Basket: Les Bleus, avec ou sans défense?
EURO 2013 Vincent Collet doit forcer à défendre une équipe peu encline à le faire...
Ceux qui le connaissent savent que Vincent Collent ne jure – presque - que par ça. Ca, c’est le placement défensif de ses joueurs «étudié au mètres près», a pris l’habitude de raconter Aymeric Jeanneau, son homme lige à l’Asvel et à Strasbourg. Une obsession que le sélectionneur rabâche avant chaque grande compétition avec les Bleus. Avec le désagréable sentiment de recommencer à zéro à chaque fois. «Il nous reste une marge de progression sur le plan défensif expliquait Vincent Collet avant le début de l’Euro. C’était pareil en 2011, on avait dû attendre le deuxième tour avant d’être performant.» Même histoire en Slovénie, où les Bleus ont commencé par laisser une équipe d’Allemagne privée de ses deux meilleurs joueurs leur planter 80 points, avant de faire tout juste le nécessaire face à deux nations de seconde zone (Israël et la Grande-Bretagne).
«Il nous reste une marge de progression»
Cela a dû faire bondir le staff des Bleus, mais ça fait longtemps que celui-ci a appris à faire avec les états d’âme de ses stars. «Notre défense? Je crois que c’est surtout une question de volonté» résume Boris Diaw, le capitaine des Bleus. La dite volonté couche sur le papier une croyance bien établie chez les Bleus, qui stipule que l’équipe de France possède un potentiel athlétique tellement supérieur à la moyenne – du fait de son nombre de joueurs NBA – qu’il lui suffit de s’y mettre sérieusement cinq minutes pour faire exploser n’importe qui. En pratique, cela donne 60% de réussite au shoot pour les Allemands ou des Anglais qui s’amusent comme des petits fous dans notre raquette pendant une mi-temps. «Les automatismes sont compliqués à acquérir», plaide Charles Kahudi, le spécialiste de la question en sélection avec Florent Pietrus.
«les réflexes sur les fondamentaux défensif ne sont pas ancrés en nous»
«Chaque année, il y a de nouveaux joueurs qui arrivent et cette fois nos «grands» sont plus «grands» que d’habitude, il faut du temps pour s’adapter». Une manière polie de dire que Petro, Ajinça, et dans une moindre mesure Lauvergne, se font avoir comme des bleus sur les pick and roll –jeu entre le meneur et le pivot- adverses. On en revient au profil d’une équipe «plus offensive» que ses prédécesseuses, où l’activité de Joakim Noah, qui avait à la fois l’envie et le savoir-faire, manque cruellement. «Les grands font ce qu’ils peuvent pour masquer leurs faiblesses, mais les réflexes sur les fondamentaux défensifs ne sont pas encore ancrés en nous, tranche Collet. Il faut compenser par un comportement collectif irréprochable.» En gros, attendre que chacun y mette de la bonne volonté.