Coupe du monde de rugby : Les All-Blacks ne font qu’une bouchée de la Namibie (71-9) après 80 minutes de grand spectacle
RUGBY La Nouvelle-Zélande, qui n’a pas perdu un match au Mondial depuis 2011, est propulsée vers les quarts. Les Namibiens quittent la compétition après une féroce bataille
De notre correspondant à Tokyo,
Gros changement de décor au stade Ajinomoto de Tokyo ce dimanche, au lendemain d’un bouillant match de poule Angleterre-Argentine de la Coupe du monde de rugby. La température a chuté de 10°C pendant la nuit, et un crachin caractéristique d’un mois de novembre au Dourduff-en-Mer (Finistère) fouette le visage des courageux qui se sont levés pour venir assister à 13h45 locales (6h45, heure française) à ce Nouvelle-Zélande – Namibie (score final 71-9), pendant que le XV de France s’échauffe à 1.200 km de là.
Fort heureusement, le soleil a fini par apparaître à quelques minutes du coup d’envoi, juste à temps pour le haka des All-Blacks. Mais face aux rois du ballon ovale, c’est plutôt la Namibie qui a brillé en première période : après le 57-3 encaissé contre l’Afrique du Sud huit jours plus tôt, les hommes de Phil Davies avaient promis de ne « rien laisser dans les vestiaires ». Pour le coup, ils avaient traîné sur la pelouse bancs, casiers, et une féroce envie d’en découdre. Jouer contre les tenants du titre est « une expérience extraordinaire. Tu n’auras peut-être jamais la chance de rentrer sur le terrain pendant une Coupe du monde, commentait avant le match Mark Jones, le coach de l’attaque namibienne. Alors jouer contre l’équipe numéro un… »
La Namibie tient bon pendant 35 minutes
« Il faut leur rentrer dedans aussi vite qu’on peut, sinon le match va nous passer sous le nez », avait encore prescrit le technicien. Ordonnance suivie à la lettre : après avoir ouvert le score sur pénalty, les Namibiens ont tenu bon, ne lâchant rien face aux All-Blacks, cramponnés au score à 10-9 jusqu’à la 35e minute, sans cependant parvenir à planter un essai. « On n’est pas arrivés avec la bonne attitude et la Namibie nous l’a fait payer », concède Steve Hansen, le coach des All-Blacks.
Puis l’éclipse a pris fin, et l’univers a repris ses droits : la Nouvelle-Zélande, invaincue en Coupe du monde depuis 2007 – c’était en quarts, face au XV de France –, a déroulé comme elle sait le faire, mais dans une configuration « expérimentale » : le coach avait profité de ce match pour faire jouer Jordie Barrett, le plus jeune de la fratrie de trois All-Blacks, au poste d’ouvreur.
Foire aux essais
Les Blacks, peut-être fatigués par leur 63-0 contre le Canada quatre jours plus tôt, dans la moiteur du sud-ouest du Japon, ont repris du peps, en étouffant les quelques percées namibiennes tout en enchaînant les essais : 11 en tout, dont une installation artistique de TJ Perenara dans le coin en fin de match. « J’en suis tombé de mon siège, commente le coach de la Namibie, Phil Davies. En tant que rugbyman, c’est vraiment un plaisir d’être dans un match comme ça, où on participe au spectacle, et ce dernier essai le symbolise parfaitement. »
L’équipe classée 23e mondiale, qui a concédé sa 22e défaite consécutive dans la compétition, avait promis de se battre pendant 80 minutes. Contrat rempli. Eliminés du mondial comme le Canada, Johan Deysel et ses coéquipiers rentrent le cœur léger après s’être frottés aux cadors – et avec l’espoir de prendre des points contre le Canada, tandis que les All-Blacks valident leur ticket pour les quarts, où ils seront rejoints, très probablement, par l’Afrique du Sud.