tôt, répond Vincent Collet. Une petite année de plus en France lui aurait permis de s’aguerrir mais il a été obligé d’y aller. Il n’y a rien à regretter. »


D’autant que le n°11 des Knicks n’a pas forcément perdu son temps. Il n’y a qu’à le regarder pour s’en rendre compte. « Il est beaucoup plus costaud, notamment sur le haut du corps ! En France, ça aurait été compliqué d’arriver à ce résultat en si peu de temps », estime Lauriane Dolt. « Il a changé de morphologie, c’est devenu un bel athlète », résume le sélectionneur des Bleus, qui voit Ntilikina aller « davantage au duel maintenant ». Pour aller plus haut en NBA ?

« Il peut vivre une grande saison »

Après une telle Coupe du monde, les Knicks l’espèrent. « Je pense que David Fitzdale [son coach] a confiance en lui. Il a conscience de tout ce qu’il peut apporter, analyse Chris Iseman, journaliste pour USA Today et NorthJersey.com. Frank Ntilikina peut vivre une grande saison. Il a les qualités pour et est revenu avec beaucoup de confiance. »


« Il est serein », appuie son pote Lilian Oumiloud. Les deux sont toujours en relation depuis le passage du meneur au club de basket de Saint-Joseph Strasbourg. « Au tout début à New York, il avait besoin de s’adapter. Ça lui plaît beaucoup d’être là-bas et je suis sûr qu’il va monter en puissance maintenant. Il a le niveau pour être dans un cinq de départ d’une équipe NBA. »

« C’est un joueur qui va progresser longtemps »

Ce ne devrait pas être le cas tout de suite aux Knicks mais les premières apparitions du Français en présaison ont été convaincantes. Le premier test sera pour la nuit de mercredi à jeudi, à San Antonio. « Ça peut être l’année de sa percée, croit Vincent Collet. Pour en avoir vu d’autres, je pense que c’est un joueur qui va progresser longtemps car il est à l’écoute et discipliné. Maintenant, il faut qu’il s’installe en NBA. »

Sa franchise y croit aussi. Après des mois d’incertitudes, les Knicks ont prolongé cette semaine leur Français jusqu’en 2021. De quoi le mettre dans les meilleures dispositions pour la saison à venir. « Je suis reconnaissant et heureux que cela soit fait, a-t-il réagi. Cela enlève beaucoup de bruits en dehors des parquets. » Lui veut plutôt en faire dessus.