JO 2016: Franchement, qui a choisi les noms ridicules de nos chevaux champions olympiques?
JEUX OLYMPIQUES L'équitation a ramené la première médaille d'or tricolore de ces Jeux mais ça n'excuse pas tout non plus...
De notre envoyé spécial à Rio,
Au début, on a cru à un texto envoyé par un pote sous acide dans une soirée berlinoise. Et puis, on a dû se rendre à l’évidence : on ne faisait que lire la liste des chevaux engagés par l’équipe de France olympique, sacrés mardi au terme d’un concours complet à faire hennir de joie dans toutes les écuries tricolores. Entebbe de Hus, Piaf de B’Neville ou Quing du Briot, nos médaillés olympiques ont un blaze à coucher dehors - ce qui a dû leur arriver une fois ou deux d’ailleurs.
Si cela donne l’impression d’un grand n’importe quoi, tout cela est très normé par le Sire, l’organisme chargé de ficher tous les équidés de notre territoire. Si on n’embêtera personne qui appelle son cheval de trait Droopy, on se montrera beaucoup plus tatillon sur le baptême d’un pur-sang ou plus globalement, de tout ce qui se rapproche d’un destrier de course. Ainsi, vous ne pouvez pas :
- Récupérer l’identité des chevaux les plus prestigieux (normal)
- Choisir un nom de plus de dix-huit lettres
- Lui donner un nom commençant par W, X, Y et Z (pourquoi pas, après tout)
- Récupérer le blaze d’une personnalité sans son accord (Un système qui a des failles. Aux Etats-Unis, des gens ont appelé un de leurs destriers Little Hitler.)
- Le baptiser d’une injure (Pauvre Merde du Pré, ça fait moyen noble en même temps)
- Le nommer par un assemblage de chiffres
« Ça a été mis en place parce qu’on avait un certain manque de diversité, ce qui était gênant pour les commentaires à la TV, raconte Robert Adenot, de l’Institut français du cheval et l’équitation. Moi, j’ai déjà vu un Eole 18. » Dernier principe de base pour certaines races : la lettre liée à l’année de naissance. Sachez que tous les poulains d’un certain rang nés cette année possèdent un nom commençant par G.
Cela ne nous explique toujours pas pourquoi on voit plus de Brise du Lac et de Ryan des Hayettes que de Rintintin ou de Serge aux JO. Pour ça, il faut se tourner vers nos éleveurs et leur imagination débordante. « Certains rajoutent le nom du haras, d’autres s’inspirent de la mythologie grecque et romaine ou de noms de fleuves, poursuit Robert Adenot. Dans certains cas, c’est un mix entre le nom du père et de la mère. »
Mais globalement, on aime quand même bien faire chiadé dans l’équitation. Question de style. « Vous savez, c’est comme les humains pour leur enfant, glisse Robert Adenot. Vous allez en avoir qui feront simple et d’autres qui vont plus se distinguer. » Il faut reconnaître qu’un Entebbe de Hus, on n’en croise pas tous les matins à la boulangerie.