VIDEO. NBA à Paris: «Ce match, on veut le faire rester en 2021, 2022»
INTERVIEW Jean-François Martins, l'adjoint au sport d'Anne Hidalgo, est très heureux de voir la NBA revenir à Paris, dix ans après son dernier passage
Cela faisait dix ans que la France n’avait pas accueilli le moindre match de NBA. Et après des années à en rêver, les fans de NBA ont désormais une date et une affiche : Charlotte Hornets - Milwaukee Bucks, le 24 janvier prochain. Une rencontre entre les deux Français (Tony Parker et Nicolas Batum) de la franchise de Michael Jordan et la star montante de la NBA, Giannis Antetokounmpo.
Depuis plusieurs années, les annonces de discussions entre les dirigeants de la ligue américaine et les représentants de la capitale française se faisaient plus pressantes. Elles se sont renforcées cette année et ont permis à Paris de prendre le relais de Londres en 2020. Après des années de négociations avec la Ligue américaine, la satisfaction était donc de rigueur du côté de la Ville de Paris. L’adjoint aux sports d’Anne Hidalgo, Jean-François Martins nous en dit plus.
Quelle a été votre première réaction à cette annonce ?
Ce n’est évidemment pas une surprise, parce que cela fait plusieurs années que l’on y travaille avec la NBA, mais pour nous c’est une forme de consécration. Ça fait quatre ans que l’on travaille pour refaire de Paris une ville qui compte dans le basket en France et dans le monde. On a investi sur des terrains, on a soutenu et refait émerger un club professionnel à Paris. On est en train de construire une nouvelle salle dédiée au basket. Et puis on fait campagne à travers le monde pour faire de Paris une ville d’événements sportifs, avec les Jeux olympiques, la Coupe du monde de foot féminin, et on gagne ce match de NBA en le piquant aux Anglais, ce qui est un plaisir supplémentaire. Ça montre que Paris est devenu l’une des capitales du sport dans le monde et on en est très fier.
Il n’y aura donc pas de match à Londres la saison prochaine ? Ce sera uniquement Paris ?
Tout à fait. Avec Mexico, on sera la seule ville au monde en dehors des Etats-Unis à recevoir un match de NBA. Ça contribue à faire de Paris une grande ville, si ce n’est la capitale mondiale du sport jusqu’en 2024.
C’est le fruit de notre travail, donc c’est gratifiant. Mais c’est aussi très bien pour d’autres aspects, comme la pratique du sport chez les jeunes Parisiennes et Parisiens. On espère que plein de garçons et filles se mettront au basket grâce à l’événement. Et aussi touristiquement : on va avoir pendant quelques jours ces joueurs connus dans le monde entier et suivis par des millions de personnes sur les réseaux sociaux. Ils vont faire des images de Paris, de la tour Eiffel, du Sacré-Cœur… Cela va contribuer, pendant plusieurs mois, à la venue de touristes supplémentaires.
Vous avez dit en janvier que vous souhaitiez inscrire cet événement dans la durée. Est-ce que cela veut dire qu’il y aura d’autres matchs à Paris ?
On a envie d’inscrire durablement le basket à Paris. Donc on construit une salle dédiée au basket, porte de la Chapelle. On essaie de faire grandir un club qui est en Pro B aujourd’hui, pour qu’il joue demain la Pro A et un jour l’Euroligue. Ce match NBA est annoncé pour 2020, mais on veut le faire rester en 2021, 2022… On a dit à la NBA que l’on était volontaires pour s’engager dans la durée. On ne veut pas que ce ne soit qu’un feu de paille. Mais la discussion s’est portée sur 2020 et 2021 pour l’instant.
Le partenariat entre le PSG et la marque de Michael Jordan a-t-il joué pour obtenir ce match ?
Je pense que c’est un faisceau de signaux envoyés par Paris : avoir gagné les JO, avoir un nouveau club professionnel à Paris, avoir fait des terrains artistiques ou symboliques. On a fait des jolies choses avec les équipementiers, avec Nike notamment pour les venues de Michael Jordan, LeBron James, Kobe Bryant. Ils ont vu que Paris était une terre qui pouvait mobiliser rapidement des supporters et donner un bel écrin pour le basket. Tout ça aligné a donné à la NBA et ses clubs envie de venir. Peut-être que Jordan a une relation plus particulière avec Paris, et que c’est la raison pour laquelle Charlotte est là. Mais ça, il faudra lui demander à lui.
Est-ce que cela coûte cher d’organiser un match NBA ?
Pour la ville de Paris, ce match va coûter 0 euro. La NBA a son modèle économique et ce match entre dans son budget traditionnel. L’AccorHotels Arena a négocié de son côté, mais la Ville ne versera pas un euro pour le match. En revanche, elle est prête à dépenser un peu d’argent pour que ce soit une belle fête du basket cette semaine-là, et notamment auprès des plus jeunes Parisiens.
Il y aura des animations autour de ce match ?
C’est ce que l’on a envie de faire. On va essayer d’en tirer profit au maximum. On va travailler avec les clubs pour que de jeunes joueurs puissent rencontrer des joueurs de NBA, donner envie aux jeunes Parisiens de jouer au basket. Paris est en train de se positionner comme une grande ville de l’e-sport, donc on a envie de faire un tournoi avec la grande licence de jeu vidéo autour de ça. On veut aussi utiliser la NBA comme plateforme touristique, donc donner à voir des images de Paris, on aura des animations dans l’espace public.
Evidemment, il y aura 15.000 chanceux qui auront un billet pour être dans l’AccorHotels Arena. Mais on espère que plusieurs dizaines de milliers de Parisiens pourront vivre un bout d’expérience de ce match NBA à Paris.
Vous avez déjà eu des demandes pour des billets ?
Evidemment, depuis ce matin, le téléphone chauffe. Il y a un vrai enthousiasme. Ça faisait 10 ans que la NBA n’était pas venue à Paris, 35 ans qu’un match de saison régulière ne s’y était pas organisé. Paris est une ville de basket. La France est le deuxième contingent de joueurs étrangers en NBA. Les terrains de basket extérieurs sont remplis du soir au matin. On est une ville de basket et on le sent là, parce que cette annonce a très vite mobilisé sur les réseaux sociaux notamment. Il y a une vraie attente et on est contents de pouvoir la satisfaire.
Et dans cette affiche, il y a des Français : Tony Parker et Nicolas Batum…
C’est une super belle affiche. On a une franchise qui est celle de Parker et Batum, mais qui est aussi celle de Michael Jordan, qui a une histoire particulière avec Paris. Il est venu quand il jouait, il a financé un terrain de basket dans le XXe arrondissement qu’on a inauguré avec lui, il y a quelques années, il est le sponsor du PSG. Il y a une belle histoire qui va continuer. Et en face, Milwaukee, c’est super : il y a Giannis Antetokounmpo, la star montante de la NBA. Ça donne envie et ça doit augmenter l’attente et l’excitation des Parisiens.
Vous avez eu votre mot sur le choix des équipes ?
Non, c’est le choix de la NBA, mais on est très contents de l’affiche qu’on a. Notre seul interlocuteur, c’est la NBA. C’est elle qui se charge ensuite de voir avec les franchises. De ce que j’en sais, ils n’ont pas eu de difficulté à trouver des clubs qui avaient envie de venir. Les clubs ont même plutôt poussé.